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Accueiltentative de conversion de Franck Shinatra
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tentative de conversion de Franck Shinatra
par jandebohem Mar 7 Juil - 21:41
Lieu : Halle de Périgueux
Personnages : FranckShinatra, JandeBohem
Date : fin juin/début juillet
Cadre : d’où il ressort que profitant de son pouvoir hiérarchique, Monseigneur Odoacre laisse faire le boulot par une abbesse pas très aristo
[Eglise de la renaissance de l’Etre]
Franckshinatra
Le maigre blond était toujours sur le banc qui s'était offert à lui à son arrivée dans ce lieu "ouvert" à tous. Entendus, les mots de l'abbesse... Entendue, sa vision de notre monde... Quelle curiosité d'être témoin de la particularité de certains de nos gens d'Eglise. Celle-ci, assurément, avait un don ! Et si le saint barbu l'avait recommandé, c'était vraisemblablement parce qu'il savait. Franck se leva donc, et s'avança avec un respect religieux... Presque mielleux... sans pour autant le montrer sur son visage.
Ma Mère, mes bras sont aussi épais que le sainfoin, mais ma volonté fait bon poids. Aussi, si ma contribution vous sied, comptez moi parmi les bâtisseurs de votre - de notre ! - nouveau sanctuaire.
Franck fit un léger sourire comme il le faisait pour ponctuer ses phrases. Léger, élégant, presque noble... Et pourtant un rien gênant ! Puis à nouveau, à l'abbesse.
En contrepartie, il semblerait que j'ai à apprendre de vous. Monseigneur, le saint Hélène, m'a chuchoté que vous aviez un séminaire à m'offrir. Qu'en est-il ?
Nouveau sourire sur le fin visage, mains jointes devant sa ceinture de corde, le blond se tenait immobile. Sa contemplation et son ascèse avait fait de lui un homme curieux. Capable de rester sans bouger de longs moments, seul avec Dieu... Il était aussi imperméable que la vessie d'une brebis, propriété qui faisait encore le bonheur de certains seigneurs anglois, disait-on !
JdB
Mais le frêle fidèle était toujours là, assis et impavide. Enfin il s’approcha avec une sorte de ferveur qui pouvait sembler effrayante au profane et comme habité de cette sorte de volonté qui a parfois dans l'histoire, déplacé des montagnes et qui exprime pour certains une exigence hors normes
Le sanctuaire, oui … sans vous connaître je ne doute pas que vous seriez capable de le monter aux cieux
D’ailleurs le vieux grec ne s’y était apparemment pas trompé qui avait su percevoir ces dispositions particulières chez le jeune homme
Séminaire est un bien grand mot, Monseigneur Odoacre souffre parfois d’une légère tendance à la surélévation, c’est bien là son seul défaut !
séminaire … je dirais que l’emploi du terme est à la fois un peu fort et insuffisant pour qualifier l’apprentissage qui finit par modifier un être.
Voyez-vous, la Vérité n’est pas matière que l’on puisse livrer à tout le monde indistinctement et sans précaution dans des procédures prêtes-à- porter. Au fond, il serait plus juste de parler d’initiation
Le blond éthéré hocha la tête. L'abbesse parlait juste... Et il lui sembla même qu'elle laissa de côté ce ton qui lui avait fait impression curieuse, quand il la vit pénétrer la cathédrale, il y avait déjà plusieurs jours de cela. Non, ce jour, Franck entendait la voix d'une dame, plus que d'une forcenée.
Et bien, ma Mère, il semblerait que nous soyons au moins d'accord sur l'élévation de l'édifice... Quant à celle de nos piètres vies, permettez une remarque.
Le blond se tenait debout, face à la mère abbesse. Son regard insondable était fiché dans celui de Jandebohem, et son corps s'était approché un peu.
Séminaire, enseignement, initiation... Ce n'est pas tant la façon de nommer que sa réalité qui m'appelle en ces lieux, ma Mère. Mais ne vous méprenez pas sur mon compte. Je ne suis pas fait de glaise ! Et d'ailleurs mes vêtements me sont fait sur mesure...
Le blond esquissa un sourire du côté droit de sa bouche, et replaça une mèche qui se refusait à rester tranquille.
En revanche, ma conscience religieuse est telle que je m'étonne encore parfois d'entendre ce que nombre de ceux qui se disent mes semblables refusent en totalité. Aussi, ma Mère, c'est avec une grande humilité que je vous demande de me guider sur la voie qui s'ouvre à ma foulée.
Franck n'ajouta rien de plus, et se contenta d'incliner la tête, restant dans cette position de semi-soumission, attendant le mot de l'abbesse visionnaire.
la culpabilité commençait à pointer le bout de son nez et JandeBohem s'en félicita car elle aimait bien travailler main dans la main avec elle : c'était un bon moteur. Elle interpella Eve
Pas de problème ma fille ! vous aurez seulement un peu de mal à comprendre le second épisode
puis son regard se porta de nouveau sur celui qui aspirait à l'ultime connaissance.
Parfois l’intuition lui jouait des tours mais il faudrait s’en contenter. Le fil qu’elle tenait encore en main pour construire un temple à peu près d’aplomb était aussi inopérant pour jauger l’âme de l’impétrant qu’une lunette grossissante à fin d'étudier l'esprit d’un théologue du saint office
Comme des fidèles venaient prier elle s’approcha de l’homme à la mèche rebelle pour n’être entendue que de lui
Et bien j’espère que vous serez assez solide car il nous faudra mettre à nue le corps des connaissances du divin qu’on vous a enseigné jusqu’à présent. Corps recouvert des apparences les plus variées et les plus fausses et c’est un examen difficile pour un croyant, surtout l’hiver
La difficulté est telle que plus d’une fois vous songerez à renoncer
la vérité ne s’aperçoit pas sans efforts mais dès lors que vous serez engagé, le plus grand péril sera constamment à vos côtés dans la tentation de faire marche arrière, élan qui laisserait votre conscience à jamais ébranlée, affaiblie pour peu que vous y cédiez
c’est pourquoi si vous faîtes le serment d’aller au bout du parcours et à cette condition seulement j’accepterais d’être votre guide
Franck s'était redressé pour entendre ce que l'abbesse lui disait à voix basse. Ses doigts s'étaient croisés spontanément, dans le silence concentré de son écoute. La présentation des perspectives enchanteresses qui s'offrait à lui étant terminée, le blond s'approcha encore un peu et glissa lui aussi un mot à l'oreille, comme le font spontanément un maitre et son disciple.
Ma Mère... Encore une fois, j'abonde dans votre sens. Mais ne jugez pas mes capacités à l'image d'un corps qui, si je comprend votre propos, n'est qu'apparence... N'est-ce pas ?
Un léger souffle sortit de ses narines, petit simoun discret, emprunt de révérence et mâtiné d'insolence parfaitement maitrisée.
Mon enseignement est proprement autodidacte. Aussi ne puis-je m'appuyer en toute confiance. Toutefois, je doute que Monseigneur me pousse vers vous sans avoir une certaine conviction. Alors, ne serait-ce que pour faire honneur à la confiance qu'il semble m'accorder, vous avez par ma bouche le serment d'un homme qui ne pose un pied que devant lui. Ensuite, vous jugerez de ma force... et j'accepterai vos excuses avec la bienveillance et l'amour d'un fils !
Le maigre blond s'inclina à nouveau, signe d'acceptation de la sentence, quelle qu'elle soit. Sa légère tendance à l'arrogance, car fort de ses convictions, allait certainement le desservir... Mais il avait cette envie de savoir ! Le saint Hélène avait eu une influence de poids sur la vision du blond, et sans que cela remette en cause, au final, l'ordre de son monde...
Non, je ne faisais pas allusion à notre corps, non seulement ce dernier est bien réel mais il est notre plus grand allié car il nous donne la perception du monde
N’allez surtout pas imaginer que mes mises en garde vous visent personnellement : l’enseignement dont il s’agit est périlleux pour quiconque s’y aventure, seuls des esprits indépendants peuvent s’y confronter sans dommage et je pense que vous êtes de ceux-là
Ah, une dernière chose : il va de soi qu’aucun certificat, nulle médaille ne viennent estampiller la validation de ce type d’acquis. Simplement, quand le chemin est parcouru peut on être nommé « maître » par ses pairs.
Brusquement elle devint moins grave et esquissa même un léger sourire
Vous êtes admis mon fils, mais quel est votre nom au fait ?
Je me nomme, comme le font les autres d'ailleurs , Franck...
Le maigre blond sourit à la Mère abbesse, heureux que sa candidature soit validée et conscient de ce qu'il aurait à faire pour prouver sa valeur de disciple. IL s'inclina à nouveau, et comme il 'lavait fait pour Monseigneur, il prit l'ourlet du pourpoint de sa Mère, d'une main délicate mais ferme, et posa un chaste baiser sur le tissu.
Ma constance et ma volonté feront votre joie, ma Mère. Il me tarde d'ailleurs de me mettre à l'étude. Mais peut-être qu'un autre lieu s'impose... Non que ses ouvertures soient rédhibitoires, mais les mots tendent à voler plus vite que la plume la plus légère... Réservons-nous le sanctuaire pour la reprise des fidèles ?
Franck regarda la Mère, et se demanda s'il elle avait la même main d'oeuvre que Monseigneur.
La nature est un bon lieu d’études avec l’horizon comme limite et l’engagement personnel pour seul pupitre qu’en dîtes-vous si nous commencions au milieu de ce chantier ?
Sans attendre de réponse elle lui tendit une pioche
« Πα βω και χαριστιωνι ταν γαν κινησω πασαν » comme disait Archimède
Attaquons-nous aux fondations de la travée sud pendant que vous me donnerez votre sentiment sur le dernier sermon
elle porta le premier coup avec une telle vigueur qu’il provoqua l’engloutissement soudain d’un bloc de schiste précambrien métamorphisé de cent livres et un effondrement de terre autour laissant apparaître un trou béant
Saperlikeuf ! nous voilà avec une crypte comme cadeau ce qui est fort embarrassant car je n’ai aucune idée du martyr à y faire coucher
Elle ne résista pas à l’envie de glisser dans les éboulis pour explorer la nouvelle dimension souterraine de son lieu de travail puis disparût complètement
Hé ho mon fils, vous m’entendez ? courrez donc chercher une lanterne, traitez avec mépris celui qui vous prendrait pour un philosophe grec et venez me rejoindre
Le début de votre initiation est voué à un cadre extraordinaire en vérité
Par le sang de Christos, quelle vigueur ! la sainte femme savait manier la pioche ! Franck sourit un instant, immobile et, se rendant compte qu'elle avait déjà retroussé sa robe pour s'engouffrer dans la cavité, il s'avança pour entendre l'ordre. Il salua rapidement et s'exécuta.
Personnages : FranckShinatra, JandeBohem
Date : fin juin/début juillet
Cadre : d’où il ressort que profitant de son pouvoir hiérarchique, Monseigneur Odoacre laisse faire le boulot par une abbesse pas très aristo
[Eglise de la renaissance de l’Etre]
Franckshinatra
Le maigre blond était toujours sur le banc qui s'était offert à lui à son arrivée dans ce lieu "ouvert" à tous. Entendus, les mots de l'abbesse... Entendue, sa vision de notre monde... Quelle curiosité d'être témoin de la particularité de certains de nos gens d'Eglise. Celle-ci, assurément, avait un don ! Et si le saint barbu l'avait recommandé, c'était vraisemblablement parce qu'il savait. Franck se leva donc, et s'avança avec un respect religieux... Presque mielleux... sans pour autant le montrer sur son visage.
Ma Mère, mes bras sont aussi épais que le sainfoin, mais ma volonté fait bon poids. Aussi, si ma contribution vous sied, comptez moi parmi les bâtisseurs de votre - de notre ! - nouveau sanctuaire.
Franck fit un léger sourire comme il le faisait pour ponctuer ses phrases. Léger, élégant, presque noble... Et pourtant un rien gênant ! Puis à nouveau, à l'abbesse.
En contrepartie, il semblerait que j'ai à apprendre de vous. Monseigneur, le saint Hélène, m'a chuchoté que vous aviez un séminaire à m'offrir. Qu'en est-il ?
Nouveau sourire sur le fin visage, mains jointes devant sa ceinture de corde, le blond se tenait immobile. Sa contemplation et son ascèse avait fait de lui un homme curieux. Capable de rester sans bouger de longs moments, seul avec Dieu... Il était aussi imperméable que la vessie d'une brebis, propriété qui faisait encore le bonheur de certains seigneurs anglois, disait-on !
JdB
Mais le frêle fidèle était toujours là, assis et impavide. Enfin il s’approcha avec une sorte de ferveur qui pouvait sembler effrayante au profane et comme habité de cette sorte de volonté qui a parfois dans l'histoire, déplacé des montagnes et qui exprime pour certains une exigence hors normes
Le sanctuaire, oui … sans vous connaître je ne doute pas que vous seriez capable de le monter aux cieux
D’ailleurs le vieux grec ne s’y était apparemment pas trompé qui avait su percevoir ces dispositions particulières chez le jeune homme
Séminaire est un bien grand mot, Monseigneur Odoacre souffre parfois d’une légère tendance à la surélévation, c’est bien là son seul défaut !
séminaire … je dirais que l’emploi du terme est à la fois un peu fort et insuffisant pour qualifier l’apprentissage qui finit par modifier un être.
Voyez-vous, la Vérité n’est pas matière que l’on puisse livrer à tout le monde indistinctement et sans précaution dans des procédures prêtes-à- porter. Au fond, il serait plus juste de parler d’initiation
Le blond éthéré hocha la tête. L'abbesse parlait juste... Et il lui sembla même qu'elle laissa de côté ce ton qui lui avait fait impression curieuse, quand il la vit pénétrer la cathédrale, il y avait déjà plusieurs jours de cela. Non, ce jour, Franck entendait la voix d'une dame, plus que d'une forcenée.
Et bien, ma Mère, il semblerait que nous soyons au moins d'accord sur l'élévation de l'édifice... Quant à celle de nos piètres vies, permettez une remarque.
Le blond se tenait debout, face à la mère abbesse. Son regard insondable était fiché dans celui de Jandebohem, et son corps s'était approché un peu.
Séminaire, enseignement, initiation... Ce n'est pas tant la façon de nommer que sa réalité qui m'appelle en ces lieux, ma Mère. Mais ne vous méprenez pas sur mon compte. Je ne suis pas fait de glaise ! Et d'ailleurs mes vêtements me sont fait sur mesure...
Le blond esquissa un sourire du côté droit de sa bouche, et replaça une mèche qui se refusait à rester tranquille.
En revanche, ma conscience religieuse est telle que je m'étonne encore parfois d'entendre ce que nombre de ceux qui se disent mes semblables refusent en totalité. Aussi, ma Mère, c'est avec une grande humilité que je vous demande de me guider sur la voie qui s'ouvre à ma foulée.
Franck n'ajouta rien de plus, et se contenta d'incliner la tête, restant dans cette position de semi-soumission, attendant le mot de l'abbesse visionnaire.
la culpabilité commençait à pointer le bout de son nez et JandeBohem s'en félicita car elle aimait bien travailler main dans la main avec elle : c'était un bon moteur. Elle interpella Eve
Pas de problème ma fille ! vous aurez seulement un peu de mal à comprendre le second épisode
puis son regard se porta de nouveau sur celui qui aspirait à l'ultime connaissance.
Parfois l’intuition lui jouait des tours mais il faudrait s’en contenter. Le fil qu’elle tenait encore en main pour construire un temple à peu près d’aplomb était aussi inopérant pour jauger l’âme de l’impétrant qu’une lunette grossissante à fin d'étudier l'esprit d’un théologue du saint office
Comme des fidèles venaient prier elle s’approcha de l’homme à la mèche rebelle pour n’être entendue que de lui
Et bien j’espère que vous serez assez solide car il nous faudra mettre à nue le corps des connaissances du divin qu’on vous a enseigné jusqu’à présent. Corps recouvert des apparences les plus variées et les plus fausses et c’est un examen difficile pour un croyant, surtout l’hiver
La difficulté est telle que plus d’une fois vous songerez à renoncer
la vérité ne s’aperçoit pas sans efforts mais dès lors que vous serez engagé, le plus grand péril sera constamment à vos côtés dans la tentation de faire marche arrière, élan qui laisserait votre conscience à jamais ébranlée, affaiblie pour peu que vous y cédiez
c’est pourquoi si vous faîtes le serment d’aller au bout du parcours et à cette condition seulement j’accepterais d’être votre guide
Franck s'était redressé pour entendre ce que l'abbesse lui disait à voix basse. Ses doigts s'étaient croisés spontanément, dans le silence concentré de son écoute. La présentation des perspectives enchanteresses qui s'offrait à lui étant terminée, le blond s'approcha encore un peu et glissa lui aussi un mot à l'oreille, comme le font spontanément un maitre et son disciple.
Ma Mère... Encore une fois, j'abonde dans votre sens. Mais ne jugez pas mes capacités à l'image d'un corps qui, si je comprend votre propos, n'est qu'apparence... N'est-ce pas ?
Un léger souffle sortit de ses narines, petit simoun discret, emprunt de révérence et mâtiné d'insolence parfaitement maitrisée.
Mon enseignement est proprement autodidacte. Aussi ne puis-je m'appuyer en toute confiance. Toutefois, je doute que Monseigneur me pousse vers vous sans avoir une certaine conviction. Alors, ne serait-ce que pour faire honneur à la confiance qu'il semble m'accorder, vous avez par ma bouche le serment d'un homme qui ne pose un pied que devant lui. Ensuite, vous jugerez de ma force... et j'accepterai vos excuses avec la bienveillance et l'amour d'un fils !
Le maigre blond s'inclina à nouveau, signe d'acceptation de la sentence, quelle qu'elle soit. Sa légère tendance à l'arrogance, car fort de ses convictions, allait certainement le desservir... Mais il avait cette envie de savoir ! Le saint Hélène avait eu une influence de poids sur la vision du blond, et sans que cela remette en cause, au final, l'ordre de son monde...
Non, je ne faisais pas allusion à notre corps, non seulement ce dernier est bien réel mais il est notre plus grand allié car il nous donne la perception du monde
N’allez surtout pas imaginer que mes mises en garde vous visent personnellement : l’enseignement dont il s’agit est périlleux pour quiconque s’y aventure, seuls des esprits indépendants peuvent s’y confronter sans dommage et je pense que vous êtes de ceux-là
Ah, une dernière chose : il va de soi qu’aucun certificat, nulle médaille ne viennent estampiller la validation de ce type d’acquis. Simplement, quand le chemin est parcouru peut on être nommé « maître » par ses pairs.
Brusquement elle devint moins grave et esquissa même un léger sourire
Vous êtes admis mon fils, mais quel est votre nom au fait ?
Je me nomme, comme le font les autres d'ailleurs , Franck...
Le maigre blond sourit à la Mère abbesse, heureux que sa candidature soit validée et conscient de ce qu'il aurait à faire pour prouver sa valeur de disciple. IL s'inclina à nouveau, et comme il 'lavait fait pour Monseigneur, il prit l'ourlet du pourpoint de sa Mère, d'une main délicate mais ferme, et posa un chaste baiser sur le tissu.
Ma constance et ma volonté feront votre joie, ma Mère. Il me tarde d'ailleurs de me mettre à l'étude. Mais peut-être qu'un autre lieu s'impose... Non que ses ouvertures soient rédhibitoires, mais les mots tendent à voler plus vite que la plume la plus légère... Réservons-nous le sanctuaire pour la reprise des fidèles ?
Franck regarda la Mère, et se demanda s'il elle avait la même main d'oeuvre que Monseigneur.
La nature est un bon lieu d’études avec l’horizon comme limite et l’engagement personnel pour seul pupitre qu’en dîtes-vous si nous commencions au milieu de ce chantier ?
Sans attendre de réponse elle lui tendit une pioche
« Πα βω και χαριστιωνι ταν γαν κινησω πασαν » comme disait Archimède
Attaquons-nous aux fondations de la travée sud pendant que vous me donnerez votre sentiment sur le dernier sermon
elle porta le premier coup avec une telle vigueur qu’il provoqua l’engloutissement soudain d’un bloc de schiste précambrien métamorphisé de cent livres et un effondrement de terre autour laissant apparaître un trou béant
Saperlikeuf ! nous voilà avec une crypte comme cadeau ce qui est fort embarrassant car je n’ai aucune idée du martyr à y faire coucher
Elle ne résista pas à l’envie de glisser dans les éboulis pour explorer la nouvelle dimension souterraine de son lieu de travail puis disparût complètement
Hé ho mon fils, vous m’entendez ? courrez donc chercher une lanterne, traitez avec mépris celui qui vous prendrait pour un philosophe grec et venez me rejoindre
Le début de votre initiation est voué à un cadre extraordinaire en vérité
Par le sang de Christos, quelle vigueur ! la sainte femme savait manier la pioche ! Franck sourit un instant, immobile et, se rendant compte qu'elle avait déjà retroussé sa robe pour s'engouffrer dans la cavité, il s'avança pour entendre l'ordre. Il salua rapidement et s'exécuta.
jandebohem-
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Némésis : Essence
Moïra : Studieux
Date d'inscription : 15/11/2007
Re: tentative de conversion de Franck Shinatra
par jandebohem Mar 7 Juil - 21:43
[le labyrinthe pétrocorien et souterrain]
Dans les contours de ce qui apparaissait comme une galerie artificielle monumentale, une minuscule forme
au coeur d'un souterrain creusé par l’homme et abandonné depuis une éternité car on ne pouvait pas y trouver d'or, en tout cas de cette espèce sonnante et trébuchante qui fait vivre un conseil comtal, une silhouette criait
Hé ho mon fils, vous m’entendez ? courrez donc chercher une lanterne, traitez avec mépris celui qui vous prendrait pour un philosophe grec et venez me rejoindre. Le début de votre initiation est voué à un cadre extraordinaire en vérité !
Avant que Franck ait pu dire l'alpha , et encore moins l'oméga, la mère abbesse s'engouffra dans la cavité découverte malencontreusement. Une lanterne ! Oui, bien sur...
Le maigre blond se mit en quête d'une lanterne, invectivant les passants alentour. Certains rirent, d'autres l'ignorèrent... Mais il croisa un homme qui, lui, cherchait un homme... Ils se jaugèrent, puis dans un éclair de voix, Franck s'adressa à lui.
Et moi, une lanterne. Celle que tu tiens me conviendrait parfaitement. Alors je te propose un échange. Tu me la confie un instant, et qu'Aristote soit témoin que l'homme que tu cherchais est devant toi !
La main fine, veinée de bleu, s'avança pour accepter le don de cet inconnu qui n'eut aucune occasion de dire un mot. Franck lui serra la main et s'en retourna vivement vers le sanctuaire, en lui lâchant, de loin.
Si les Dieux anciens avaient encore prise, crois bien que Mercure aurait fort à faire pour les renseigner sur ton geste ! Sois béni, et vas enfin en paix !
Ce fut en arrivant à nouveau devant le trou béant qu'il se rendit compte. Le flamme de la lanterne empestait ! Lui qui pensait avoir fait une affaire, voilà que l'huile sainte à laquelle il pensait n'était que du suint d'un mouton plusieurs fois sauvé de manière miraculeuse pour la Pâque. le visage de la Mère apparut soudain. et un endroit, en effet surprenant !
Voilà, ma Mère... Que la lumière soit !
La lumière brusquement introduite élargit d’un coup le champ visuel dans toutes les dimensions de l’espace et transforma le repaire réduit en une basilique naturelle.
Leurs ombres portées sur la gigantesque paroi humide dansaient, immenses et grotesques
C’était un spectacle fascinant
Imaginez, mon cher Franck si des hommes avaient vécu enfermés depuis leur petite enfance dans cette espèce de demeure, isolés des contacts au milieu de cette si pauvre Réalité Physique avec pour tout soleil une lanterne telle que celle-ci puant l'agneau sacrifié
qu’auraient-ils pensé de ces projections, de ces silhouettes sombres sans cesse attachées à leurs pas et singeant tous leurs mouvements ?
Est-ce aussi absurde de penser qu’à force, ils aient fini par admettre comme illusion leur propre volonté de se mouvoir et qu’ils aient perçu ces géants montreurs de marionnettes comme des sortes de dieux ?
Un bras s'étala sur toute la hauteur du mur naturelle et gratta le sommet d'une ombre encore plus filiforme que la source. Franck se grattait la tête, découvrant le lieu, la projection de son ombre et cette entrée en matière .
Mais ne pourrait-on envisager le contraire tout autant, ma Mère ? Que le reclus se prenne pour un roi ? Capable de donner vie à la pierre ? Capable de faire obéir l'ange noir, au moindre geste ?
Énonçant cela, l'ombre de Franck tendit un doigt vers celle de l'abbesse, s'imaginant le maitre d'un spectre... Le procurateur d'une envie humaine...Puis il fit retomber sa main, et son ombre obéit aussitôt.
D'où l'importance, il me semble de ne pas succomber aux sensations premières. Et d'être toujours prompt à pointer les réalités qui souvent déplaisent ! En partie parce bon nombre se prend pour le marionnettiste que vous évoquiez...
Le maigre blond se tut, pas vraiment sur d'avoir dit le bon mot au bon moment, mais après tout, il était là pour apprendre, et sa conviction que l'être apprend de ses recherches l'aidait à avancer des idées ineptes.
Elle fit un pas en arrière afin d’allonger encore son ombre sur la roche monumentale
Certes, dès qu’il s’agit d’exercer un pouvoir visible sur autrui l’observation ne manque pas de candidats mais au-delà des attributs de ce pouvoir et de la jouissance très fugitive qu’ils procurent
Son mouvement de recul avait provoqué une mini panique chez une famille de pipistrelles communes qui fuyant son reposoir la gratifia d’une sorte de déjection que la peur favorise chez tout vertébré pourvu d’un rectum
En connaissez-vous beaucoup d’humains capables d’assumer toutes les conséquences de leurs actes, des quelques-unes qu’ils ont prévues, de celles qui ont mal tournées et des nombreuses imprévisibles dégringolées en cascades aussi bien qu’à jamais méconnues de leur initiateur ?
Tout ça pour dire ...
elle s’essuya, dégoûtée
que si Dieu n’existait pas, les hommes auraient eu tout intérêt à le crée
constatant que son étole pastorale était définitivement ruinée
L'attaque aérienne était terminée... La peur a toujours été un facteur de mouvements impromptus... Et leurs conséquences n'avaient de véritable poids que lorsqu'on avait une vision plus large que la simple survie. Tout en hochant la tête, Franck détacha son col et l'offrit à la mère abbesse. Moins seyant et on ne pouvait plus masculin que l'attribut religieux souillé, néanmoins il participerait à ce que la mère ne prenne pas davantage.
Démonstration limpide, ma Mère... IL est en effet peu de mes connaissances capable de faire face au vent. J'espère déroger, mais cela ne m'empêche pas de faire entière confiance au jugement du Très Haut.
La vision du blond s'était faite à l'obscurité et la voute apparaissait désormais dans sa grandeur naturelle. L'œuvre de Dieu, à n'en pas douter. Sur que la pioche trouverait, certain que la Mère saurait user du lieu, convaincu d'avoir avec elle un lieutenant de choix.
Voulez vous que nous avancions un peu ? Il me semble qu'un passage s'offre à nous, dans le fond. Nos propos en feront de même, ainsi !
La main du blond leva la lanterne en direction d'une ouverture sombre, éclairant rapidement son visage. Un regard sur et un sourire délicat...
merci mon fils, vous avez une délicatesse de seigneur
Le p’tit était coriace, enfin pas de la race de ces Alcibiades opinants ou de ces acquiesseurs Hippias, qui ne répliquent toujours que par des « en effet », « certainement », « assurément » et « on ne peut le nier » propices aux conversions- éclair
Oui, marchons jusqu’à cette jonction qui semble le départ de multiples galeries : être au cœur du réseau modifiera peut-être l’angle d’attaque de notre réflexion
elle se dit, songeuse qu’il faudrait bien progresser cinq lieues avant qu’il n’admette le principe de l’Hybris
Voyez-vous mon fils, au-delà des apparences, il est certains fous postulats bien plus raisonnables que les idées communes qu’on nous flanque à l’encéphale dès le berceau et enfin sorti du dédale, l’être qui les admet n’est plus le même
Puisqu’ils étaient déjà descendu à l’abri elle pouvait sans risque jeter sa bombe qui par souci de vraisemblance historique s’était déguisée en projectile de trébuchet
Et si je vous disais que Dieu n’est pas la seule puissance inhumaine, qu’elle coexiste avec bien d’autres et que toutes ne subsistent que grâce à la foi des hommes, principe leur ayant donné vie ?
Dans les contours de ce qui apparaissait comme une galerie artificielle monumentale, une minuscule forme
au coeur d'un souterrain creusé par l’homme et abandonné depuis une éternité car on ne pouvait pas y trouver d'or, en tout cas de cette espèce sonnante et trébuchante qui fait vivre un conseil comtal, une silhouette criait
Hé ho mon fils, vous m’entendez ? courrez donc chercher une lanterne, traitez avec mépris celui qui vous prendrait pour un philosophe grec et venez me rejoindre. Le début de votre initiation est voué à un cadre extraordinaire en vérité !
Avant que Franck ait pu dire l'alpha , et encore moins l'oméga, la mère abbesse s'engouffra dans la cavité découverte malencontreusement. Une lanterne ! Oui, bien sur...
Le maigre blond se mit en quête d'une lanterne, invectivant les passants alentour. Certains rirent, d'autres l'ignorèrent... Mais il croisa un homme qui, lui, cherchait un homme... Ils se jaugèrent, puis dans un éclair de voix, Franck s'adressa à lui.
Et moi, une lanterne. Celle que tu tiens me conviendrait parfaitement. Alors je te propose un échange. Tu me la confie un instant, et qu'Aristote soit témoin que l'homme que tu cherchais est devant toi !
La main fine, veinée de bleu, s'avança pour accepter le don de cet inconnu qui n'eut aucune occasion de dire un mot. Franck lui serra la main et s'en retourna vivement vers le sanctuaire, en lui lâchant, de loin.
Si les Dieux anciens avaient encore prise, crois bien que Mercure aurait fort à faire pour les renseigner sur ton geste ! Sois béni, et vas enfin en paix !
Ce fut en arrivant à nouveau devant le trou béant qu'il se rendit compte. Le flamme de la lanterne empestait ! Lui qui pensait avoir fait une affaire, voilà que l'huile sainte à laquelle il pensait n'était que du suint d'un mouton plusieurs fois sauvé de manière miraculeuse pour la Pâque. le visage de la Mère apparut soudain. et un endroit, en effet surprenant !
Voilà, ma Mère... Que la lumière soit !
La lumière brusquement introduite élargit d’un coup le champ visuel dans toutes les dimensions de l’espace et transforma le repaire réduit en une basilique naturelle.
Leurs ombres portées sur la gigantesque paroi humide dansaient, immenses et grotesques
C’était un spectacle fascinant
Imaginez, mon cher Franck si des hommes avaient vécu enfermés depuis leur petite enfance dans cette espèce de demeure, isolés des contacts au milieu de cette si pauvre Réalité Physique avec pour tout soleil une lanterne telle que celle-ci puant l'agneau sacrifié
qu’auraient-ils pensé de ces projections, de ces silhouettes sombres sans cesse attachées à leurs pas et singeant tous leurs mouvements ?
Est-ce aussi absurde de penser qu’à force, ils aient fini par admettre comme illusion leur propre volonté de se mouvoir et qu’ils aient perçu ces géants montreurs de marionnettes comme des sortes de dieux ?
Un bras s'étala sur toute la hauteur du mur naturelle et gratta le sommet d'une ombre encore plus filiforme que la source. Franck se grattait la tête, découvrant le lieu, la projection de son ombre et cette entrée en matière .
Mais ne pourrait-on envisager le contraire tout autant, ma Mère ? Que le reclus se prenne pour un roi ? Capable de donner vie à la pierre ? Capable de faire obéir l'ange noir, au moindre geste ?
Énonçant cela, l'ombre de Franck tendit un doigt vers celle de l'abbesse, s'imaginant le maitre d'un spectre... Le procurateur d'une envie humaine...Puis il fit retomber sa main, et son ombre obéit aussitôt.
D'où l'importance, il me semble de ne pas succomber aux sensations premières. Et d'être toujours prompt à pointer les réalités qui souvent déplaisent ! En partie parce bon nombre se prend pour le marionnettiste que vous évoquiez...
Le maigre blond se tut, pas vraiment sur d'avoir dit le bon mot au bon moment, mais après tout, il était là pour apprendre, et sa conviction que l'être apprend de ses recherches l'aidait à avancer des idées ineptes.
Elle fit un pas en arrière afin d’allonger encore son ombre sur la roche monumentale
Certes, dès qu’il s’agit d’exercer un pouvoir visible sur autrui l’observation ne manque pas de candidats mais au-delà des attributs de ce pouvoir et de la jouissance très fugitive qu’ils procurent
Son mouvement de recul avait provoqué une mini panique chez une famille de pipistrelles communes qui fuyant son reposoir la gratifia d’une sorte de déjection que la peur favorise chez tout vertébré pourvu d’un rectum
En connaissez-vous beaucoup d’humains capables d’assumer toutes les conséquences de leurs actes, des quelques-unes qu’ils ont prévues, de celles qui ont mal tournées et des nombreuses imprévisibles dégringolées en cascades aussi bien qu’à jamais méconnues de leur initiateur ?
Tout ça pour dire ...
elle s’essuya, dégoûtée
que si Dieu n’existait pas, les hommes auraient eu tout intérêt à le crée
constatant que son étole pastorale était définitivement ruinée
L'attaque aérienne était terminée... La peur a toujours été un facteur de mouvements impromptus... Et leurs conséquences n'avaient de véritable poids que lorsqu'on avait une vision plus large que la simple survie. Tout en hochant la tête, Franck détacha son col et l'offrit à la mère abbesse. Moins seyant et on ne pouvait plus masculin que l'attribut religieux souillé, néanmoins il participerait à ce que la mère ne prenne pas davantage.
Démonstration limpide, ma Mère... IL est en effet peu de mes connaissances capable de faire face au vent. J'espère déroger, mais cela ne m'empêche pas de faire entière confiance au jugement du Très Haut.
La vision du blond s'était faite à l'obscurité et la voute apparaissait désormais dans sa grandeur naturelle. L'œuvre de Dieu, à n'en pas douter. Sur que la pioche trouverait, certain que la Mère saurait user du lieu, convaincu d'avoir avec elle un lieutenant de choix.
Voulez vous que nous avancions un peu ? Il me semble qu'un passage s'offre à nous, dans le fond. Nos propos en feront de même, ainsi !
La main du blond leva la lanterne en direction d'une ouverture sombre, éclairant rapidement son visage. Un regard sur et un sourire délicat...
merci mon fils, vous avez une délicatesse de seigneur
Le p’tit était coriace, enfin pas de la race de ces Alcibiades opinants ou de ces acquiesseurs Hippias, qui ne répliquent toujours que par des « en effet », « certainement », « assurément » et « on ne peut le nier » propices aux conversions- éclair
Oui, marchons jusqu’à cette jonction qui semble le départ de multiples galeries : être au cœur du réseau modifiera peut-être l’angle d’attaque de notre réflexion
elle se dit, songeuse qu’il faudrait bien progresser cinq lieues avant qu’il n’admette le principe de l’Hybris
Voyez-vous mon fils, au-delà des apparences, il est certains fous postulats bien plus raisonnables que les idées communes qu’on nous flanque à l’encéphale dès le berceau et enfin sorti du dédale, l’être qui les admet n’est plus le même
Puisqu’ils étaient déjà descendu à l’abri elle pouvait sans risque jeter sa bombe qui par souci de vraisemblance historique s’était déguisée en projectile de trébuchet
Et si je vous disais que Dieu n’est pas la seule puissance inhumaine, qu’elle coexiste avec bien d’autres et que toutes ne subsistent que grâce à la foi des hommes, principe leur ayant donné vie ?
jandebohem- Nombre de messages : 369
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Date d'inscription : 15/11/2007
Re: tentative de conversion de Franck Shinatra
par jandebohem Mar 7 Juil - 21:43
Franck écoutait l'abbesse avec toute ses facultés. IL faisait non seulement attention aux mots, mais aux moindre de ses gestes. Ils avançaient lentement vers le fond, où en effet un choix allait s'imposer... Mais lequel ? à droite ? à gauche ? le couloir du centre qui filait plus profond ?
Ma Mère, je dois vous avouer que mon éducation fut faite de ces idées communes dont vous parlez. Mais la rencontre avec Monseigneur a été une ouverture de taille... Ses écrits ont fait un effet, il semblerait !
Franck sourit délicatement, et poursuivit.
Et il est certain que vos propres mots résonnent de même. Alors pour vous encourager dans ce sens, je vais répondre "oui" à votre question. Car bien que je ne vois pas bien comment cela doit s'envisager, je me doute de votre capacité à me démontrer l'indémontrable.
La main du blond se leva vers son visage, et d'un doigt piqué de curiosité, il dessina le contours de ses lèvres, avant de reprendre.
Dois-je comprendre que les croyances anciennes sont toujours d'actualité ? Que nos visions sociétaires se chevauchent et que les divinités partagent une même table, comme le font les conseillers du Comte ? Ou parlez vous d'une idée plus... subtile ?
Franck se demandait à quoi s'en tenir. Comment un postulat put-être fou à ce point ? Mais si la raison devait régir cette nouvelle vision, il ne désespérait pas, grâce au vieil Hélène.
Il serait malvenu de rejeter la masse de témoignages qui nous est parvenue traversant les siècles : qui oserait douter qu’il y eut destruction brutale d’Oanylone, première Cité du monde, mais qui pourrait balayer l’ensemble des récits concernant l’influence des hôtes de l’Olympe sur les hommes d’alors ?
personne ! sauf peut-être quelques mécréants à l’athéisme primaire indécrottable car admettre la réalité historique d’un culte c’est accepter toutes les autres
la vérité au-delà de la connaissance, c’est que l’univers est régi par ce premier principe qu’est l’Hybris : les hommes engendrent par leur foi des dieux, ceux-là en tirent directement leur puissance et la foule de leurs adeptes accroît cette prise qu’ils détiennent sur la matière mais dès que leur dernier fidèle se détourne ils meurent pourtant.
Tel est le sort des anciennes croyances, mon fils
Vous savez, Monseigneur Odoacre et moi-même, et bien, nous ne sommes pas de la même … obédience et nos désaccords peuvent même parfois faire de nous de farouches adversaires car il a choisi d’honorer l’unique mais au-delà de nos voies divergentes
Elle s’était saisie doucement de la lanterne des mains du jeune homme et éclairait tour à tour les différents couloirs du réseau souterrain
nous partageons cette conviction qu’un dessein plus grand nous rassemble
et si nous allions chercher une pelote de fil avant de nous aventurer dans ces méandres. Ce serait dommage que la future crypte nous soit dédiée !
Loin de moi l'idée d'avoir voulu vous contrarier, ma Mère, en évoquant Monseigneur. Mais je reste certain que s'il m'envoie vers vous, c'est il est conscient de votre valeur...
Franck se demandait ce qu'était l'Hybris. Quel rapport avec les dieux ? Zeus et le miel ? IL écoutait toujours avec la plus grand attention, et pourtant, il avançait lentement.
Quelles sont donc les forces qui vous préoccupent, ma Mère ? Et que Monseigneur semble vouloir laisser de côté ? Et cela étant, comment ne pas arriver à une incompatibilité définitive entre vous et lui ?
Tout en parlant, la main du blond fouillait sa besace de cuir, qui pendait à son côté. Pas grand chose dedans, sinon quelques sachets de plantes, un livre usé et le fil souhaité par l'abbesse. Il en attachant une extrémité à une sorte d'anneau scellé dans la paroi... Puis tendant son bras avec élégance, il sourit à l'abbesse.
Après vous, ma Mère ! La dédicace ne sera pas pour aujourd'hui... Je ne tolérerai aucune méchante mésaventure avant que je ne sois affranchi des raisons de vos divergences.
On ne pouvait que se satisfaire des ressources d’un tel disciple
Parfait ! alors, prenons à main gauche si vous le voulez bien
les cataphiles spirituels évoluaient dans le couloir sinueux avec la même légèreté qu’un copiste romain au milieu d’un paradoxe dogmatique : en totale insouciance
j’aurai voulu vous exposer les principes fondamentaux qui nous agrègent et nous confèrent la même vision de l’univers plutôt qu’aborder déjà les différents courants de notre doctrine.
Les Némésis, puisque c’est ainsi qu’on nomme ces courants au nombre de six, se distinguent en particulier par leur stratégie
Ils parvinrent jusqu’à un diverticule qui donnait l’illusion d’un cul-de-sac mais la flamme vacillante de la lanterne indiqua un mouvement de l’air. Il y avait un passage
Les tenants du Dieu unique pense que les humains ont besoin d’une cause transcendante car ils ne pourraient percevoir l’intérêt social d’une morale et se croiraient tout permis s’ils ne sentaient pas la menace d’une punition
Après une chicane obligeant les explorateurs de profundis à avancer courbés le terrain changeait de nature avec une voûte constituées de gros rognons de silex et un sol argileux plus ancien
En revanche pour ceux de la Némésis de l’Essence par exemple, le pacte doit être scellé avec des entités maintenues dans l’acceptation d’une souveraineté humaine faute de quoi l’homme soumis perd la conscience de sa responsabilité dans la création du monde
Ils débouchèrent alors sur une très vaste cavité ornée de pétroglyphes dont l’étrangeté était à couper le souffle
Le fil glissait lentement entre les doigts longs et fins de Franck, pendant que la Mère tentait de se faire comprendre. Et bien que la progression physique se fit moins aisée, l'initiation elle- car il ne voulait parler de discussion, du moins pas encore - se faisait captivante.
Pardonnez , ma Mère à celui qui bouscule votre séquence initiatique... Mais le défaut majeur de sa personne et de vouloir saisir chaque mot et d'aller au delà ensuite...
La tête du bond se baissa, marquant ainsi la conscience qu'il avait de vouloir aller bien vite. Le mouvement vint à point nommé, car la galerie se rétrécissait en hauteur. Ce fut donc dans cette position mi-soumise, mi-protectrice, qu'il poursuivit.
Hybris.. Nemesis... j'avoue que cela est fort flou encore. Mais permettez que j'ose une idée : serait les deux pendants de l'homme : entre désir de s'élever et volonté de punir ? J'imagine, en fin de compte, assez bien l'écart entre les deux visions. D'où les divergences entre Monseigneur et vous même. Mais vous parliez de convergences également...
La Mère abbesse stoppa sa progression. Devant eux s'ouvrait une grande salle et la lumière de la lanterne montrait de nombreux dessins inscrit dans la roche. Franck se tut un moment, laissant son œil parcourir ces gravures d'un autre âge. Il 'avait jamais rien vu d'aussi... d'aussi...
Heu... Voulez vous m'en dire plus à ce sujet ?
elle sortit presque à regret de sa contemplation
que vous êtes impatient, mon fils !
et comme j’ai eu tort de vous exposer une partie de nos distinctions quand vous n’aviez pas encore connaissance des trois principes tels que le fondateur du mouvement Hybriste les a découvert et compris.
Sachez que la Némésis désigne à la fois chacun des courants issues de cette révélation mais aussi et surtout, le troisième principe, celui qui concerne le devenir des hommes après la mort et dont la détermination est directement dépendante de leur foi.
C’est ainsi que lorsque l’être meurt, il change d’état et perd dès cet instant le pouvoir de l’hybris il subit alors le sort que lui destinait sa croyance, soumis à l’entité spirituelle qu’il nourrissait de son vivant
Bon ! il ne faut pas abuser de l’hypogée, je vous propose de refaire surface à présent j’y ai une messe à célébrer et je crois savoir que Monseigneur Odoacre nourrit pour vous un projet assez fumeux
elle fit un geste vague
enfin une mission à risque quoi ! en conséquence si vous nous revenez ...
et leva les yeux au ciel
vous en reviendrez plus fort et nous redescendrons jusqu’ici
puis, élevant la lumière en direction du spectacle qui s’étalait sur les parois ornées de scènes démesurées
Je vous ferai une interprétation de ces figures selon le point de vue de chaque Némésis, c’est promis, non sans vous avoir également parlé du second principe : la Moïra
Le visage blanc du maigre blond s'empourpra. La honte qu'il ressenti alors que la Mère lui montrait qu'il brulait par trop vite les étapes était grande... Fort heureusement, la luminosité était à son avantage, et le regard de l'abbesse allait plus volontiers vers les traits inscrits dans les parois que vers les siens. S'imprégner d'abord des trois principes, elle avait raison ! Et vouloir dresser un temple sur un égout était proprement présomptueux... Franck allait donc faire preuve de contrition, quand son visage changea d'orientation.
Comment ça "fumeux" ? Comment ça "si je reviens " ?
Les deux silhouettes remontaient lentement vers l'ouverture fortuite, suivant le fil toujours attaché, seul guide assuré de les propulser à nouveau à l'air frais et libre.
Je n'avais pas prévu de changer d'état si rapidement... Savez vous ce que me réserve Monseigneur ?
Franck s'excusa auprès de l'abbesse quand il passa devant afin de monter le premier sur les rebords de la cavité. Il lui tendit la main et tira de toutes ses forces pour qu'elle n'ai qu'à se laisser hisser sans effort. Une fois debout, il moucha la lanterne. Il s'était habitué à cette odeur, et se prit même à apprécier les parfums exhalés par la mèche fumante.
Non, ne répondez pas... Les desseins de Monseigneur me sont impénétrables, mais je lui fait entière confiance. Je suis honoré qu'il pense à moi et ferai en sorte d'accomplir selon son désir. J'ai déjà hâte de redescendre vers cette Vérité, ma Mère et d'entendre votre voie ! Aussi reviendrai-je, à n'en pas douter !
L'Eglise à ciel ouvert était déjà prise en main par une femme au visage poupin, mais à l'accent indéfinissable... Franck tendit l'oreille un instant, puis renonça.
Appliquée à poser ses pieds dans des prises fermes elle dit à voix basse comme pour elle-même
Parfois je doute même que ses desseins fussent accessibles à sa propre conscience
Ce qui la soulageait un peu de ses griefs à l’égard du vieil hellène prêt à envoyer au feu un disciple plein de promesses
tout ce que je puis vous dire c’est qu’il mijote une entreprise où des Assises lui permettraient d’asseoir sa légitimité sur le siège épiscopal.
Vous savez comme Monseigneur est sensible au confort dans certaines parties de son anatomie !
C’est alors, qu’émergeant de l’abîme elle surpris le spectacle inouï d’une Gertrude employée à contrefaire le final d’une messe rurale dans un credo et approximatif
Ma Mère, je dois vous avouer que mon éducation fut faite de ces idées communes dont vous parlez. Mais la rencontre avec Monseigneur a été une ouverture de taille... Ses écrits ont fait un effet, il semblerait !
Franck sourit délicatement, et poursuivit.
Et il est certain que vos propres mots résonnent de même. Alors pour vous encourager dans ce sens, je vais répondre "oui" à votre question. Car bien que je ne vois pas bien comment cela doit s'envisager, je me doute de votre capacité à me démontrer l'indémontrable.
La main du blond se leva vers son visage, et d'un doigt piqué de curiosité, il dessina le contours de ses lèvres, avant de reprendre.
Dois-je comprendre que les croyances anciennes sont toujours d'actualité ? Que nos visions sociétaires se chevauchent et que les divinités partagent une même table, comme le font les conseillers du Comte ? Ou parlez vous d'une idée plus... subtile ?
Franck se demandait à quoi s'en tenir. Comment un postulat put-être fou à ce point ? Mais si la raison devait régir cette nouvelle vision, il ne désespérait pas, grâce au vieil Hélène.
Il serait malvenu de rejeter la masse de témoignages qui nous est parvenue traversant les siècles : qui oserait douter qu’il y eut destruction brutale d’Oanylone, première Cité du monde, mais qui pourrait balayer l’ensemble des récits concernant l’influence des hôtes de l’Olympe sur les hommes d’alors ?
personne ! sauf peut-être quelques mécréants à l’athéisme primaire indécrottable car admettre la réalité historique d’un culte c’est accepter toutes les autres
la vérité au-delà de la connaissance, c’est que l’univers est régi par ce premier principe qu’est l’Hybris : les hommes engendrent par leur foi des dieux, ceux-là en tirent directement leur puissance et la foule de leurs adeptes accroît cette prise qu’ils détiennent sur la matière mais dès que leur dernier fidèle se détourne ils meurent pourtant.
Tel est le sort des anciennes croyances, mon fils
Vous savez, Monseigneur Odoacre et moi-même, et bien, nous ne sommes pas de la même … obédience et nos désaccords peuvent même parfois faire de nous de farouches adversaires car il a choisi d’honorer l’unique mais au-delà de nos voies divergentes
Elle s’était saisie doucement de la lanterne des mains du jeune homme et éclairait tour à tour les différents couloirs du réseau souterrain
nous partageons cette conviction qu’un dessein plus grand nous rassemble
et si nous allions chercher une pelote de fil avant de nous aventurer dans ces méandres. Ce serait dommage que la future crypte nous soit dédiée !
Loin de moi l'idée d'avoir voulu vous contrarier, ma Mère, en évoquant Monseigneur. Mais je reste certain que s'il m'envoie vers vous, c'est il est conscient de votre valeur...
Franck se demandait ce qu'était l'Hybris. Quel rapport avec les dieux ? Zeus et le miel ? IL écoutait toujours avec la plus grand attention, et pourtant, il avançait lentement.
Quelles sont donc les forces qui vous préoccupent, ma Mère ? Et que Monseigneur semble vouloir laisser de côté ? Et cela étant, comment ne pas arriver à une incompatibilité définitive entre vous et lui ?
Tout en parlant, la main du blond fouillait sa besace de cuir, qui pendait à son côté. Pas grand chose dedans, sinon quelques sachets de plantes, un livre usé et le fil souhaité par l'abbesse. Il en attachant une extrémité à une sorte d'anneau scellé dans la paroi... Puis tendant son bras avec élégance, il sourit à l'abbesse.
Après vous, ma Mère ! La dédicace ne sera pas pour aujourd'hui... Je ne tolérerai aucune méchante mésaventure avant que je ne sois affranchi des raisons de vos divergences.
On ne pouvait que se satisfaire des ressources d’un tel disciple
Parfait ! alors, prenons à main gauche si vous le voulez bien
les cataphiles spirituels évoluaient dans le couloir sinueux avec la même légèreté qu’un copiste romain au milieu d’un paradoxe dogmatique : en totale insouciance
j’aurai voulu vous exposer les principes fondamentaux qui nous agrègent et nous confèrent la même vision de l’univers plutôt qu’aborder déjà les différents courants de notre doctrine.
Les Némésis, puisque c’est ainsi qu’on nomme ces courants au nombre de six, se distinguent en particulier par leur stratégie
Ils parvinrent jusqu’à un diverticule qui donnait l’illusion d’un cul-de-sac mais la flamme vacillante de la lanterne indiqua un mouvement de l’air. Il y avait un passage
Les tenants du Dieu unique pense que les humains ont besoin d’une cause transcendante car ils ne pourraient percevoir l’intérêt social d’une morale et se croiraient tout permis s’ils ne sentaient pas la menace d’une punition
Après une chicane obligeant les explorateurs de profundis à avancer courbés le terrain changeait de nature avec une voûte constituées de gros rognons de silex et un sol argileux plus ancien
En revanche pour ceux de la Némésis de l’Essence par exemple, le pacte doit être scellé avec des entités maintenues dans l’acceptation d’une souveraineté humaine faute de quoi l’homme soumis perd la conscience de sa responsabilité dans la création du monde
Ils débouchèrent alors sur une très vaste cavité ornée de pétroglyphes dont l’étrangeté était à couper le souffle
Le fil glissait lentement entre les doigts longs et fins de Franck, pendant que la Mère tentait de se faire comprendre. Et bien que la progression physique se fit moins aisée, l'initiation elle- car il ne voulait parler de discussion, du moins pas encore - se faisait captivante.
Pardonnez , ma Mère à celui qui bouscule votre séquence initiatique... Mais le défaut majeur de sa personne et de vouloir saisir chaque mot et d'aller au delà ensuite...
La tête du bond se baissa, marquant ainsi la conscience qu'il avait de vouloir aller bien vite. Le mouvement vint à point nommé, car la galerie se rétrécissait en hauteur. Ce fut donc dans cette position mi-soumise, mi-protectrice, qu'il poursuivit.
Hybris.. Nemesis... j'avoue que cela est fort flou encore. Mais permettez que j'ose une idée : serait les deux pendants de l'homme : entre désir de s'élever et volonté de punir ? J'imagine, en fin de compte, assez bien l'écart entre les deux visions. D'où les divergences entre Monseigneur et vous même. Mais vous parliez de convergences également...
La Mère abbesse stoppa sa progression. Devant eux s'ouvrait une grande salle et la lumière de la lanterne montrait de nombreux dessins inscrit dans la roche. Franck se tut un moment, laissant son œil parcourir ces gravures d'un autre âge. Il 'avait jamais rien vu d'aussi... d'aussi...
Heu... Voulez vous m'en dire plus à ce sujet ?
elle sortit presque à regret de sa contemplation
que vous êtes impatient, mon fils !
et comme j’ai eu tort de vous exposer une partie de nos distinctions quand vous n’aviez pas encore connaissance des trois principes tels que le fondateur du mouvement Hybriste les a découvert et compris.
Sachez que la Némésis désigne à la fois chacun des courants issues de cette révélation mais aussi et surtout, le troisième principe, celui qui concerne le devenir des hommes après la mort et dont la détermination est directement dépendante de leur foi.
C’est ainsi que lorsque l’être meurt, il change d’état et perd dès cet instant le pouvoir de l’hybris il subit alors le sort que lui destinait sa croyance, soumis à l’entité spirituelle qu’il nourrissait de son vivant
Bon ! il ne faut pas abuser de l’hypogée, je vous propose de refaire surface à présent j’y ai une messe à célébrer et je crois savoir que Monseigneur Odoacre nourrit pour vous un projet assez fumeux
elle fit un geste vague
enfin une mission à risque quoi ! en conséquence si vous nous revenez ...
et leva les yeux au ciel
vous en reviendrez plus fort et nous redescendrons jusqu’ici
puis, élevant la lumière en direction du spectacle qui s’étalait sur les parois ornées de scènes démesurées
Je vous ferai une interprétation de ces figures selon le point de vue de chaque Némésis, c’est promis, non sans vous avoir également parlé du second principe : la Moïra
Le visage blanc du maigre blond s'empourpra. La honte qu'il ressenti alors que la Mère lui montrait qu'il brulait par trop vite les étapes était grande... Fort heureusement, la luminosité était à son avantage, et le regard de l'abbesse allait plus volontiers vers les traits inscrits dans les parois que vers les siens. S'imprégner d'abord des trois principes, elle avait raison ! Et vouloir dresser un temple sur un égout était proprement présomptueux... Franck allait donc faire preuve de contrition, quand son visage changea d'orientation.
Comment ça "fumeux" ? Comment ça "si je reviens " ?
Les deux silhouettes remontaient lentement vers l'ouverture fortuite, suivant le fil toujours attaché, seul guide assuré de les propulser à nouveau à l'air frais et libre.
Je n'avais pas prévu de changer d'état si rapidement... Savez vous ce que me réserve Monseigneur ?
Franck s'excusa auprès de l'abbesse quand il passa devant afin de monter le premier sur les rebords de la cavité. Il lui tendit la main et tira de toutes ses forces pour qu'elle n'ai qu'à se laisser hisser sans effort. Une fois debout, il moucha la lanterne. Il s'était habitué à cette odeur, et se prit même à apprécier les parfums exhalés par la mèche fumante.
Non, ne répondez pas... Les desseins de Monseigneur me sont impénétrables, mais je lui fait entière confiance. Je suis honoré qu'il pense à moi et ferai en sorte d'accomplir selon son désir. J'ai déjà hâte de redescendre vers cette Vérité, ma Mère et d'entendre votre voie ! Aussi reviendrai-je, à n'en pas douter !
L'Eglise à ciel ouvert était déjà prise en main par une femme au visage poupin, mais à l'accent indéfinissable... Franck tendit l'oreille un instant, puis renonça.
Appliquée à poser ses pieds dans des prises fermes elle dit à voix basse comme pour elle-même
Parfois je doute même que ses desseins fussent accessibles à sa propre conscience
Ce qui la soulageait un peu de ses griefs à l’égard du vieil hellène prêt à envoyer au feu un disciple plein de promesses
tout ce que je puis vous dire c’est qu’il mijote une entreprise où des Assises lui permettraient d’asseoir sa légitimité sur le siège épiscopal.
Vous savez comme Monseigneur est sensible au confort dans certaines parties de son anatomie !
C’est alors, qu’émergeant de l’abîme elle surpris le spectacle inouï d’une Gertrude employée à contrefaire le final d’une messe rurale dans un credo et approximatif
jandebohem- Nombre de messages : 369
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Re: tentative de conversion de Franck Shinatra
par jandebohem Dim 13 Sep - 11:09
Quelques jours plus tard...
Le soleil du matin n'était pas encore bien haut, mais il dispensait sa chaleur avec générosité. Les âmes sauvées avaient très certainement décidé d'en profiter, elles aussi... Mais la peau lunaire du blond ne goutait que peu les coups de langue douloureux de cet astre, aussi, à peine passé la grand porte de Périgueux se rendit-il vers le seul refuge qu'il connaissait. Personne, à l'évidence... La lanterne était toujours posé où il l'avait laissé avant de quitter Périgueux pour Castillon. Il alluma de nouveau la mèche, et l'odeur monta pour la seconde fois : cette odeur qu'il n'avait pas oublié ! Et depuis qu'il avait retrouvé Sarlat en compagnie d'une brebis, il s'était pris d'une sorte d'addiction à cette odeur grasse et laiteuse à la fois.
Il descendit donc vers le fond de la salle découverte par la mère abbesse, certain qu'il retrouverait tôt ou tard son maitre instructeur !
Non loin de la béance, elle aperçut l’un des ridicules rubans bleu ciel que Gertrude aime à se nouer sous le chignon dans l’espoir que la multiplication de ces accessoires de coquetterie bien parisiens pourrait la rendre plus attrayante
Il fallait donc redescendre. Au pied du puit naturel, la lanterne avait disparu alors elle s’avança prudemment dans la pénombre
Gertrude, ma fille vous êtes là ?
Des entrailles de la terre, jaillit non une secousse ravageuse, ni même un cerbère antique. Juste une voix sur le fil, souple et légère comme une brise de mai. Le maigre blond avait sursauté à l'invective venant de la surface, et montra sa tête, du bas. La sainte mère !
Non, ma Mère.. Ce n'est que moi !
La fumée nauséabonde fila droit vers le visage élégant de l'abbesse, sans que Franck s'en rende compte...
Elle se pinça vigoureusement les narines avant de s’écrier
Ah vous êtes de retour mon fils ! j’ai vraiment crains pour vous, croyez-le, tout le temps qu’a duré votre mission à Castillon, d’ailleurs durant les Assises, j’ai trouvé l’épiscopat bien tiède face à votre mérite.
A mon sens il n’a pas été félicité autant qu’il aurait l’être
Mais enfin, souhaitez-vous que tout mon sang quitte mon corps et m’engorge la tête à rester planté là, au fond de ce trou ?
malgré une sensation de congestion grandissante, elle parvint à composer un sourire terriblement énigmatique
Comme je vous sais trop austère, j’ai pensé qu’un divertissement vous ferait du bien. Allez-vous enfin remonter en surface ?
c’est en haut que ça se passe, l’espace d’une messe seulement !
Tout gravissant à nouveau les éboulis pour remonter vers l'air frais, le maigre blond souriait. Les mots de la mère abbesse avait eu grand effet sur le coeur du pauvre blond.
Il était vrai que son travail avait était exceptionnel à Castillon... Il était vrai que personne n'avait été aussi méticuleux que lui... Il était vrai que sa patience ainsi que sa répartie lui avait valu de rester encore un peu de ce monde d'humains... De même qu'il était vrai qu'on avait piétiner son travail et mépriser sa personne... Mais Franck n'avait pas l'intention de s'en plaindre ouvertement... Il saurait patienter, comme il savait le faire.
Debout, face à la sainte abbesse, il se rendit compte qu'elle avait de la suie sous le nez, et moucha aussitôt la flamme, avec sur le visage une petite grimace gêné.
Mes pieux respects, ma Mère... Ne vous mettez pas en peine pour moi. Je n'ai fais que mon devoir.
Il s'inclina pour la saluer, heureux de retrouver son maitre et compagnon de discussion, comme elle avait voulu que cela se poursuive.
Un divertissement ? Ma foi, je doute que mon "austérité" soit capable d'apprécier, mais votre offre est acceptée, bien sur ! Mon cœur saura, lui...
Le pauvre éthéré ne savait pas du tout où il allait, mais il était enclin à faire confiance à Jandebohem. Il l'avait fait pour Odoacre, et même pour un jeune vicomte... IL serait bien le comble de ne pas lui accorder cela !
Elle sent bien que le petit n’est pas très emballé par sa proposition, heureusement qu’ elle peut encore abuser de sa position
Allez, ne faîtes pas cette tête « une foi, une doctrine, un guide » c’est la dure loi de l’apprentissage d’en passer par tous les caprices du maître
Elle l’entraîne délicatement mais fermement dans une travée de l’église
D’ailleurs chaque situation est source d’enseignement si vous la débarrassez des voiles de l’évidence, la difficulté cette fois-ci sera de voir au-delà de la mascarade
et l’assoit près de la jeune fille fantasque
mais pas d’analyse socio-psychologique de grâce !
Le soleil du matin n'était pas encore bien haut, mais il dispensait sa chaleur avec générosité. Les âmes sauvées avaient très certainement décidé d'en profiter, elles aussi... Mais la peau lunaire du blond ne goutait que peu les coups de langue douloureux de cet astre, aussi, à peine passé la grand porte de Périgueux se rendit-il vers le seul refuge qu'il connaissait. Personne, à l'évidence... La lanterne était toujours posé où il l'avait laissé avant de quitter Périgueux pour Castillon. Il alluma de nouveau la mèche, et l'odeur monta pour la seconde fois : cette odeur qu'il n'avait pas oublié ! Et depuis qu'il avait retrouvé Sarlat en compagnie d'une brebis, il s'était pris d'une sorte d'addiction à cette odeur grasse et laiteuse à la fois.
Il descendit donc vers le fond de la salle découverte par la mère abbesse, certain qu'il retrouverait tôt ou tard son maitre instructeur !
Non loin de la béance, elle aperçut l’un des ridicules rubans bleu ciel que Gertrude aime à se nouer sous le chignon dans l’espoir que la multiplication de ces accessoires de coquetterie bien parisiens pourrait la rendre plus attrayante
Il fallait donc redescendre. Au pied du puit naturel, la lanterne avait disparu alors elle s’avança prudemment dans la pénombre
Gertrude, ma fille vous êtes là ?
Des entrailles de la terre, jaillit non une secousse ravageuse, ni même un cerbère antique. Juste une voix sur le fil, souple et légère comme une brise de mai. Le maigre blond avait sursauté à l'invective venant de la surface, et montra sa tête, du bas. La sainte mère !
Non, ma Mère.. Ce n'est que moi !
La fumée nauséabonde fila droit vers le visage élégant de l'abbesse, sans que Franck s'en rende compte...
Elle se pinça vigoureusement les narines avant de s’écrier
Ah vous êtes de retour mon fils ! j’ai vraiment crains pour vous, croyez-le, tout le temps qu’a duré votre mission à Castillon, d’ailleurs durant les Assises, j’ai trouvé l’épiscopat bien tiède face à votre mérite.
A mon sens il n’a pas été félicité autant qu’il aurait l’être
Mais enfin, souhaitez-vous que tout mon sang quitte mon corps et m’engorge la tête à rester planté là, au fond de ce trou ?
malgré une sensation de congestion grandissante, elle parvint à composer un sourire terriblement énigmatique
Comme je vous sais trop austère, j’ai pensé qu’un divertissement vous ferait du bien. Allez-vous enfin remonter en surface ?
c’est en haut que ça se passe, l’espace d’une messe seulement !
Tout gravissant à nouveau les éboulis pour remonter vers l'air frais, le maigre blond souriait. Les mots de la mère abbesse avait eu grand effet sur le coeur du pauvre blond.
Il était vrai que son travail avait était exceptionnel à Castillon... Il était vrai que personne n'avait été aussi méticuleux que lui... Il était vrai que sa patience ainsi que sa répartie lui avait valu de rester encore un peu de ce monde d'humains... De même qu'il était vrai qu'on avait piétiner son travail et mépriser sa personne... Mais Franck n'avait pas l'intention de s'en plaindre ouvertement... Il saurait patienter, comme il savait le faire.
Debout, face à la sainte abbesse, il se rendit compte qu'elle avait de la suie sous le nez, et moucha aussitôt la flamme, avec sur le visage une petite grimace gêné.
Mes pieux respects, ma Mère... Ne vous mettez pas en peine pour moi. Je n'ai fais que mon devoir.
Il s'inclina pour la saluer, heureux de retrouver son maitre et compagnon de discussion, comme elle avait voulu que cela se poursuive.
Un divertissement ? Ma foi, je doute que mon "austérité" soit capable d'apprécier, mais votre offre est acceptée, bien sur ! Mon cœur saura, lui...
Le pauvre éthéré ne savait pas du tout où il allait, mais il était enclin à faire confiance à Jandebohem. Il l'avait fait pour Odoacre, et même pour un jeune vicomte... IL serait bien le comble de ne pas lui accorder cela !
Elle sent bien que le petit n’est pas très emballé par sa proposition, heureusement qu’ elle peut encore abuser de sa position
Allez, ne faîtes pas cette tête « une foi, une doctrine, un guide » c’est la dure loi de l’apprentissage d’en passer par tous les caprices du maître
Elle l’entraîne délicatement mais fermement dans une travée de l’église
D’ailleurs chaque situation est source d’enseignement si vous la débarrassez des voiles de l’évidence, la difficulté cette fois-ci sera de voir au-delà de la mascarade
et l’assoit près de la jeune fille fantasque
mais pas d’analyse socio-psychologique de grâce !
jandebohem- Nombre de messages : 369
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Re: tentative de conversion de Franck Shinatra
par jandebohem Dim 13 Sep - 11:13
cas appliqué : fichier pdf: séance de décréaturisation.pdf
jandebohem- Nombre de messages : 369
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Re: tentative de conversion de Franck Shinatra
par jandebohem Dim 13 Sep - 11:27
... On peut se perdre en conjectures à jamais, étudiant les revirements dans le comportement des humains : ils ont toujours de bonnes raisons ou bien sont la proie d’un syndrome post traumatique
Bah ne vous tracassez donc pas, si son motif est réel et sérieux il reviendra et …
concernant Eve, notre plus fidèle paroissienne, il n’est rien au monde qui puisse soulager sa douleur sinon le temps alors pour détourner un peu la tristesse, je l’ai chargée de la tâche qui consiste à compiler la vie d’une défunte
Quant à nous, nous avons de quoi être fiers : aucun certificat n’a encore été délivré de ce lieu de culte. La situation est neuve, songez que c’est la seule église qui ne soit pas une usine à baptiser pour marier ! on peut dire que ça lui confère une certaine allure, non ?
pourvu que ça dure …
et si nous en profitions pour poursuivre nos réflexions : alors qu’avez-vous pensé du cas Mateo ?
Nous... elle avait dit "nous"... Une erreur, sans doute, car comment envisager qu'il soit associer à tout ceci ? Pourtant, le mot m^me lui fit plaisir, certainement à tort, mais que lui importait...
Et bien, ma Mère... mon Maitre ! que dire ?
Le moment était donc venu de dire ce qui avait été vu et entendu... Le déroulement n'était pas plaisant, mais il fallait trouver la signification derrière le rideau de la foule.
Pour commencer, que le "spectacle" était grossier. Mais je suis fort mauvais juge, moi qui ne goute aucun divertissement. Or, je n'oublie pas votre commandement de ne pas me fier aux apparences. Et voilà ce que j'en conclus.
Le pauvre religieux en étude prit sa respiration, histoire de ne pas perdre pied dans ses propos, et de bien peser ce qu'il allait dire, si tant est qu'il allait être compétent dans son analyse.
Etait-ce pour stimuler la foule ? en ce cas, montrer la normalité ne fait rien de plus que d'impliquer davantage cette engagement digne des plus flasques des méduses... Etait-ce pour provoquer les anormaux" ? J'avoue, mon Maitre, que j'en reste perplexe, car rien ne me pousse plusse à ne pas être aussi inerte qu'un galet.
Le blond ne saviat pas ce qu'il fallait dire, mais il savait entendre son coeur...
si j’en juge par vos réactions, vous pensez donc que la démonstration n'est qu'un coup habilement monté, une farce drue destinée à provoquer son public ?
tente d’étouffer un rire moqueur, en vain
je m’efforce toujours de ne pas trop vous heurter cependant, croyez-le, si quelque hagiographe romain s’emparait de ce récit dans un siècle ou deux, il aurait tôt fait de transformer le sieur de Fortis en un saint tout ce qu’il y a de plus glorieux
mais … d’accord avec vous, il n’en est pas un : le bénéfice qu’il tire de ses tournées est primaire : il y gagne sa vie et ses séances de décréaturisation sont rétribuées.
On peut dire, en outre qu’il a poussé l’art de la mise en scène dans ses derniers retranchements
Mais est-ce suffisant pour jeter le discrédit sur l’ensemble de sa démarche ? peut on être certain que son acolyte n’est qu’un simulateur parce que des cas similaires, il en existent et des études sur la question aussi, un médecin de Pavie, Guaineri est venu nous exposer ses observations, il y a peu.
Alors, faisant fi de la rusticité du procédé qui nous a été donné en spectacle et supposant que le pauvre Mateo soit bien une sorte de victime, que diriez-vous de son sort ?
L'abbesse parlait avec justesse... A l'évidence, c'est ce qui faisait d'elle un maitre. A l'évidence, il avait fait montre de légèreté dans son jugement. Fallait-il en conclure qu'il était convoité par le Sans Nom, lui-même ?
Je ne discrédite en rien, ma Mère. Mais mon sentiment est partagé. Toutefois, je peux dire ceci : la maitrise de la nature humaine est le gage d'une vie baignée de la lumière solaire, sans pour autant tomber dans l'austérité. Pourtant certaines avidités provoque la chute vers un gouffre sans fond, entrainant dans le malheur les proches.
Le maigre blond tentait de percer l'idée fondamentale de tout ceci. Et son visage portait toute la concentration qu'il mettait à celà.
Mais ma Mère, n'y a-t-il pas un obstacle à cela ? Si l'on doit se fondre dans la plus grande normalité ? Celle -là même qui fait de bon nombre de nos contemporains de simples suivants, sans réflexion ni jugement ? Pour ne pas se perdre dans les méandres nauséabonds ? A moins que l'on conçoit une rééducation... Comme une libération des automatismes les plus primaires.
Mais qu’est-ce donc qui vous incite à croire que la nature humaine, votre nature, doit être à toute fin maîtrisée ?
Et pourquoi l’humain devrait-il étouffer l’ardeur de sa vie présente pour mériter un sort enviable après sa mort ? car on sent bien la présence d'un châtiment possible derrière cette attitude
Comme s’il ne se percevait autrement que ses boeufs pour lesquels il conçut le joug
comme si regarder au plus profond de son être ne pouvait soulever qu’un amas paludéen, sordide et dangereux
Pour être sincère mon fils, je trouve étrange et suspect le discours de cette espèce convaincue d’avoir à supporter en permanence une ceinture de contention
Pourquoi n’a-elle aucune estime pour elle-même tout en se prétendant élue ?
Ma Mère ? Est-ce donc cette renaissance là que vous prônez ? Prendre sa vie selon son envie ? Et en être le maitre absolu ?
Le cerveau du blond commençait à entrevoir la vision de l'abbesse, mais il ne voulait s'y résoudre. Les mots échangés depuis son arrivée à Périgueux se mettaient en place dans ce schéma global et du coup prenait eux aussi tout leur sens.
Le salut ne peut être dans l'hérésie, ma Mère ! Si l'homme décide de se passer de Dieu, c'est qu'il se considère Dieu lui même !
La voix d'ordinaire si douce avait prit un ton légèrement plus dur
Bah ne vous tracassez donc pas, si son motif est réel et sérieux il reviendra et …
concernant Eve, notre plus fidèle paroissienne, il n’est rien au monde qui puisse soulager sa douleur sinon le temps alors pour détourner un peu la tristesse, je l’ai chargée de la tâche qui consiste à compiler la vie d’une défunte
Quant à nous, nous avons de quoi être fiers : aucun certificat n’a encore été délivré de ce lieu de culte. La situation est neuve, songez que c’est la seule église qui ne soit pas une usine à baptiser pour marier ! on peut dire que ça lui confère une certaine allure, non ?
pourvu que ça dure …
et si nous en profitions pour poursuivre nos réflexions : alors qu’avez-vous pensé du cas Mateo ?
Nous... elle avait dit "nous"... Une erreur, sans doute, car comment envisager qu'il soit associer à tout ceci ? Pourtant, le mot m^me lui fit plaisir, certainement à tort, mais que lui importait...
Et bien, ma Mère... mon Maitre ! que dire ?
Le moment était donc venu de dire ce qui avait été vu et entendu... Le déroulement n'était pas plaisant, mais il fallait trouver la signification derrière le rideau de la foule.
Pour commencer, que le "spectacle" était grossier. Mais je suis fort mauvais juge, moi qui ne goute aucun divertissement. Or, je n'oublie pas votre commandement de ne pas me fier aux apparences. Et voilà ce que j'en conclus.
Le pauvre religieux en étude prit sa respiration, histoire de ne pas perdre pied dans ses propos, et de bien peser ce qu'il allait dire, si tant est qu'il allait être compétent dans son analyse.
Etait-ce pour stimuler la foule ? en ce cas, montrer la normalité ne fait rien de plus que d'impliquer davantage cette engagement digne des plus flasques des méduses... Etait-ce pour provoquer les anormaux" ? J'avoue, mon Maitre, que j'en reste perplexe, car rien ne me pousse plusse à ne pas être aussi inerte qu'un galet.
Le blond ne saviat pas ce qu'il fallait dire, mais il savait entendre son coeur...
si j’en juge par vos réactions, vous pensez donc que la démonstration n'est qu'un coup habilement monté, une farce drue destinée à provoquer son public ?
tente d’étouffer un rire moqueur, en vain
je m’efforce toujours de ne pas trop vous heurter cependant, croyez-le, si quelque hagiographe romain s’emparait de ce récit dans un siècle ou deux, il aurait tôt fait de transformer le sieur de Fortis en un saint tout ce qu’il y a de plus glorieux
mais … d’accord avec vous, il n’en est pas un : le bénéfice qu’il tire de ses tournées est primaire : il y gagne sa vie et ses séances de décréaturisation sont rétribuées.
On peut dire, en outre qu’il a poussé l’art de la mise en scène dans ses derniers retranchements
Mais est-ce suffisant pour jeter le discrédit sur l’ensemble de sa démarche ? peut on être certain que son acolyte n’est qu’un simulateur parce que des cas similaires, il en existent et des études sur la question aussi, un médecin de Pavie, Guaineri est venu nous exposer ses observations, il y a peu.
Alors, faisant fi de la rusticité du procédé qui nous a été donné en spectacle et supposant que le pauvre Mateo soit bien une sorte de victime, que diriez-vous de son sort ?
L'abbesse parlait avec justesse... A l'évidence, c'est ce qui faisait d'elle un maitre. A l'évidence, il avait fait montre de légèreté dans son jugement. Fallait-il en conclure qu'il était convoité par le Sans Nom, lui-même ?
Je ne discrédite en rien, ma Mère. Mais mon sentiment est partagé. Toutefois, je peux dire ceci : la maitrise de la nature humaine est le gage d'une vie baignée de la lumière solaire, sans pour autant tomber dans l'austérité. Pourtant certaines avidités provoque la chute vers un gouffre sans fond, entrainant dans le malheur les proches.
Le maigre blond tentait de percer l'idée fondamentale de tout ceci. Et son visage portait toute la concentration qu'il mettait à celà.
Mais ma Mère, n'y a-t-il pas un obstacle à cela ? Si l'on doit se fondre dans la plus grande normalité ? Celle -là même qui fait de bon nombre de nos contemporains de simples suivants, sans réflexion ni jugement ? Pour ne pas se perdre dans les méandres nauséabonds ? A moins que l'on conçoit une rééducation... Comme une libération des automatismes les plus primaires.
Mais qu’est-ce donc qui vous incite à croire que la nature humaine, votre nature, doit être à toute fin maîtrisée ?
Et pourquoi l’humain devrait-il étouffer l’ardeur de sa vie présente pour mériter un sort enviable après sa mort ? car on sent bien la présence d'un châtiment possible derrière cette attitude
Comme s’il ne se percevait autrement que ses boeufs pour lesquels il conçut le joug
comme si regarder au plus profond de son être ne pouvait soulever qu’un amas paludéen, sordide et dangereux
Pour être sincère mon fils, je trouve étrange et suspect le discours de cette espèce convaincue d’avoir à supporter en permanence une ceinture de contention
Pourquoi n’a-elle aucune estime pour elle-même tout en se prétendant élue ?
Ma Mère ? Est-ce donc cette renaissance là que vous prônez ? Prendre sa vie selon son envie ? Et en être le maitre absolu ?
Le cerveau du blond commençait à entrevoir la vision de l'abbesse, mais il ne voulait s'y résoudre. Les mots échangés depuis son arrivée à Périgueux se mettaient en place dans ce schéma global et du coup prenait eux aussi tout leur sens.
Le salut ne peut être dans l'hérésie, ma Mère ! Si l'homme décide de se passer de Dieu, c'est qu'il se considère Dieu lui même !
La voix d'ordinaire si douce avait prit un ton légèrement plus dur
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Re: tentative de conversion de Franck Shinatra
par jandebohem Dim 13 Sep - 11:35
Mon cher Franck, je prends comme un signe positif le trouble émotionnel qui vous agite intérieurement à cet instant même
Votre foi s’écoulait jusqu’ici comme un ruisseau limpide sans que rien, jamais n’en brouille le cours dans une merveilleuse harmonie et voilà qu’une abbesse équivoque avec ses gros sabots y jette de grandes pierres qui provoquent des remous
Mais ces ondoiements mon fils, ce sont les turbulences qui rendent enfin l’eau visible !
Et l’agitation des flots le seul moyen d’y introduire des faits nouveaux
Elle s’approche du jeune homme et lui plante son regard entre les deux yeux
S’il vous faut me faire confiance, c’est maintenant alors que je vous mets sous la menace d’une découverte dans une posture inconfortable
Non l’homme ne peut se passer du divin, il a trop peu de prise sur la matière, la toute-puissance dépasse de loin ses modestes moyens, reconnaissons-lui au moins la faculté de choisir son dieu.
La foi n’est-elle pas plus belle si elle est offerte de façon éclairée ?
Observons de plus près tous les cas Mateo
Soit ils sont possédés, soit un dérèglement active temporairement des capacités latentes déclenchant en acte ce qui se trouvait auparavant en puissance - Je penche personnellement pour cette dernière interprétation - et le monde trouve cela indécent parce qu’ils brisent le pacte
Le Dieu d’Aristote c’est celui qui donne des capacités que l’homme ne peut mettre en acte sans sacrifier son salut.
Certains néo-stoïciens le vivront comme une élévation, nommant cela « libre arbitre » d’autres au contraire y verront un avilissement, une absurdité qui commande de vivre à-demie
L'attention de Franck était celle d'une novice lors de son premier congrès. Chaque mot, chaque intonation avait son rôle, et la sainte Mère faisait montre de brillance. Choisir son dieu... Et ensuite, choisir celui qui ne punirait pas les réalisations personnelles...
Ma Mère, ma personne peut se soumettre à votre confiance. Ma foi, elle, en est-elle capable ? Je pense entendre ce que vous dites, mais convenez que l'éducation qui nous a forgée est à l'antipode de votre vision.
Le maigre blond, si svelte était-il, avançait plus lentement que s'il devait marcher sur des œufs sans les briser... Montrant l'épaisse reliure de cuir confiée par le saint Hélène, il poursuivit.
Dois-je comprendre que ce codex est en somme le "remède" d'un Mathéo ? Et qu'il existe une autre lecture du salut ? Une autre Foi ? Et si cela est, comment le dieu qui permettrait à chacun de vivre pleinement aurait prise sur ses enfants ? Sinon si...
La fine bouche s'était emballée un peu, et la main blanche, veinée de bleu, se posa dessus, lui intimant l'ordre de respecter l'ordre : pensée d'abord, expression ensuite...
qu'il y aient différentes croyances, c’est certain mais surtout une connaissance qui les contient toutes et place l’humanité au cœur de ce système
Bon ! l’analogie peut offenser mais elle nous permettra de dédramatiser d'ailleurs, il s’en faut qu’elle soit extravagante :
convenez qu’entre un dieu et ses créatures, entrevoir un contrat n’est pas tout à fait impertinent, ce n’est qu’une représentation coopérante du divin et de l'humain car il y a toujours mutuelle dépendance
La divinité réclame en échange de ses bienfaits que vous lui rendiez amour, reconnaissance ou obéissance. Généralement, à l’issue du pacte, un jugement est rendu sur la manière dont vous avez accompli votre part et c’est après la mort que vous êtes vraiment son débiteur et que l’idole assure sa prise
Voilà le schéma général, après … il existe une grande variété de clauses entre les parties contractantes dans les conventions de ce type par exemple, à mon sens faire de son offre que l’existence entière soit une épreuve relève du dol
Je suis capable de convenir bien des choses, ma Mère... Mais si j'entends bien que la relation entre le divin et l'humain est fondée sur l'échange, il me manque toujours votre sentiment précis !
Le blond ne quittait plus la Mère des yeux, tant pour pénétrer davantage ce puits de sciences que pour tenter de garder le fil aussi tendu que possible, et ne pas s'égarer dans des méandres parfois couverts de fientes de volatiles nocturnes.
Ma conception religieuse ne vous conviens pas, soit. Mais je ne saisis pas encore comment, selon vos clauses, la réalisation de ses envies est compatible avec la majesté d'un être parfait. Et qu'est ce que ce "dol" dont vous parlez ?
si je vous semble réservée, mon enfant, c’est qu’en premier lieu je tente de composer avec votre représentation du monde, et puis … surtout je déplore d’avoir perdu de vue que c’est Monseigneur Odoacre qui vous envoie
A l’évidence son éminence attendait de moi que je vous livre les bases de notre croyance commune et non que je descende en flammes la voie qu’il a choisi, au profit de la mienne. Mais enfin, je veux croire qu’il s’est exposé sciemment à cette possible trahison
C’était l’heure de la dure discipline de la minute d’autocritique hebdomadaire qu’elle s’infligeait avec ténacité une fois par mois et elle n’en oubliait généralement qu’une demi-douzaine chaque année d’un calendrier julien qui s’étirait en longueur dans l’attente de sa future réforme
Sa lecture du dogme est une des plus sagaces mais quelque soit le véritable testament d’Aristote et l’origine du Livre, les fourches caudines que constituent les vertus bien tempérées sur l’étroit chemin de la norme aristotélicienne donnent tous les hommes comme équivalents en soi et conduisent tout à fait sûrement au renoncement de la vie et probablement à l’anéantissement de l’âme par ce procédé d’uniformisation des êtres
Ainsi, quand vous aurez conquis votre salut vous aurez perdu tous les moyens d’en apprécier la félicité. Ce sera pour rejoindre la foule des répliques humaines, vos semblables dans les mornes champs solaires, c’est un marché de dupe !
voilà le dol dont je parle.
D’ailleurs, pouvez-vous me dire pour quelle raison l’âme qui rejoint cet étrange paradis solaire est recouverte d’un nouveau corps ? pour satisfaire quelle envie de ces êtres parfaits ? je ne l’ai jamais vraiment compris !
Pour ma part, j’entretiens de ma dévotion qui me donne la condition de vivre mon existence terrestre, j’observe la règle de parfaire mon être avec ardeur et passion car le paradis de l’Essence Universelle n’est accessible qu’à celui qui aiguise ses sens et sa conscience
Votre foi s’écoulait jusqu’ici comme un ruisseau limpide sans que rien, jamais n’en brouille le cours dans une merveilleuse harmonie et voilà qu’une abbesse équivoque avec ses gros sabots y jette de grandes pierres qui provoquent des remous
Mais ces ondoiements mon fils, ce sont les turbulences qui rendent enfin l’eau visible !
Et l’agitation des flots le seul moyen d’y introduire des faits nouveaux
Elle s’approche du jeune homme et lui plante son regard entre les deux yeux
S’il vous faut me faire confiance, c’est maintenant alors que je vous mets sous la menace d’une découverte dans une posture inconfortable
Non l’homme ne peut se passer du divin, il a trop peu de prise sur la matière, la toute-puissance dépasse de loin ses modestes moyens, reconnaissons-lui au moins la faculté de choisir son dieu.
La foi n’est-elle pas plus belle si elle est offerte de façon éclairée ?
Observons de plus près tous les cas Mateo
Soit ils sont possédés, soit un dérèglement active temporairement des capacités latentes déclenchant en acte ce qui se trouvait auparavant en puissance - Je penche personnellement pour cette dernière interprétation - et le monde trouve cela indécent parce qu’ils brisent le pacte
Le Dieu d’Aristote c’est celui qui donne des capacités que l’homme ne peut mettre en acte sans sacrifier son salut.
Certains néo-stoïciens le vivront comme une élévation, nommant cela « libre arbitre » d’autres au contraire y verront un avilissement, une absurdité qui commande de vivre à-demie
L'attention de Franck était celle d'une novice lors de son premier congrès. Chaque mot, chaque intonation avait son rôle, et la sainte Mère faisait montre de brillance. Choisir son dieu... Et ensuite, choisir celui qui ne punirait pas les réalisations personnelles...
Ma Mère, ma personne peut se soumettre à votre confiance. Ma foi, elle, en est-elle capable ? Je pense entendre ce que vous dites, mais convenez que l'éducation qui nous a forgée est à l'antipode de votre vision.
Le maigre blond, si svelte était-il, avançait plus lentement que s'il devait marcher sur des œufs sans les briser... Montrant l'épaisse reliure de cuir confiée par le saint Hélène, il poursuivit.
Dois-je comprendre que ce codex est en somme le "remède" d'un Mathéo ? Et qu'il existe une autre lecture du salut ? Une autre Foi ? Et si cela est, comment le dieu qui permettrait à chacun de vivre pleinement aurait prise sur ses enfants ? Sinon si...
La fine bouche s'était emballée un peu, et la main blanche, veinée de bleu, se posa dessus, lui intimant l'ordre de respecter l'ordre : pensée d'abord, expression ensuite...
qu'il y aient différentes croyances, c’est certain mais surtout une connaissance qui les contient toutes et place l’humanité au cœur de ce système
Bon ! l’analogie peut offenser mais elle nous permettra de dédramatiser d'ailleurs, il s’en faut qu’elle soit extravagante :
convenez qu’entre un dieu et ses créatures, entrevoir un contrat n’est pas tout à fait impertinent, ce n’est qu’une représentation coopérante du divin et de l'humain car il y a toujours mutuelle dépendance
La divinité réclame en échange de ses bienfaits que vous lui rendiez amour, reconnaissance ou obéissance. Généralement, à l’issue du pacte, un jugement est rendu sur la manière dont vous avez accompli votre part et c’est après la mort que vous êtes vraiment son débiteur et que l’idole assure sa prise
Voilà le schéma général, après … il existe une grande variété de clauses entre les parties contractantes dans les conventions de ce type par exemple, à mon sens faire de son offre que l’existence entière soit une épreuve relève du dol
Je suis capable de convenir bien des choses, ma Mère... Mais si j'entends bien que la relation entre le divin et l'humain est fondée sur l'échange, il me manque toujours votre sentiment précis !
Le blond ne quittait plus la Mère des yeux, tant pour pénétrer davantage ce puits de sciences que pour tenter de garder le fil aussi tendu que possible, et ne pas s'égarer dans des méandres parfois couverts de fientes de volatiles nocturnes.
Ma conception religieuse ne vous conviens pas, soit. Mais je ne saisis pas encore comment, selon vos clauses, la réalisation de ses envies est compatible avec la majesté d'un être parfait. Et qu'est ce que ce "dol" dont vous parlez ?
si je vous semble réservée, mon enfant, c’est qu’en premier lieu je tente de composer avec votre représentation du monde, et puis … surtout je déplore d’avoir perdu de vue que c’est Monseigneur Odoacre qui vous envoie
A l’évidence son éminence attendait de moi que je vous livre les bases de notre croyance commune et non que je descende en flammes la voie qu’il a choisi, au profit de la mienne. Mais enfin, je veux croire qu’il s’est exposé sciemment à cette possible trahison
C’était l’heure de la dure discipline de la minute d’autocritique hebdomadaire qu’elle s’infligeait avec ténacité une fois par mois et elle n’en oubliait généralement qu’une demi-douzaine chaque année d’un calendrier julien qui s’étirait en longueur dans l’attente de sa future réforme
Sa lecture du dogme est une des plus sagaces mais quelque soit le véritable testament d’Aristote et l’origine du Livre, les fourches caudines que constituent les vertus bien tempérées sur l’étroit chemin de la norme aristotélicienne donnent tous les hommes comme équivalents en soi et conduisent tout à fait sûrement au renoncement de la vie et probablement à l’anéantissement de l’âme par ce procédé d’uniformisation des êtres
Ainsi, quand vous aurez conquis votre salut vous aurez perdu tous les moyens d’en apprécier la félicité. Ce sera pour rejoindre la foule des répliques humaines, vos semblables dans les mornes champs solaires, c’est un marché de dupe !
voilà le dol dont je parle.
D’ailleurs, pouvez-vous me dire pour quelle raison l’âme qui rejoint cet étrange paradis solaire est recouverte d’un nouveau corps ? pour satisfaire quelle envie de ces êtres parfaits ? je ne l’ai jamais vraiment compris !
Pour ma part, j’entretiens de ma dévotion qui me donne la condition de vivre mon existence terrestre, j’observe la règle de parfaire mon être avec ardeur et passion car le paradis de l’Essence Universelle n’est accessible qu’à celui qui aiguise ses sens et sa conscience
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Re: tentative de conversion de Franck Shinatra
par jandebohem Mer 23 Sep - 1:03
retour dans les abysses chtoniennes, ils se dirigent droit sur la fresque monumentale enfin droit façon de parler parce que, procédant par élimination, le tracé de leur parcours finit par ressembler à de ténus gribouillages d’enfants
si certaines de mes assertions vous ont semblé douteuses, mettons les à l’épreuve de la réalité
Puis au bout du périple, devant la grotte ornée, elle désigne par d’amples gestes la scène géante où s’entremêlent les improbables formes d’un bestiaire fantastique
admirez mon fils, voici le plus authentique des livres de la création et ne croyez pas que les représentation de ce physiologus pariétal sont des chimères
par exemple, regardez attentivement ce troupeau d’équidés apparentés aux chevaux mais dont l’aspect est si particulier : une grosse tête, des yeux placés haut, de longues oreilles, une encolure épaisse, un gros corps trapu avec des zébrures sur les pattes, la robe sable aux extrémités foncées, un bout de nez clair et une crinière hérissée en brosse, pas de toupet tombant sur la tête
assurément, devant ces animaux extravagants qui ressemblent à des délires oniriques, pensez-vous que les hommes qui ont habité cet endroit les ont seulement rêvé ?
et bien il se trouve que j’en ai vu de semblables en tous points dans une cavité lors d’un voyage entre Mortagne et Laval
et que dire de ces drôles d’éléphants laineux à bosse aux défenses recourbées ?
non ! il semble bien que ces créatures qui ont jadis peuplé une grande part du royaume de France ne furent que des projets sans lendemains et que l’image d’un monde immuable ne résiste pas à l’examen
en vérité, le monde va dans un mouvement désordonné, mon fils, car il est le jouet de créateurs successifs qui se font guerre de concurrence
Les formes peintes sur les parois dansaient au rythme de la torche nauséabonde. Franck n'avait pas résisté à la rallumer, sans tenir compte des sens aigus de l'abbesse. Il aimait cette odeur bestiale, et au final, elle collait assez bien avec les représentations animales qui s'offraient à lui...
Ma Mère... Comme c'est remarquable !
Le cheval évoqué par la sainte voix côtoyait d'autres animaux plus improbables les uns que les autres. Et cette chose immense, dont le nez portait une corne droite, comme une licorne, mais bien plus grosse... à en juger par l'homme en contrebas !
Mais... Dieu n'est-il pas responsable de tout ceci ?
Et bien … ce n’est pas si sûr !
Les origines semblent si obscures, disons que si vous observez attentivement toutes les traces du passé, vous rassemblerez assez d’indices pour tresser un faisceau de présomption et vous prendra l’intime conviction que le monde où nous vivons résulte d’un perpétuel concours désordonné d’inventions hétéroclites et concurrentes duquel, peut être seules les plus fortes subsistèrent
d'un doigt elle suit les lignes enchevêtrées où l'on distingue tour à tour un daim surgit d'entre les défenses de l'éléphant laineux et sur lequel se superpose la croupe d'un taureau géant, et leurs yeux découvrent toujours plus de figures cachées qui apparaissent à l'infini
Oui, nous sommes loin du principe de conservation des créatures et du mouvement perpétuel de vie dans la planification bien ordonnée que décrit le Livre des Vertus
Et l’on finit par se dire qu’au fond la première impression face à cette fresque était la bonne : toutes ses créatures sont le fruit de l’imagination fantasque d’une multitude …
mais elles ont existé ! tous les dieux sont responsables de cela, portés par la ferveur des hommes
Le maigre blond finit par s'asseoir, jambes croisées. Ses mains caressaient nerveusement ses cuisses et ses yeux passaient d'une représentation à une autre... Tant d'animaux étranges, et pourtant qui semblaient si familiers à ceux qui les ont immortalisé dans la pierre : certains avaient des poils qui semblaient bouger au rythme des respirations du maitre et de son élève. D'autres avaient un oeil si vivant qu'on aurait dit qu'ils étaient prêt à échapper à leurs prédateurs. Et celui-ci ? Franck poussa un soupir plein de stupéfaction et de désolation.
Ma Mère... Imaginons un instant que ce que vous dites est vrai. Pouvons nous vérifier cela ? Je veux dire... Y-a-t-il des preuves que ces bêtes furent ? Au moins une d'entre elle ?
La réponse était sous ses yeux... Sous sa peau... Au milieu de cette farandole animalière, on pouvait remarquer des silhouettes connues. Bras et jambes, mains armées... Les hommes avaient été les témoins privilégiés de ce que l'Église semblait méprisé à son profit. Faisait-il donc partie de cette histoire, lui
aussi ?
mais certainement ! d'ailleurs ...
et c'est tout juste au moment où elle sentît qu'elle allait enfin faire vaciller les convictions du jeune disciple qu'une voix funeste s'engouffra dans les conduits du souterrain qui répercutèrent et amplifièrent la question imbécile
Y'a quelqu'un qu'un qu'un ?
reculant jusqu'à la croisée des boyaux, elle vît au loin, vers l'entrée des catacombes un feuillet virevolter alors elle disparut mais on l'entendait toujours bougonner d'un air mauvais
On n'est jamais tranquille ici !
Quand elle resurgit ce fût pour foncer droit sur Franck et sa lanterne
une missive de Monseigneur à ce qu'il me semble, alors :
décidément, le vieux avait un don pour casser les dynamiques d'enseignement
"ennui fâcheux ... blablabla ... mauvaise posture ... stupide archev... mille sabords ... renforcer les troupes ... rappliquer vite fait ..."
Ah ! mon cher Franck, je crois que nous sommes priés de le rejoindre à Castillon et cela ressemble fort à un appel au secours mais jamais il ne l'avouera
enfin, tous ces voyages nous retardent terriblement mais les ordres sont les ordres et c'est l'heure du paquetage
si certaines de mes assertions vous ont semblé douteuses, mettons les à l’épreuve de la réalité
Puis au bout du périple, devant la grotte ornée, elle désigne par d’amples gestes la scène géante où s’entremêlent les improbables formes d’un bestiaire fantastique
admirez mon fils, voici le plus authentique des livres de la création et ne croyez pas que les représentation de ce physiologus pariétal sont des chimères
par exemple, regardez attentivement ce troupeau d’équidés apparentés aux chevaux mais dont l’aspect est si particulier : une grosse tête, des yeux placés haut, de longues oreilles, une encolure épaisse, un gros corps trapu avec des zébrures sur les pattes, la robe sable aux extrémités foncées, un bout de nez clair et une crinière hérissée en brosse, pas de toupet tombant sur la tête
assurément, devant ces animaux extravagants qui ressemblent à des délires oniriques, pensez-vous que les hommes qui ont habité cet endroit les ont seulement rêvé ?
et bien il se trouve que j’en ai vu de semblables en tous points dans une cavité lors d’un voyage entre Mortagne et Laval
et que dire de ces drôles d’éléphants laineux à bosse aux défenses recourbées ?
non ! il semble bien que ces créatures qui ont jadis peuplé une grande part du royaume de France ne furent que des projets sans lendemains et que l’image d’un monde immuable ne résiste pas à l’examen
en vérité, le monde va dans un mouvement désordonné, mon fils, car il est le jouet de créateurs successifs qui se font guerre de concurrence
Les formes peintes sur les parois dansaient au rythme de la torche nauséabonde. Franck n'avait pas résisté à la rallumer, sans tenir compte des sens aigus de l'abbesse. Il aimait cette odeur bestiale, et au final, elle collait assez bien avec les représentations animales qui s'offraient à lui...
Ma Mère... Comme c'est remarquable !
Le cheval évoqué par la sainte voix côtoyait d'autres animaux plus improbables les uns que les autres. Et cette chose immense, dont le nez portait une corne droite, comme une licorne, mais bien plus grosse... à en juger par l'homme en contrebas !
Mais... Dieu n'est-il pas responsable de tout ceci ?
Et bien … ce n’est pas si sûr !
Les origines semblent si obscures, disons que si vous observez attentivement toutes les traces du passé, vous rassemblerez assez d’indices pour tresser un faisceau de présomption et vous prendra l’intime conviction que le monde où nous vivons résulte d’un perpétuel concours désordonné d’inventions hétéroclites et concurrentes duquel, peut être seules les plus fortes subsistèrent
d'un doigt elle suit les lignes enchevêtrées où l'on distingue tour à tour un daim surgit d'entre les défenses de l'éléphant laineux et sur lequel se superpose la croupe d'un taureau géant, et leurs yeux découvrent toujours plus de figures cachées qui apparaissent à l'infini
Oui, nous sommes loin du principe de conservation des créatures et du mouvement perpétuel de vie dans la planification bien ordonnée que décrit le Livre des Vertus
Et l’on finit par se dire qu’au fond la première impression face à cette fresque était la bonne : toutes ses créatures sont le fruit de l’imagination fantasque d’une multitude …
mais elles ont existé ! tous les dieux sont responsables de cela, portés par la ferveur des hommes
Le maigre blond finit par s'asseoir, jambes croisées. Ses mains caressaient nerveusement ses cuisses et ses yeux passaient d'une représentation à une autre... Tant d'animaux étranges, et pourtant qui semblaient si familiers à ceux qui les ont immortalisé dans la pierre : certains avaient des poils qui semblaient bouger au rythme des respirations du maitre et de son élève. D'autres avaient un oeil si vivant qu'on aurait dit qu'ils étaient prêt à échapper à leurs prédateurs. Et celui-ci ? Franck poussa un soupir plein de stupéfaction et de désolation.
Ma Mère... Imaginons un instant que ce que vous dites est vrai. Pouvons nous vérifier cela ? Je veux dire... Y-a-t-il des preuves que ces bêtes furent ? Au moins une d'entre elle ?
La réponse était sous ses yeux... Sous sa peau... Au milieu de cette farandole animalière, on pouvait remarquer des silhouettes connues. Bras et jambes, mains armées... Les hommes avaient été les témoins privilégiés de ce que l'Église semblait méprisé à son profit. Faisait-il donc partie de cette histoire, lui
aussi ?
mais certainement ! d'ailleurs ...
et c'est tout juste au moment où elle sentît qu'elle allait enfin faire vaciller les convictions du jeune disciple qu'une voix funeste s'engouffra dans les conduits du souterrain qui répercutèrent et amplifièrent la question imbécile
Y'a quelqu'un qu'un qu'un ?
reculant jusqu'à la croisée des boyaux, elle vît au loin, vers l'entrée des catacombes un feuillet virevolter alors elle disparut mais on l'entendait toujours bougonner d'un air mauvais
On n'est jamais tranquille ici !
Quand elle resurgit ce fût pour foncer droit sur Franck et sa lanterne
une missive de Monseigneur à ce qu'il me semble, alors :
décidément, le vieux avait un don pour casser les dynamiques d'enseignement
"ennui fâcheux ... blablabla ... mauvaise posture ... stupide archev... mille sabords ... renforcer les troupes ... rappliquer vite fait ..."
Ah ! mon cher Franck, je crois que nous sommes priés de le rejoindre à Castillon et cela ressemble fort à un appel au secours mais jamais il ne l'avouera
enfin, tous ces voyages nous retardent terriblement mais les ordres sont les ordres et c'est l'heure du paquetage
jandebohem- Nombre de messages : 369
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