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L'Evêque au vestibule
par Galabael Jeu 29 Oct - 21:33
Un individu se présenta au bas du pavillon, à la porte qui visiblement était dédiée à l'accueil des visiteurs. Qu'était cet endroit ? Plusieurs mois auparavant - ou plusieurs années, il ne s'en souvenait plus - Galabael aurait sans nul doute vu l'hérésie dans ces quatre murs, et informé la Sainte Inquisition du cas. Mais c'était un certain temps auparavant. Lorsqu'il considérait encore l'Inquisition comme une institution légitime. Aujourd'hui ce n'était plus le cas. Le dégoût de l'hérésie habitait sans doute encore l'homme, mais à ce dégoût se mêlait inextricablement une attirance pour sa non-conventionnalité. Bien qu'il aurait du mal à l'avouer crûment, il était indéniable qu'il était lassé - au mieux - de l'appareil sacro-saint de l'Aristotélisme romain.
Galabael était le nom de l'homme. Le narrateur se voit contraint de l'indiquer, car l'intéressé ne le laissait que rarement échapper. A vrai dire, il ne laissait pas échapper grand chose en ce qui concernait sa propre personne. C'était un personnage d'apparence assez caricaturale, avec son âne gris quelconque, sa robe de bure digne de celle d'un moine franciscain, ses sourcils grisonnants en bataille, et sa canne étrange soigneusement maniée pour inspirer le respect dû à un vieillard. Etait-il si vieux ? Sans doute pas. Tout dans son apparence était impression, mensonge, mythe et mystère. Tant volontaires qu'involontaires.
Qui était-il ? Le savait-il lui-même ?
Persuadé qu'il trouverait dans l'Hybris ce qu'il cherchait - que cherchait-il ? -, il avait convenu de se rendre à ce pavillon. Presque mécaniquement, il frappa de sa canne à la porte du vestibule, sans mot dire, attendant qu'on lui ouvre et qu'on l'accueille comme il le souhaitait.
Galabael était le nom de l'homme. Le narrateur se voit contraint de l'indiquer, car l'intéressé ne le laissait que rarement échapper. A vrai dire, il ne laissait pas échapper grand chose en ce qui concernait sa propre personne. C'était un personnage d'apparence assez caricaturale, avec son âne gris quelconque, sa robe de bure digne de celle d'un moine franciscain, ses sourcils grisonnants en bataille, et sa canne étrange soigneusement maniée pour inspirer le respect dû à un vieillard. Etait-il si vieux ? Sans doute pas. Tout dans son apparence était impression, mensonge, mythe et mystère. Tant volontaires qu'involontaires.
Qui était-il ? Le savait-il lui-même ?
Persuadé qu'il trouverait dans l'Hybris ce qu'il cherchait - que cherchait-il ? -, il avait convenu de se rendre à ce pavillon. Presque mécaniquement, il frappa de sa canne à la porte du vestibule, sans mot dire, attendant qu'on lui ouvre et qu'on l'accueille comme il le souhaitait.
Galabael-
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Re: L'Evêque au vestibule
par Julien Offray Mar 10 Nov - 0:22
Il y a parfois des évidences dont l'on voudrait pouvoir douter de bonne foi.
Par exemple, quand on fait la sieste, et qu'on entend, au loin, des coups donnés sur une porte en bois, lesquels portent fâcheusement à croire que quelqu'un est derrière, avec, a priori, l'espoir plus ou moins véhément de ne pas voir durer la situation trop longtemps.
Typiquement, là, Julien Offray aurait aimé pouvoir se dire que c'était le vent, ou n'importe quelle saleté à pattes et à poil qui aurait tambouriné par hasard. Hélas, le timbre et la régularité des coups ne laissait guère de doute sur l'origine humaine du phénomène, avec son lot d'intentionnalité et de téléologie, synonymes, dans ce cas précis, de complications gestuelles et de dépense énergétique pour le pauvre gus qui devra tout de même bientôt bouger ses fesses pour aller ouvrir.
Il se leva.
Il aurait pu, à l'évidence, ne rien en faire. Après tout, il s'agissait probablement d'un voyageur égaré qu'il renverrait chez bobonne en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mais tout de même, la situation impliquait une réponse, sans laquelle toute tentative de sommeil aurait été entachée de culpabilité.
Il se traîna vers la porte en offrant sur le chemin une interprétation involontaire mais néanmoins fortement convaincante, d'une grosse larve indolente.
Arrivé sur le seuil, il vérifia de ses mains que son visage avait à peu près forme humaine, plissa sa peau pour feindre un dynamisme que la moindre prise de parole désavouerait, et ouvrit dans un mouvement à l'enthousiasme contestable.
Il vit un homme, plus ou moins comme prévu, et s'en tint donc au scénario le plus probable, espérant en finir au plus vite :
Bonjour, mon brave, si vous cherchez à regagner la ville la plus proche, vous n'avez qu'à poursuivre un peu plus vers là bas - indiquant furtivement une direction imprécise du bras - vous arriverez sur une sorte de petit chemin, ou plutôt un sentier, oui, c'est mieux, ça, un sentier. Parce que bon, chemin, on a tout de suite une notion assez balisée du parcours, je trouve, non ? Comme si le fait d'être sur un chemin impliquait qu'on soit nécessairement sur le chemin de quelque chose. Disons donc un sentier, qui vous mènera à quelques détours près vers une voie un peu plus fréquentée, sur laquelle vous n'aurez aucun mal à redemander votre chemin. Le tout sera de bien suivre le sentier, en fait.
L'air peu réceptif qu'arborait l'homme fit soupçonner une certaine forme d'insatisfaction à Offray, qui s'en enquis aussitôt :
Autre chose ?
Par exemple, quand on fait la sieste, et qu'on entend, au loin, des coups donnés sur une porte en bois, lesquels portent fâcheusement à croire que quelqu'un est derrière, avec, a priori, l'espoir plus ou moins véhément de ne pas voir durer la situation trop longtemps.
Typiquement, là, Julien Offray aurait aimé pouvoir se dire que c'était le vent, ou n'importe quelle saleté à pattes et à poil qui aurait tambouriné par hasard. Hélas, le timbre et la régularité des coups ne laissait guère de doute sur l'origine humaine du phénomène, avec son lot d'intentionnalité et de téléologie, synonymes, dans ce cas précis, de complications gestuelles et de dépense énergétique pour le pauvre gus qui devra tout de même bientôt bouger ses fesses pour aller ouvrir.
Il se leva.
Il aurait pu, à l'évidence, ne rien en faire. Après tout, il s'agissait probablement d'un voyageur égaré qu'il renverrait chez bobonne en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mais tout de même, la situation impliquait une réponse, sans laquelle toute tentative de sommeil aurait été entachée de culpabilité.
Il se traîna vers la porte en offrant sur le chemin une interprétation involontaire mais néanmoins fortement convaincante, d'une grosse larve indolente.
Arrivé sur le seuil, il vérifia de ses mains que son visage avait à peu près forme humaine, plissa sa peau pour feindre un dynamisme que la moindre prise de parole désavouerait, et ouvrit dans un mouvement à l'enthousiasme contestable.
Il vit un homme, plus ou moins comme prévu, et s'en tint donc au scénario le plus probable, espérant en finir au plus vite :
Bonjour, mon brave, si vous cherchez à regagner la ville la plus proche, vous n'avez qu'à poursuivre un peu plus vers là bas - indiquant furtivement une direction imprécise du bras - vous arriverez sur une sorte de petit chemin, ou plutôt un sentier, oui, c'est mieux, ça, un sentier. Parce que bon, chemin, on a tout de suite une notion assez balisée du parcours, je trouve, non ? Comme si le fait d'être sur un chemin impliquait qu'on soit nécessairement sur le chemin de quelque chose. Disons donc un sentier, qui vous mènera à quelques détours près vers une voie un peu plus fréquentée, sur laquelle vous n'aurez aucun mal à redemander votre chemin. Le tout sera de bien suivre le sentier, en fait.
L'air peu réceptif qu'arborait l'homme fit soupçonner une certaine forme d'insatisfaction à Offray, qui s'en enquis aussitôt :
Autre chose ?
Julien Offray- Nombre de messages : 265
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Re: L'Evêque au vestibule
par Galabael Mer 11 Nov - 14:04
Après un temps d'attente qui pouvait laisser penser à Galabael que sa venue n'était pas nécessairement désirée, on lui ouvrit finalement la porte. "On" avait pas l'air véritablement heureux d'avoir de la visite, et "on" s'empressa de faire comme si l'"on" voulait décidément le voir repartir promptement.
L'homme qui avait ouvert avait visiblement fait des efforts pour dissimuler dans son apparence la lassitude indéniable que l'arrivée du vieil homme avait suscitée en lui. Et le ton de sa voix en signifiait aussi long sur son peu d'intérêt pour cette rencontre. Il se perdit d'ailleurs dans une discours absurde pour indiquer le chemin, ou le sentier, que devait prendre Galabael pour atteindre le village. Que lui importait le village ! Et il n'avait sûrement pas besoin d'un petit paltoquet pour trouver son chemin en ce monde !
A l'explication discourtoise de l'hôte, Galabael afficha donc une mine encore plus renfrognée, qu' "on" releva.
Autre chose ? avait-il dit, feignant la politesse.
Froidement, le vieil homme répondit, sans un bonjour :
Je ne cherche pas la ville.
Puis, après cette laconique entrée en matière visant à recadrer le jeune impudent, il poursuivit :
Me voilà devant ce pavillon, car la rumeur m'a indiqué que c'était bien ici que je devais venir. Me sera-t-il permis d'entrer ?
Il eût été naïf de penser que le vieil homme attendait expréssement une autorisation pour entrer. Il l'avait demandée "pour la forme", et pour signifier qu'il savait pertinemment où il se trouvait. Mais il ne s'était même pas présenté. Cela viendrait à l'intérieur, probablement. Il n'avait même pas évoqué le nom d'Hybris à l'extérieur, persuadé qu'il était qu'un tel vocable ne pouvait être utilisé que discrètement, pour le moment, et par conséquent à l'abri de toute présence parasite.
L'homme qui avait ouvert avait visiblement fait des efforts pour dissimuler dans son apparence la lassitude indéniable que l'arrivée du vieil homme avait suscitée en lui. Et le ton de sa voix en signifiait aussi long sur son peu d'intérêt pour cette rencontre. Il se perdit d'ailleurs dans une discours absurde pour indiquer le chemin, ou le sentier, que devait prendre Galabael pour atteindre le village. Que lui importait le village ! Et il n'avait sûrement pas besoin d'un petit paltoquet pour trouver son chemin en ce monde !
A l'explication discourtoise de l'hôte, Galabael afficha donc une mine encore plus renfrognée, qu' "on" releva.
Autre chose ? avait-il dit, feignant la politesse.
Froidement, le vieil homme répondit, sans un bonjour :
Je ne cherche pas la ville.
Puis, après cette laconique entrée en matière visant à recadrer le jeune impudent, il poursuivit :
Me voilà devant ce pavillon, car la rumeur m'a indiqué que c'était bien ici que je devais venir. Me sera-t-il permis d'entrer ?
Il eût été naïf de penser que le vieil homme attendait expréssement une autorisation pour entrer. Il l'avait demandée "pour la forme", et pour signifier qu'il savait pertinemment où il se trouvait. Mais il ne s'était même pas présenté. Cela viendrait à l'intérieur, probablement. Il n'avait même pas évoqué le nom d'Hybris à l'extérieur, persuadé qu'il était qu'un tel vocable ne pouvait être utilisé que discrètement, pour le moment, et par conséquent à l'abri de toute présence parasite.
Galabael- Nombre de messages : 3
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Re: L'Evêque au vestibule
par PouyssWJr Mer 11 Nov - 22:43
[HRP] Si celà vous intéresse, je vous donne une occasion de lier ce RP à celui de la mort de l'Ermite. Il vous suffit alors de poursuivre sur le topic suivant: http://uniongavarniste.forumpro.fr/grotte-de-l-ermite-f5/rp-les-dernieres-heures-de-l-ermite-t122.htm [/HRP]
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Re: L'Evêque au vestibule
par Julien Offray Jeu 12 Nov - 1:41
(HRP : réponse faite sur le topic suggéré par Pouyss)
Julien Offray- Nombre de messages : 265
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Re: L'Evêque au vestibule
par Galabael Sam 14 Nov - 18:22
(HRP : d'accord, j'ai également posté là-bas)
Galabael- Nombre de messages : 3
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