Un porche, une clochette, une arrivée (presque) discrète

par **smartfluid** Sam 20 Déc - 21:58

Smartfluid avait fait plusieurs jours de route avant d'arriver dans ce coin retiré. La neige quasi omniprésente sur les chemins avait considérablement rallongé le trajet et c'est avec un soupir de soulagement qu'elle put admirer la petite maison au charme discret, au travers de la fenêtre de sa voiture. Lorsque cette dernière s'arrêta, Smartfluid posa prudemment le pied sur le sol glacial de l'hiver avancé. Comment elle était arrivée ici ? ca n'était pas encore très clair. Curieuse de tout, elle avait néanmoins suivi les instructions qu'on lui avait précieusement indiquées afin de se rendre à la source de cette instituion qu'elle imaginait bien devenir un jour une nouvelle idéologie ou courant philosophique.

Depuis le départ, un air récurrent hantait son esprit, courrant sur le bout de ses lèvres. C'est dans ces conditions particulières, qu'elle tira sur la chevillette attendant que la porte s'ouvre afin de la laisser entrer:

Moi, mon âme et ma conscience, discutons nuit et jour
De tous ces problèmes qui nous tournent autour
Mais là où ma conscience dit oui, mon âme dit non
Alors discuter, oui, mais à quoi bon.

Puisque moi, moi j'en ai marre.
Mon moi me dit qu'il en a marre
Mon moi il dit qu'il en a marre
Pour moi la vie est un cauchemar.

Alors moi, mon âme et ma conscience, discutons nuit et jour.
J'sais pas pour vous mais pour moi, c'est tous les jours.
Que je travaille ma cervelle et que mon âme est partie dans un bruissement d'ailes.
Alors mon moi il en a marre.
Mon moi me dit qu'il en a marre
Des problèmes de conscience, il en a marre
Pour moi la vie est un cauchemar.

Car si le monde ressemble à c'qu'on a dans la tête.
C'est pas long à comprendre, pourquoi tout ça n'tourne pas très net!

par **Clément-Mathieu** Dim 21 Déc - 20:35

Retiré dans une cellule de le quartier général des Hybristes, le Béarnais tenait dans sa main une plume. Celle-ci grattait le papier. A l'oeuvre... Et quel oeuvre ! Éprouvante à écrire. Même à la chancellerie, il n'avait jamais écrit pareil.

La présence de quelqu'un se fit sentir. De l'étage où il se trouvait, il se leva et regarda par l'unique fenêtre qui illuminait la pièce. Une dame. Une dame au milieu de l'étendue blanche... Sa respiration provoquait de la buée sur les carreaux de la fenêtre. D'un geste de la main, il l'enleva. Il ne connaissait pas la personne.

Il se retourna, éteignit la bougie et descendit au rez-de-chaussée. Elle avait tiré sur la chevillette. Il enfila un mantel, ainsi qu'un bérêt et alla ouvrir la porte. Le courant d'air piquant le toucha. Combien de temps était-il resté dans la Maison ? Ce froid lui faisait du bien.

* Par la Dame des Neiges, Bertha, quel froid ! *

Il dévisagea celle qui venait de signaler sa présence.

- Adishatz Dame.

Il se doutait que la femme ne désirait pas rester indéfiniement à l'extérieur. Les pommes d'Iduun ne l'avaient pas épargnée. Iduun, déesse de la jouvence... Il dégagea le seuil de la porte pour la laisser rentrer.

- Rentrez donc Etrangère... Je présume que vous ne désirez pas rester dehors.

Dit-il avec un sourire franc.

- Je suis Clément-Mathieu de Wollekje, du Béarn. Je pense que vous avez besoin de repos... Vous devez être exténuée pour avoir fait voyage jusqu'à un endroit si reculé.

Il la guida vers un petit vestibule où un âtre chauffait l'ambiance.

par **smartfluid** Lun 22 Déc - 0:58

L’air était vif et froid. Par mesure de discrétion, mais également pour se protéger du vent glacial, elle avait relevé la capuche de la lourde cape mais en quelques secondes à peine, le froid avait coloré ses joues d’un rouge pomme et gelé ses pieds pourtant lourdement emmitouflés. Se frottant les mains gantées, elle n’eut pas long à attendre qu’on vienne. La porte s’ouvrit sans un bruit laissant entre apercevoir un homme vêtu d’un mantel et d’un couvre-chef. Les vêtements étaient simples mais de belle parure.

Adishatz Dame.

Elle leva un sourcil, étonnée par cette langue qu’elle ne connaissait pas et répondit d’ un simple signe de la tête tandis qu’elle sentait le regard de l’individu l’examiner curieusement.

- Rentrez donc Etrangère... Je présume que vous ne désirez pas rester dehors.

Elle releva la tête et offrit une main à son hôte souriant.

- Je suis Clément-Mathieu de Wollekje, du Béarn. Je pense que vous avez besoin de repos... Vous devez être exténuée pour avoir fait voyage jusqu'à un endroit si reculé.

Jetant un ultime regard derrière elle afin de s’assurer qu’elle n’était ni suivie ni observée, elle franchit le seuil de la maisonnée. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur qu’elle déclina son identité tandis que l’hôte la guidait vers une grande cheminée devant laquelle elle s’empressa de porter ses mains.

Je suis Smartfluid de Jurefacto. Je suis venue sur les conseils d'Odoacre..

Sans rien ajouter de plus, plantée devant la cheminée, elle attendit que son hôte reprenne la parole.

par **Clément-Mathieu** Lun 22 Déc - 14:34

Elle n'avait pas dit mot. Peut-être ne savait-elle pas parlé la langue civilisée... Il la laissa s'installer, se mettre à l'aise. C'est seulement à ce moment qu'il découvrit véritablement son visage caché jusqu'à présent par une capuche. Jurefacto... Ca sonnait italien... Peut-être latin... Ces mots réconnaient dans sa tête. Il enleva à son tour son bérêt.

- Enchanté...

Odoacre... Un nom qui lui était maintes et maintes fois venu à l'oreille. Et pourtant, ce nom, il ne pouvait pas poser de visage dessus. Odoacre lui était inconnu. Pas le nom, mais la personne.

- Odoacre dites-vous... Je... Je vais voir ce que je peux faire.

Il sê dirigea vers la porte de laquelle ils étaient entrés dans la pièce, puis... Non. Demi-tour.

- A vrai dire, je ne le connais pas. Je sais pas des choses sur lui, mais je ne le connais pas personnellement. Peut-être... Si vous m'en disiez plus, je pourrais aller trouver les autres Maitres et leur en parler.

par **smartfluid** Lun 22 Déc - 16:51

Il s’apprêtait à franchir le pas de la porte quand il fit demi-tour, revenant sur ses pas qui résonnèrent sur le dallage.

A vrai dire, je ne le connais pas. Je sais pas des choses sur lui, mais je ne le connais pas personnellement. Peut-être... Si vous m'en disiez plus, je pourrais aller trouver les autres Maitres et leur en parler.

Elle laissa tomber sa capuche, dévoilant une longue chevelure foncée et fixa son hôte d’un long regard mystérieux. La pièce était silencieuse et seul le bruit des flammes qui crépitaient dans la cheminée venait troubler ce silence apaisant. Elle le regarda longuement, prenant soin de choisir les mots de sa réponse.

Je souhaiterais changer de mode de vie.

Elle lui avait balancé cela à la figure, sans sourciller, d’une voix sourde mais neutre et posée; tout cela comme s’il s’agissait du fait le plus et simpliste qui soit. Pourtant, cette décision était le fruit d’une incroyablement longue méditation murie et accrue après plusieurs retraites monacales, des lectures multiples et surtout… un désir inassouvi de vouloir à tout prix changer ces choses qui ne correspondaient plus à sa conception du monde.

par **Clément-Mathieu** Mar 23 Déc - 12:06

Il resta planté debout sur le seuil de la porte. Entre chaleur du feu, et le froid extérieur. Il s'avança, referma la porte et écouta les sept mots que son hôte avait à dire.

- Ha ouais... Rien que ça ?!

Il croyait s'entendre quelques mois auparavant. Il était venu ici pour changer sa vie. Changer de croyances, abolir définitivement la religion d'Aristote et Christos. Ses yeux restèrent longuement fixé dans le vide. Aucun mot ne sortit de sa bouche jusqu'à...

- Je... Je vais voir ce que je peux faire. Mais... Dites-en moi plus sur vous, si ça n'vous dérange pas...

par **smartfluid** Mar 23 Déc - 13:21

Elle le dévisagea. Un peu rondouillet, sans âge et pas très grand. Elle se demanda si l’information transmise l’avait figé sur place. N’osant troubler sa réflexion, elle resta à l’observer, profitant de la chaleur bienfaisante du feu.

Puis, finalement, il rompit le silence :

- Je... Je vais voir ce que je peux faire. Mais... Dites-en moi plus sur vous, si ça n'vous dérange pas.

Je vous remercie de votre diligence. Puis, se tournant vers le mur, elle demanda, en indiquant la chaise : Puis-je ?

Si l’hôte voulait en savoir plus sur elle, alors il lui faudrait s’asseoir car l’histoire pourrait durer un certain temps. Dans la pièce d’à côté, une horloge sonna les quatre coups de l’après-midi. La lumière du jour était décroissante et la neige se remit à tomber. Elle frissonna puis l’interrogea.

Qu’aimeriez-vous savoir d’autre ?
De mon côté, j'ai aussi quelques questions. par exemple, j'aimerais savoir s'il y a des conditions spécifiques à remplir pour devenir disciple et rencontrer l’un des maîtres ? Vous-même, qu’êtes-vous ?

par **Clément-Mathieu** Mar 23 Déc - 14:06

- Naturellement !

Il l'encouragea à s'assoir. Pour sa part, il s'appuya contre la cheminée de l'âtre. Source de chaleur bienfaitrice. Déjà, Dag et la crinière de son cheval Skínfaxi terminaient d'éclairer le ciel et la terre laissant place à Delling...

- Qui êtes-vous exactement ? Une connaissance d'Odoacre sans aucun doute.

Il remit une bûche de bois sur les braises.

- Je suis donc un Maître du Pluriel, et ma Moïra est la Solitaire. Pour en savoir plus, je peux vous conduire à la bibliothèque. Puis... Il n'y pas de conditions spécifiques, si ce n'est de croire en l'Hybris...

Un mot, une pensée, une philosophie... Ce seul mot avait changé une grande partie de sa vie.

par **smartfluid** Mar 23 Déc - 17:03

Il remit une bûche dans la cheminée et le feu l’absorba immédiatement, déployant ses flammes, lesquelles enrobèrent le morceau de bois tout en illuminant la pièce.

Qui êtes-vous exactement ? Une connaissance d'Odoacre sans aucun doute.

Je ne connais guère Odoacre mais nous nous sommes rencontrés lors d’un enterrement. J’en garde un souvenir mémorable. Il faut dire qu’il est difficile d’oublier une telle personnalité.

Souriant, elle s’arrêta quelques secondes afin de se remémorer la scène. Il avait traversé la cathédrale de bout en bout pour venir à sa rencontre et avait commencé à lui parler comme s’il avait suivi son parcours politique et professionnel. Elle avait été étonnée, voire même un peu effrayée, il faut bien le reconnaître, par ses connaissances à son sujet et son approche directe. Puis, au fil de la discussion, elle avait été piquée par la curiosité. C’est ainsi que, suivant ses conseils, elle avait pris la décision de se rendre icelieu.

Elle leva la tête en direction de la fenêtre et observa à nouveau son hôte. Le temps semblait s’être arrêté dans cette maison. Aucun bruit ne pénétrait ni ne se faisait entendre si bien qu’elle se demanda si les lieux avaient été abandonnés.

Je suis donc un Maître du Pluriel, et ma Moïra est la Solitaire. Pour en savoir plus, je peux vous conduire à la bibliothèque. Puis... Il n'y pas de conditions spécifiques, si ce n'est de croire en l'Hybris...

Les concepts, elle les connaissait partiellement pour avoir fait quelques recherches dans le but de définir son moi mais elle ne refuserait pas quelque complément d’information sur certaines notions encore un peu floues.

J’espère que je ne dérange pas ni n’interrompt une réunion importante. Interrogea-t-elle.

Cette demeure semble si paisible… et j’espère que le vœu de silence ne fait pas partie de vos conditions d’intégration. Ajouta-t-elle sournoisement.

Se levant, elle rajouta : je serais ravie de faire une petite visite et de consulter les ouvrages de votre bibliothèque. Pensez-vous pouvoir me trouver un maitre disponible pour une petite entrevue car si je dois repartir avant la nuit, il ne me reste que peu de temps…

Dehors, il faisait à présent nuit et la neige redoublait.

par **Julien Offray** Mer 24 Déc - 0:24

Du bruit.

Hélas, la triste et froide réalité était là, étalant placidement l'étendue glacée de son machiavélisme latent en une douloureuse évidence dont on pourrait donner l'expression concrète suivante, au prix, toutefois, de quelques mutilations sémantiques de mauvais aloi, mais autorisées par les conventions de Genève : il y avait du bruit.*

Misère ! Des heures ! Des jours entiers qu'il avait passé à convaincre le vieil illuminé de venir poser son baluchon dans le coin ! Des journées entières à causer et à supporter les bougonnements de la vieille Adélaïde, pour finalement triompher et obtenir l'adhésion de l'Ermite venu d'Orient au projet de poser ici les premières pierres de l'organisation concrète qui porterait ses brillantes idées vers le triomphe absolu !
Pourquoi ici ? Pour le calme, précisément, d'où la certaine tension que faisait peser sur la conscience du sieur Offray l'audition d'une quelconque agitation en ces lieux. Allons bon, Gavarnie serait donc devenu un lieu de passage ?
Il s'agissait de s'opposer au plus vite à cette vile dérive populiste qui confinait à la démagogie géographique.

Premièrement : localiser la source du bruit.
=> Fait.
Scolie : A priori le bruit venait d'un vestibule au rez de chaussée, on avait l'impression d'entendre des gens parler.

Deuxièmement : aller faire valoir une délicate mais ferme protestation devant une telle décadence sonore.
=> Démonstration immédiate (et sans temps de chargement) =>

Julien Offray se rendit donc sur le lieu du préjudice, et s'arrêta sur le pas de la porte.
Il reconnut son camarade Clément-Mathieu, qu'il salua d'un sourire agrémenté d'un hochement de tête (on me murmure que l'inverse est aussi envisageable), mais son attention fut plus particulièrement captée par l'autre personne qui se tenait dans la pièce.

Une dame.
Déjà, en soi, c'était plus remarquable. Offray fit défiler mentalement la liste entière des prénoms féminins qu'il connaissait de manière à, éventuellement, faire correspondre un hypothétique signifiant au signifié en puissance qui se trouvait devant lui, ce qui ne manquerait pas, en cas de succès et au terme d'une petite opération cognitive que nous ne détaillerons pas parce que tout le monde s'en tape (oui, attendons la naissance de Jean-Pierre Changeux avant de nous biner la courgette avec toutes ces conneries), de lui donner une foule de renseignements précieux sur la femme qui se tenait devant lui.
=> Echec. Plan B.

Il prit son inspiration, et s'adressa à la mystérieuse présence féminine :

Bon, avant toute chose : Bonjour, charmante dame.
Hummm... L'on peut dire schématiquement qu'il y a deux possibilités dans la situation présente, deux axes, disons, le long desquels nous pourrions orienter l'économie future de notre discussion.
Grand un, vous me confirmez mon sentiment actuel, à savoir que nous ne nous connaissons pas, auquel cas tout va bien, je suis rassuré sur l'état de mes fonctions intellectuelles et grandement enchanté de faire votre connaissance. De votre côté vous évitez le désagréable sentiment de vous sentir oubliée, ainsi que la fâcheuse posture qui reviendrait à me souligner implicitement mes défaillances.
Grand deux, vous infirmez mon constat, mettant ainsi nécessairement la fraîcheur de ma mémoire en doute. Le cas échéant, et bien je me vexe, tout d'abord. Il est ensuite probable que j'amorce un processus de déni, ce qui aurait la fâcheuse tendance à nous placer d'emblée dans une situation d'opposition intellectuelle laquelle n'est jamais propice à une discussion fructueuse.

Voilà. Je crois que j'ai fait succinctement le tour. Pour le reste, en somme, je m'en remets à vous.

____

* Oui, l'auteur, dans son immense bienveillance et son génie surnuméraire, invente ici le RP participatif et offre au lecteur la possibilité de s'impliquer en remplaçant à sa guise, la phrase ici ponctuée d'un gracieux astérisque, par n'importe quelle autre du moment qu'elle soit longue et boursoufflée, tout en n'apportant strictement rien de fondamental au récit.
Déculpabilisons la pollution syntaxique ! Oui à l'émission de phrases à effet de serre !

par **smartfluid** Mer 24 Déc - 1:32

Avant que l’hôte premier n’ait eu le temps de réplique, un autre individu apparu dans le plus grand des silences, dans l’embrasure de l’une des portes. Tiens donc ! il y avait bel et bien un peu de vie dans ce lieu reculé, remarqua-t-elle pour elle-même. Un peu plus grand que le précédent, elle ne put discerner son âge. L’homme était d’une beauté ordinaire et très simplement vêtu. Lui aussi portait un béret. Etait-ce un uniforme applicable au lieu ou l’observation à la lettre d’un règlement vestimentaire hybriste ? Face à elle, il se tenait, la dévisageant de la tête au pieds, la gratifiant d’une petite allocution travaillée.

Bonjour … répondit-elle tandis qu’il s’avançait dans son allocution ubuesque. Fronçant un sourcil, elle leva l’autre puis s’appliqua à reproduire l’exercice inverse. L'écoutant attentivement, elle se mordilla la lèvre inférieure avant de répondre d'une voix posée et malicieuse.

Soyez rassuré, vous avez parfaitement raison

S'avaçant à lui, elle lui présenta sa main et le gratifia d'une légère révérence.

A qui ai-je l'honneur ? Seriez-vous le Maître des lieux ? demanda-t-elle, le gratifiant d'un sourire charmant

par **Odoacre** Mer 24 Déc - 3:37

Le vieil Odoacre n'était point encore passé voir quel était l'état d'avancement de la secte que fondait l'Ermite... ce dernier lui en avait indiqué la localisation dans l'une de ses lettres et joint quelques longs et inquiétant pensum sur ses théories que le théologien grec n'avait point manqué de méditer...

Ainsi puisqu'il était à peu près fixé sur son sort à Rome, il avait finalement pris la route pour aller voir où en était cette communauté de fous...

Il entra alors dans la propriété.... une enceinte facilement franchie, aucun soldat... étrange.

Une porte... il comptait entrer sans frapper mais finalement, saisit le heurtoir et décida de causer le plus de bruit que lui permettrait sa force, le morceau de métal et le bois de la porte.

Un coup, un seul, mais puissant, presque rageur.... pour cela, il afait imaginer tenir les parties du cardinal Diftain pour les écraser en pensée contre un chardon de fer.

par **PouyssWJr** Ven 26 Déc - 0:07

Comme chaque année en cette période, Adélaïde hibernait. Ses imposants poumons expulsaient d'immenses volumes d'air à travers des fosses nasales vibrantes, ce qui donnait des ronflements à faire trembler tout le pavillon. Quant à lui, Junior restait assis au sol, à ses côtés, se balançant d'avant en arrière. Il avait cessé depuis longtemps de tenter de réveiller sa grand-mère pour la prévenir qu'il voyait des morts. Il faut dire qu'il l'avait cru elle aussi décédée, au point d'avoir tremblé devant son spectre à Ventadour... et il n'était pas encore sûr qu'elle était réellement vivante. Et le titanesque travail de dactylo que lui donnait l'ermite mourant ne faisait rien pour arranger la santé mentale défaillante du jeune homme.

Mais ce qu'il ne supportait vraiment pas, c'était tous ces bruits venant du vestibule. On ne pouvait pas rester cinq minutes tranquille, par ici. Alors, il se leva prestement, ouvrit la porte, longea le couloir et arriva à l'entrée du pavillon.

"Salut les gars. Bonjour, mademoiselle."

Puis, sans attendre la moindre réponse, il poursuivit son chemin jusqu'à la porte, l'ouvrit... et se sentit défaillir lorsqu'il se retrouva nez à nez avec ce vieil homme barbu qu'il avait pu voir au procès de sa grand-mère.

"Heuuuu... Oui? Vous désirez?"

par **Odoacre** Ven 26 Déc - 3:26

La porte s'ouvre rapidement. Ciel, le prétendu bâtard de cette ordure lescurienne de Pouyss !!!

Il ne s'y attendait pas... mais il l'aurait reconnu entre mille... le vieille homme plisse les yeux et, glacial, se contente d'ordonner

Conduis moi au vieux crouton bâtard.

par **Julien Offray** Sam 27 Déc - 23:14

Bon, tout n'allait pas si mal que ça finalement. La jeune femme était donc bien une inconnue. Probablement une voyageuse égarée qu'il suffirait de remettre dans le droit chemin.
Elle lui tendait la main, tout en l'interrogeant sur son identité. Rien de bien insurmontable quoi, a priori.

Julien Offray s'apprêtait à répondre lorsqu'il fut perturbé par un grand coup donné à la porte. Allons bon, que pouvait encore bien signifier ce bazar ? L'évènement en question était d'autant plus irritant que ce petit bruit en apparence anodin était en fait gros d'une exigence impérieuse, à savoir le déplacement vers la source de l'émission sonore, et l'ouverture de la porte pour répondre à la demande d'audience implicitement contenue. Or pour le moment, Offray avait à faire. Il avait beau n'être que très modérément porté sur les règles de politesse, il ne se voyait pas vraiment planter son interlocutrice au milieu de la salle pour aller ouvrir la porte...
Épineuse situation faussement banale, ébouriffant dilemme faussement grimé sous des atours de trivialité feinte.

La lumière vint du jeune Pouyss, qui dénoua la situation avec une aisance naturelle et une simplicité confondante.
Singulier paradoxe, d'ailleurs, de voir le jeune garçon faire œuvre de simplicité... Pour tout dire, Offray se méfiait un peu du jeune Pouyss, qui ne paraissait pas toujours pleinement maître de ses actes. Ceci dit, en l'occurrence, il avait fait dans la sobriété, et son intervention salutaire permit à Julien de se reconcentrer sur la jeune dame qui lui faisait toujours face.

Le maître des lieux ? Ah non ma chère dame, pas vraiment... Je ne vais pas m'attarder à vous narrer en détail les tribulations palpitantes de ma vie passionnante, au terme desquelles je me suis vu prendre part à la joyeuse bande qui barbote ici, mais je peux tout de même vous éclairer quelque peu. Je me nomme...

A cet instant précis retentit une voix qu'il ne connaissait pas...

"Conduis moi au vieux crouton bâtard."

Julien Offray dirigea lentement sa nuque dans l'axe qui mènerait son champ de vision à pouvoir faire valoir l'investigation impérieuse d'un regard hautement inquisiteur en direction de l'origine de ces mots.
Il découvrit un homme, âgé, barbu, dans l'embrasure de la porte. La situation devenait décidément cocasse, voilà des jours entiers qu'ils n'avaient vu personne, et à présent, les personnages les plus bigarrés se pressaient à la porte...
En l'occurrence, celui là n'avait pas raté son entrée... Peut-être n'était il pas au courant que le jeune garçon qu'il rudoyait sans gêne était du genre instable sur le plan psycho-affectif... Toujours est il que l'ombre d'une réaction aussi épidermique que violente, avec moult incantations diverses et variées et de multiples tentatives de mise à mort du vieil impudent, de la part du jeune garçon se grava un instant dans l'esprit de Julien, ce qui ne manquait pas d'être un tantinet déplaisant. Disons que le scénario ne semblait pas propice à une résolution dans le calme...

Il s'agissait donc de détourner l'attention du vieux malpoli, du moins dans un premier temps...
Offray reprit donc la parole d'une voix forte, à peu près là où il s'était arrêté à l'instant.

Je me nomme donc Julien Offray, ravi de vous rencontrer. Pour tout vous dire en fait, il n'y a pas vraiment de maîtres des lieux ici, je ne puis donc en aucun cas, hélas, me targuer de ce prestige illusoire.

par **smartfluid** Dim 28 Déc - 12:33

Elle avait toujours la main tendue vers le deuxième homme au béret et leurs voix faisaient écho dans la pièce voûtée lorsque la maison sembla se réveiller. Un fort coup porté à la porte sembla attirer toutes les attentions vers cette lourde entrée en bois massif. Smartfluid sursauta et fit un demi-tour sur elle-même en direction du seuil dans un bruit de jupons froissés. Sans s’éloigner du feu, elle observa la porte vers laquelle personne ne semblait pressé d’intervenir. Puis, contre toute attente, un troisième individu surgit d’un pas rapide, d’un couloir sombre et alla ouvrir la porte. Il était jeune et svelte et richement vêtu. Il avait un style très différent des deux autres, ce qui ne manqua pas d’attirer son attention lorsqu’il passa devant eux alors qu’il pressait le pas, l'air quelque peu irrité, les saluant avec désinvolture.

Elle leva son sourcil droit, le sceptique, et observa l’hôte qui, la main sur la poignée de porte, allait ouvrir celle-ci lorsque celui qui n’avait encore daigné se présenter ramena la conversation à lui au travers d’une interminable explication qui détourna Smartfluid de sa curiosité pour le visiteur. Les deux sourcils se levèrent. S'interrogeant quant à la quiétude de cette maison retirée qui était bientot plus fréquentée qu'une salle d'attente de médecin au mois de décembre, elle respoa son regard bleuté sur son interlocuteur. Une nouvelle interruption failli la contrarier. Le nouvel arrivé avait la voix grave et résonnante et n'hésitait pas à la faire retentir ses désirs afin que tous puissent les connaitre. Mais son interlocuteur ne semblait pas décidé à se laisser troubler par tant de grossièreté. Aussi leva-t-il la voix afin de se présenter, tandis que l'air frais envahissait l'entrée et que Smartfluid frissonnant, laissant échapper un éternuement.

AAAtchaaa !!

Cherchant son mouchoir de dentelles dont elle fit un usage aussi approprié et discret que possible, elle put enfin répondre:

Je suis moi-même enchantée de faire votre connaissance mais, ne le prenez pas mal, quelle est donc la personne en charge de l'accueil des nouveaux venus ?

par **Julien Offray** Mar 6 Jan - 5:38

A vos souhaits.

La formule était laconique, certes, mais l'heure n'était exceptionnellement pas à la tirade. A la base, Julien Offray avait considéré que son interlocutrice était juste une jeune dame égarée, qui partirait sagement retrouver sa petite vie bien réglée et conforme dès lors qu'on lui aurait poliment indiqué le chemin pour repartir sans se perdre à nouveau dans les méandres pyrénéens. Tout au plus aurait-il fallu lui permettre de se reposer un peu, mais à priori tout ça ne s'annonçait pas bien méchant. Mais à présent les choses étaient pour le moins différentes, et les quelques mots prononcés par la jeune femme après ce gracieux intermède sternutatoire laissaient entendre qu'elle était finalement bien moins perdu qu'elle en avait l'air.
"Les nouveaux venus"...
Tout ceci intriguait fort Julien Offray, qui se permit de se joindre au ballet des sourcils en levant le sien gauche d'un air songeur.

La personne en charge de l'accueil des nouveaux venus dites-vous...

Offray était embarrassé, il ne savait pas vraiment quoi répondre. Il promenait rapidement son regard dans la pièce, jusqu'à ce qu'il soit très vite saisi de l'évidence selon laquelle ce n'est pas dans cette voie qu'il trouverait la solution...

Disons qu'a priori j'aurais tendance à vous répondre que nul ne remplit cette fonction, mais bon, il se trouve qu'en fait, et pour être le plus exhaustif possible, la situation n'est pas à proprement parler formalisable dans une optique aussi claire...

Voilà, déjà une dizaine de secondes de gagnées pour réfléchir au reste... Lesquelles secondes furent d'ailleurs fécondes au delà de toute espérance, puisque Offray parvint à brosser l'esquisse d'un axe de réaction possible quant à cette intrigante demoiselle. Visiblement, elle savait plus ou moins où elle mettait les pieds. Ou plutôt, elle pensait le savoir, sachant que, au fond, nul ici même ne savait vraiment ce qui se passait ici, hormis peut-être le vieil ermite. Quoiqu'il en soit, cela revenait au même. L'idée était donc d'en savoir plus sur elle, et sur les raisons de son inexplicable présence ici. Avait-elle connu le vieil homme mourant ? Cela serait, le cas échéant, une situation fort intéressante.

Bien. Je pense pouvoir déduire du fait que vous posiez la question qu'il vous serait agréable qu'on vous offre un accueil en bonne et due forme. Excusez nous, mes camarades et moi, mais nous ne sommes pas très bien organisés, et pour tout dire assez préoccupés par de bien plus cephalocaptatrices activités. Mais je tiens quand même à vous accorder les égards que vous semblez mériter haut la main, en mettant mes modestes talents à votre service pour rendre votre séjour instructif.

Pour le moment, il me semble qu'il serait préférable que nous nous dirigions vers un endroit plus... calme, afin que vous puissiez m'exposer les raisons de votre présence ici, et que je puisse à mon tour vous fournir d'éventuels éclaircissements.

Il faut dire que la situation promettait de ne pas se régler sans l'intervention déplaisante d'une certaine forme d'agitation de mauvais aloi. Rien de bien propice à un accueil solennel, donc. Direction la bibliothèque, donc, là où étaient entreposés les documents de l'ermite, ainsi que les ébauches de commentaires que produisaient chacun des résidents hétéroclites des lieux.

Vous me suivez ?

par **smartfluid** Mer 14 Jan - 19:51

Elle le trouvait un peu étrange. Flegmatique, manquant de dynamisme, il cherchait ses mots en scrutant les meubles de la pièce puis déversait, soudain, un flot de paroles redondantes sous l’exercice d’un style soutenu. Une maladie ? Il paraissait pourtant jeune, c’était peu probable. Un philosophe ? Ah oui…peut-être…. Mais pas sûr, pensa-t-elle.

Il était néanmoins difficile de rester impassible devant cette mise en scène originale. Sans le lâcher des yeux, elle continua de l’observer, se demandant quelle némésis il représentait. Retenant un bâillement –la route avait été longue-, elle changea de position afin d’éviter la crampe, espérant que malgré les excuses diverses en tous genres, on finirait par lui proposer une collation ou boisson chaude. Puis soudain, comme par un imprédictible phénomène surnaturel, il sembla sortir de son inertie et l’invita à le suivre au travers d’un dédale de petits couloirs étroits. Se réjouissant de l’incroyable progression que prenait enfin leur entrevue, elle joignit son pas au sein, masquant tant bien que mal son empressement…

Vous me suivez ?

oulah oui, profitons de la dynamique de mouvement ! répondit-elle presqu'un peu trop vivement tandis qu'un léger sourire se dessinait sur ses fines lèvres.

par **PouyssWJr** Mar 27 Jan - 1:34

Odoacre a écrit:Conduis moi au vieux crouton bâtard.

Et bien, comme à son habitude, le père Offray papote plus que de raison.
Et avec une étrange inconnue, qui plus est...
Bah, les voilà qui s'en vont.
Cà va me laisser le champ libre pour m'occuper de cet ignoble rustre héllène.

"Batard!"
Oui, c'est vrai, c'est techniquement très juste.
Mais qui est-il pour oser me parler sur ce ton?
Après tout, la seule fois que nous nous sommes croisés, il essayait bien maladroitement de faire passer mon ami Corteis pour un alcoolique notoire.
Il a bien eu de la chance de s'en sortir vivant avec un tel avocat.
Remarque, même mamie est toujours en vie...
Comme quoi, ces romains sont des branquignoles de la pire espèce.

Et celui-là qui vient m'agresser jusqu'ici.
Quel culot quand même!
Il va voir de quel bois je me chauffe.

Et bien, que voilà de bien rudes paroles pour un prêtre.
Allez donc vous confesser et revenez-nous lorsque vous serez plus poli...

Vlan!
Et voilà que je lui claque la porte au nez.
Cà devrait calmer ce rustre pour un moment.
Qu'il aille aux diables!

Mais...
Que fait-il là?
Pourquoi veut-il voir le "vieux crouton"?
Je suppose qu'il s'agit de l'ermite.
Bah! Ce type ne mérite pas qu'on lui porte le moindre intérêt.

par **Odoacre** Mar 27 Jan - 1:41

Outré !

Il ne s'y attendait pas mais alors pas du tout.... le vieux Grec frémit de rage, et une haine nouvelle -une de plus - emplit son être.... le foutre du Lescurien ne pouvait produire que ce genre d'engeance dégénérée !

Ni une ni deux, le vieux Grec retourne vers sa mule, lâche son bâton par terre pour mieux farfouiller dans ses bagages... il décroche une hache de bucheron et va se placer devant la porte, déterminé, puis beugle

Par les c******* flétries d'Aristote, ouvrez donc cette porte avant que j'éventre ce trou à rats !

par **PouyssWJr** Mar 27 Jan - 1:55

Là, çà suffit!
Venir nous casser les pieds jusqu'aux tréfonds des pyrénées, c'était bien le style de ces fichus Aristos.
Il va vraiment voir de quel bois je me chauffe, ce barbu en robe.
Je vais lui faire voir du pays.
Il n'aura pas fait le voyage pour rien.

Tu sais où tu peux te les mettre, les ******** flétries d'Aristote, vieux grec puant?

Euh... Mais pourquoi il tient une hache, ce con?

par **Odoacre** Mar 27 Jan - 2:04

Et hop, la porte ouverte, voilà qu'Odoacre de Corinthe porte un grand coup de haut en bas destiné à couper le jeune homme en deux morceaux presque égaux

Shaitan, ouvre toi !

par **PouyssWJr** Mar 27 Jan - 4:19

Oulà!
Mais c'est qui ce dingue???
Il débarque, il m'insulte, et v'là-t-y pas qu'il tente de me trancher en deux!?
Il... que... argh!
Je... mais... gh!

...

....

.....

Lève-toi, petit homme.
C'est bien.
Maintenant, prends ton épée.
Parfait.
Il ne te reste plus qu'à supprimer cette vermine.
Lève tes yeux injectés de sang vers lui.
Sens la peur qui le tenaille à présent.
Fais couler son sang et abreuves-en toi.
L'Ankou réclame son dû et veut un sacrifice en son honneur.
Sois la main qui accomplira le destin funeste de ce prêtre gras.
Arraches ses entrailles et répends-les au sol.
Fais gicler son sang sur la neige immaculée.
Fais-le hurler de toutes ses forces.
Qu'il te supplie de l'achever.
Qu'il soit l'agneau sur l'autel de ta fureur.
Maintenant, frappe!

Tu vas me payer ce coup-là, maudit porc!!!

par **Odoacre** Mar 27 Jan - 12:22

La hache avait touché, il en était certain ! Mais par quelques maléfices hideux, le jeune homme, les yeux injectés de sang brandit une épée.

La lame traversa le corps du vieux Grec de part en part, qui lâcha alors la hache....

Les mains tendues vers la gorge de son assassin, il choisit d'avancer, faisant pénétrer la lame plus longuement jusqu'à serrer ses griffes autour du cou du bâtard, et de commencer à serrer...

par **PouyssWJr** Mer 28 Jan - 0:53

Non, mais là, c'est plus possible.
Ce con a failli me trancher en deux!
Pourtant, je lui ai juste claqué la porte au nez.
Qu'est-ce qu'il aurait fait si je l'avais vraiment agressé???
Et puis, qu'est-ce qu'il fait avec une hache, ce con de prêtre?

Au moins, j'ai eu la chance d'esquiver tout juste sa hache.
Il s'en est fallu de peu qu'il y ait un Pouyss de moins sur terre.
Bon, là, il s'est carrément empalé sur mon épée juste pour m'étrangler.
En plus, pour ce faire, il a lâché sa hache.
À sa place, j'aurai préservé mes entrailles et j'aurai tenté un nouveau coup de hache.
Mais il doit avoir envie de mourir.

...

Ouiiiiii...
S'il veut mourir, pourquoi lui en dénier le droit?
Tue-le, étrippe-le, fais-le hurler.
Achève-le!!!

D'accord, barbu impotent!
Je ne sais pas pourquoi tu m'en veux tant mais sache que çà ne te coutera rien de moins que la vie.
Tant pis pour toi!

Argh!
Il serre sacrément fort, le bougre.
Si je ne le fais pas lâcher de suite, je vais y passer.

Alors, Junior tira violemment son épée pour la faire ressortir du ventre de son adversaire et la planta tout aussi fort dans la gorge de celui-ci.
Le sang gicla et recouvrit le visage d'éphèbe morbide du jeune homme.
Les mains du grec lâchèrent prise, et...

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