Némésis de l'Unique

1. Principes généraux

Il fut un temps où les hommes ne souffraient aucune limite. Ils voguaient à travers l’univers et le modelaient selon leur bon désir. C’est à cette époque qu’ils constellèrent le cosmos d’une infinité d’étoiles et qu’ils firent briller le soleil de mille feux. Mais peu à peu, ils s’enfermèrent dans leur propre création. Ils s’étaient tellement habitués à ce qu’ils avaient créé qu’ils en oublièrent que l’univers pouvait être complètement différent. Alors que jadis l’esprit commandait à la matière, désormais la matière enfermait l’esprit.

Alors Oane inventa Dieu. Cet être sans égal avait été conçu pour libérer les hommes des affres de la condition dans laquelle ils s’étaient enfermés. Il était le biais par lequel ils renouaient avec l’Hybris. Plus ils croyaient en lui, plus il pouvait modeler le monde pour eux. Ainsi, les hommes pouvaient à nouveau changer l’univers grâce à Dieu. Malheureusement, ils faisaient toujours aussi peu preuve de sagesse et se laissèrent à nouveau peu à peu aller à subir le joug de la matière au lieu d’en rester les maîtres.

Ils vénérèrent alors la matière et lui conçurent de multiples dieux pour les aider au quotidien, rejetant leur fidèle allié dans l’oubli. Ces divinités incarnaient toute la bassesse dont pouvaient faire preuve les hommes, se saoulant et se bagarrant sans cesse. Mais heureusement vint un jour au monde un homme nommé Aristote. Celui-ci comprit le véritable destin de l’humanité, qui était de commander à l’univers. Il réinventa alors Dieu pour qu’il aide les hommes à retrouver leur gloire de jadis.

Comme les hommes étaient toujours aussi immatures, il fallait les éduquer, leur apprendre à se détacher de leur basse condition matérielle, pour retrouver enfin leur statut de maîtres de l’univers. Et cet apprentissage devait être suffisamment durable pour éviter qu’ils ne retombent dans leurs antiques travers. Alors, Aristote décrivit les sept qualités de l’homme parfait et les nomma vertus. Puis il relata les sept défauts qui rattachaient l’homme imparfait à la matière et les appela péchés.

Et Aristote conclut un pacte avec Dieu. Tout homme mourant en s’étant détaché de tous les péchés et paré de toutes les vertus rejoindrait Dieu dans l’infinité du cosmos, où il pourrait passer l’éternité libre de toute contrainte. Mais celui qui décéderait sans avoir acquis cet état de sainteté serait condamné soit à poursuivre sa vie, soit à en recommencer une nouvelle, dans un nouveau corps, privé de tout souvenir de ses anciennes existences, et ce jusqu’à ce qu’il ait enfin rejeté tous les péchés et acquis toutes les vertus.

Le jour où les saints dépasseront en nombre les vivants, l’univers tout entier disparaîtra et l’humanité comprendra en cette fin des temps la toute-puissance qui est la sienne. L’ère de la matière s’achèvera et les hommes vivront enfin une éternité de liberté et de bonheur. Mais tant que les vivants seront plus nombreux que les saints, l’univers restera une prison de matière dans laquelle les hommes continueront à vivre les souffrances du froid, de la faim, de la soif et de la mort.

Lorsqu’Aristote sentit ses dernières heures venir, il rédigea son testament, dans lequel il raconta absolument tout de la création de Dieu, de la conception des vertus et des péchés, du devenir de l’homme après la mort et de la fin des temps. Ainsi, cet inestimable savoir ne serait jamais perdu et guiderait les hommes jusqu’au couronnement de l’humanité. A sa mort, ses disciples fondèrent le Prieuré de l’Ordre Solaire, destiné à veiller sur le testament. Et pendant trois siècles, cet ordre accomplit pleinement sa mission.

Mais l’un de ses membres était orgueilleux et ambitieux. Son nom était Christos et la mission qu’il se donna, bien loin de celle qu’il avait promis de remplir, fut de prendre seul le contrôle de toute la communauté Aristotélicienne. Se prétendant seul et unique héritier d’Aristote, il exalta les foules en leur faisant croire que Dieu n’était pas la création de l’homme mais l’inverse. Pour asseoir sa suprématie sur les moutons égarés par son mensonge, il fonda une Eglise qu’il qualifia honteusement d’Aristotélicienne.

Pour que sa traîtrise ne soit jamais révélée, Christos tenta ensuite de détruire le testament d’Aristote. L’un de ses compagnons fut tellement écoeuré de ce comportement qu’il partit vers d’autres horizons. Il s’agissait de Daju, qui allait donner naissance au Spinozisme. Mais ceci est une autre histoire. Les membres du Prieuré décidèrent de se partager le testament, chacun en ayant la garde d’un morceau et jurant de le protéger de sa vie s’il le fallait. Puis ils se séparèrent et le Prieuré fut dissout.

Quelques uns des gardiens du véritable Aristotélisme furent rattrapés et horriblement massacrés, leurs textes détruits ou cachés aux regards indiscrets. Les autres arpentèrent le monde de cachette en cachette en protégeant toute leur vie durant les morceaux qu’ils détenaient. Et l’Eglise acheva son oeuvre funeste en modifiant les ouvrages d’Aristote pour les adapter aux mensonges de Christos. Peu à peu, les versions d’origines, trop usées ou détruites, furent progressivement remplacées par celles officielles de l’Eglise.

Un millénaire et demi plus tard, l’homme que l’on appelait l’Ermite fonda le culte de l’Hybris à partir d’antiques ouvrages qu’il avait retrouvés lors de ses pérégrinations. Caché sous la couverture de l’un d’eux se trouvait le témoignage d’un des membres du Prieuré de l’Ordre Solaire, racontant la véritable histoire du monde et la vérité sur l’Aristotélisme. La Némésis de l’Unique fut alors fondée avec pour difficiles tâches de reconstituer le testament d’Aristote et d’achever son oeuvre.

2. Mode de vie

A faire:

- théocratie

- pas d’églises

- sacrements

- recherche

- transcendance

- théurgie

- ascétisme

- étapes spirituelles: acquisition des vertus et abandon des péchés

3. Les Moïras

Moïra du Fort:
Paladins

Moïra du Fervent:
Pasteurs

Moïra du Sage:

[url=]Moïra de l'Honnête[/url]:

[url=]Moïra de l'Humble[/url]:

Bonus: inspirations