Geôles romaines - Crachats autorisés

Vous ne savez pas lire ??? Vraiment ? Même pas quelques rudiments ?

" Ben non. A quoi çà m'servirait? R'gardez donc ces empotés qui passent leur temps dans les livres: y savent même pas écraser deux pôv' araignées sans s'crader la godasse. Moi j'vous l'dis, c'est à force d'lire qu'on d'vient bête..."

[En cellule]

En gros je dis que je peux vous apprendre si ça vous tente, ça nous occupera !

"Ouaip. Ben, j'ai surtout compris qu'tu m'traites d'vieille conne qui connaît rien à rien pasqu'elle sait pas lire. J'comprends p'têt' pas c'que ce gribouillis, y veulent dire, mais ch'uis bien assez jeune pour foutre une rouste à tous ceux qui m'trouvent trop vieille.

Mais t'as pas tort. Ca fait jamais d'mal d'apprend' quèqu'chose, et pis c'est vrai qu'on a rien d'aut' à faire cause que l'aut' guignol y m'a clamsé mes bestioles. Alors, montre-moi comment qu'on fait pour déchiffer tes gribouillis à la noix."

[Dans la cellule (et non dans une salle de classe, comme on pourrait le croire de prime abord)]

Bien, je vous préviens que cela sera un tout petit peu compliqué au départ.
Mais une fois que vous aurez compris le principe tout ira bien !

"Hé bé, çà promet! J'vous préviens qu'si çà m'soule trop, j'arrête direct. Vais d'jà avoir droit au bûcher, c'est pas pour m'torturer avec vos trucs d'intellos."

Les "gribouillis" sont composés de lettres.
C'est sur le concept de lettre que nous allons tout d'abord nous pencher :

Qu'est ce qu'une lettre ?
En réalité c'est très simple, c'est un symbole qui représente un son.

Du moins dans la plupart des langues, il me semble avoir lu des choses au sujet de dialectes dont les symboles représenteraient directement des idées, des choses, ou des concepts...
Mais ne nous occupons pas de cela pour le moment !

Une lettre représente donc un son.

"Pfff... Pour moi, tout çà, c'est du chinois. En gros, si j'comprends bien, à chaque fois que j'dis un truc, les bruits qu'çà fait, on peut l'transformer en gribouillis sur du papier. C'est çà?"

A cet instant, Julien, qui détestait se salir les mains, se mit à chercher un ustensile dont il pourrait se servir pour écrire sur le sol.
Il finit par tomber sur une petite brindille suffisament rigide, et se diriga vers le théatre de l'odieux crime de cet assassin de Lorgol.

Madame Pouyss, intriguée, se demanda si son co-détenu n'allait pas se lancer dans de la magie noire, avec son bâton, sa boue et ses deux cadavres d'araignées...

A

Ce signe représente le son "A", que l'on retrouve par exemple dans...
"A"ristote... ou "A"bruti ajouta-t-il à voix basse.

L'on peut également représenter ce son par ce symbole :

a

Ce sont les deux symboles qui représentent le son "A".

Vous comprennez jusque là ?

"Ben non. A quoi çà sert d'avoir plusieurs d'vos lettres si c'est pour faire le même son?"

[Toujours devant l'entrée de la prison par un froid horrible...]

Ossian vétu de son kilt commençait légèrement à avoir froid et, maitrisant de mieux en mieux le français péquenot, chose qu'il avait appris au contact de Mme Pouyss, il se retourna vers Odoacre.

Mais c'est qu'on commence à se les geler here!!! Viou ne trouvez pas brother Odoacer... En parlant de rotissoire je mangerais bien un bonne panse de brebis farcie!!! Mon stomac crie famine!!!

Mais dites moi savez-viou pourquoi Lady Pouyss est enfermée dans ce endroit sinistre? Avez-viou vu something? Moi je ne suis veniou que pour voter et after je suis retourné auprès de me brebis bayeusiennes... Cette canonisation aura fait du bruit en tout cas...

[Dans le couloir des cachots (ben ouai, il en faut du temps pour aller le chercher)]

Jontas patientait un peu aux côtés du Garde en faction au bout du même couloir avec les mêmes invités qu'une heure auparavant. Il commençait à trouver le temps long, mais on lui avait demandé de surveiller les deux détenus en attendant leur procès.

Entendant Julien donner un cours à MmePouyss, il ne put s'empêcher de crier de sorte qu'on l'entende.

Vous allez pas bientôt finir de tenter vainement de lui apprendre quoi que ce soit ? Si elle avait pu savoir quelque chose, vous croiriez qu'elle se serait retrouvée là ?!

Pendant que le Capitaine criait, un Garde était arrivé à côté de lui et lui chuchota que trois hommes attendaient à l'extérieur. Jontas lui fit signe de retourner à son poste en précisant qu'il arrivait.

Il réfléchit à un pic à lancer aux deux prisonniers avant de se résigner à aller chercher les trois personnes, ne trouvant pas de blague à faire sur le coup. Il gravit donc les marches de la Caserne jusqu'à l'entrée. Avant de sortir et sachant que le froid commençait à être intense à l'extérieur des murs, il prit une fourure qu'il avait d'habitude de porter dès qu'il avait un peu froid.

Il ouvrit la porte et s'approcha de la grille d'entrée où étaient postés deux Gardes dont celui qui était venu le chercher et où attendaient trois hommes. Il les dévisagea et s'approcha un peu plus.

Que puis-je faire pour vous messieurs ?

non mais j'vous signale que j'étais la première arrivée et puis c'est quoi ce monde de brutes mal rasées ou les gentes dames passent après les messires ?!!!

Madame Pouyss fronçait les sourcils, ses traits se crispaient du fait de sa terrible concentration. Botter des arrières-trains ne lui posait aucun problème, mais une telle réflexion lui demandait des efforts dont jamais elle n'avait soupçonné la difficulté. Seule sa volonté lui donnait l'envie de poursuivre. Elle était comme çà, la mère Pouyss, lorsqu'elle se fixait un but, elle s'y consacrait totalement et rien ne pouvait la stopper. Mais une interruption impromptue eut comme résultats de l'interrompre et de l'agacer:

Vous allez pas bientôt finir de tenter vainement de lui apprendre quoi que ce soit ? Si elle avait pu savoir quelque chose, vous croiriez qu'elle se serait retrouvée là ?!

Son sang ne fit qu'un tour et sa réponse fusa aussi sec:

" Ta g***l*, grosse m*rd* ! (HRP: oui, elle n'est pas très polie. Désolé, LJD Jontas Embarassed ) Si t'étais plus futé qu'moi, tu s'rais pas là à faire l'maton ! "

Puis, enfin défoulée, elle se retourna vers son professeur:

Cessez donc de dire que vous allez au bûcher !
Si vous vous faites petite et que votre avocat fait bien son boulot ça devrait aller...

"Hé bé, mon coco, tu crois aux miracles, toi. Tu vas voir c'que j'vais leur dire. L'fond d'ma pensée, que j'vais leur dire. Si après çà y m'crament pas, c'est qu'y'a plus d'bois dans l'monde."

Par exemple, le son "Blub", ou "EugèneV", tout ceci ne correspond à rien de concret dans l'imagination des gens...
Et bien c'est parfaitement traduisible en mots... enfin, en gribouillis !

"Ouais bah, quand j'saurai écrire, t'es pas près d'me voir gribouiller "Eugène V". Y'a des mots qu'vaut mieux éviter."

Le bruit "A" se transforme en ces deux gribouillis que je vous ai tracés par terre.

Votre question est pertinente, c'est absurde en fait...
Il y a plusieurs façons d'écri... de gribouiller un bruit...

C'est débile mais c'est ainsi...
Donc pour répondre plus précisement à votre demande, ça ne sert à rien.

"OK. Ben, pour ma compréhension, c'est mal parti. Mais passons... J'suppose qu'y'a d'aut' gribouillis, vu qu'y'a plein d'aut' bruits. J'me trompe? Mais combien y'a d'gribouillis au total? Pasque des bruits, y'en a des tas."

[Devant la grille]

Ossian vit alors un homme armé approcher... Il devait s'agir du Capitaine... Le diacre de Bayeux ressortit sa convocation et la déplia tout en écoutant l'homme poser sa question:

Que puis-je faire pour vous messieurs ?

Bonsoir Sir. Et bien me faire rentrer serait un bon idea, parce que çà caille ce soir! Je suis Ossian Maccumhail, j'ai été convoqué par viou pour rencontrer Lady Pouyss. Je suis son defensor pour son jugement.

Il tendit sa convocation pour justifier de sa présence ici...

Sans faire cas de la grosse femme bleue qui semblait un peu trop proche par le caractère de la grosse Pouyss, le vieil homme se contenta de donner sa lettre à Jontas en disant à Ossian

Oh, je ne voudrais pas enlever à MmePouyss le plaisir de vous narre par le menu la raison de sa présence en icelieu.... puis après un lèvement de sourcil, il dit à Jontas


Ce sera "Mon Père", Sire Baron.

[Dans la cellule]

Hum... loin de moi l'idée de tenter de vous influencer... mais il me semblerait plus raisonnable de faire profil bas... dans la situation où nous sommes... il me semblerait incongru de faire les marioles...

"Vous faites c'que vous voulez, mais moi j'vais pas l'laisser m'insulter. Ca s'rait bien la première fois que j'me f'rai marcher sur les pompes sans réagir. Et pis, j'sais que j'vais m'faire cramer. Ch'uis prête à finir comm' çà. J'frai face à ma mort avec dignité, l'front haut, sans chercher à la fuir."

Bon, reprennons le fil de notre cours.
Concernant le nombre des let... des gribouillis, il est assez limité en fait.

C'est là que le système qui revient à traduire les sons au lieu des idées se révèle extrèmement pratique !
Avec une vingtaine de gribouillis différents vous pourrez traduire n'importe quel bruit !

"Heu... Ca fait combien d'gribouillis, votre vingtaine, là? Si j'comprends bien vot' raisonn'ment, çà doit pas faire beaucoup. Dans c'cas, comment çà s'fait qu'on peut faire plein d'bruits différents avec seul'ment pas beaucoup d'gribouillis?"

A présent nous allons voir une petite distinction entre les gribouillis.

Il en existe en effet deux types.

Le premier genre de gribouilli est ce qu'on appelle les voyelles, à savoir que ce sont des gribouillis autonomes, c'est à dire qu'ils traduisent des sons qui n'ont pas besoin de la présence d'un autre son pour être prononçable.

Par exemple, le son "A" est autonome, il sonne tout seul.
Donc le dessin que je vous ai tracé est ce qu'on appelle une voyelle.

"Bref, c'est des gribouillis qu'ont l'libre-arbitre. L'vrai libre-arbitre, j'veux dire. Pas c'lui des Aristos qui disent qu'on l'a mais qui faut faire comme si ou comme çà sinon on ira cramer. L'libre-arbitre où qu'on choisit soi-même c'qu'on fait, quoi. Bref, j'les aime bien, tes voyelles, moi."

Voyons le cas de l'autre genre à présent.
On nomme cela les consonnes.

Une consonne traduit un son qui a besoin d'être collé à une voyelle pour être prononcé.

Si par exemple je vous dis "Pa", vous entendez bien le son "A", mais vous entendez également un autre son, que vous ne pouvez pas vraiment prononcer si vous retirez le son "A".

De même, si je prononce "Ap", vous distinguez toujours le son "A", et le son imprononçable par lui même dont je viens de vous parler, à la différence près que cette fois ci ce son se trouve après le son "A".

"Bref, tes consonnes, c'est des gribouillis qui viennent s'coller aux gribouillis qu'ont l'libre-arbitre, quoi. C't'un peu comme les zanimaux, qu'ont pas l'libre-arbitre, alors y leur faut s'coller à ceux qui l'ont pour vivre."

On va à présent faire un petit exercice pratique, vous allez écrire votre premier mot !
Tracez moi le gribouilli qui, selon vous correspond au mot "pape".

Je précise que tout dessin obscène ne sera pas considéré comme une bonne réponse...

"Faut qu'j'utilise les gribouillis qu'vous m'avez montré?"

Après une réponse positive d'Offray, la matrone plongea dans une intense réflexion, le bâton à la main, les yeux rivés sur le trou boueux où se mêlaient les cadavres d'araignées et les lettres. Après de nombreuses tentatives infructueuses, elle finit par se tourner vers son co-détenu avec le sourire de celle qui a réussi un travail très difficile. Sur le sol étaient écrites, à la limite du lisible, les lettres:

P A P

Jontas prit les papiers et vit qu'il s'agissait des deux avocats appelés pour défendre les deux prisonniers du fond. Il les regarda de façon suspecte et se retourna vers un des deux Gardes présent.

Garde, allez chercher quelques hommes en supplément à la Cantine Papale. Dites leur de se mettre en tenue complète et de venir me retrouver dans l'entrée des cachots. Une fois ceci fait, retournez à votre poste.

Une fois ceci dit, le Commandeur fit un signe de la main au Garde qui parti au pas de course. Il se retourna vers les trois personnes devant la grille et les regarda.

Les règles seront strictes.
Ces deux messieurs seront fouillés par les Gardes que j'ai appelés pendant que Jeandebohem rendra visite à MmePouyss. Ceci se fera sous haute garde, vous n'aurez droit que de lui parler, vous devrez toutes deux rester à 3 pas l'une de l'autre et vous aurez droit à 10 minutes. Si une de ces règles n'est pas suivie, vous serez à votre tour enfermée.

Puis il se retourna vers les deux hommes.

En tant qu'avocats, vous rencontrerez les individus que vous souhaitez défendre l'un après l'autre. Décidez vous donc qui passera le premier. Je précise de plus, que les règles demandées à Jeandebohem seront appliquées également à vous deux.

Veuillez tous trois me suivre.

Jontas les fit donc entrer dans l'enceinte de la Caserne et interpella un Garde qui faisait sa ronde dans la cours. Il lui demanda de les suivre en direction des Cachots.
Une fois arrivés devant le bâtiment, le Commandeur fit entrer tout le monde.

Bon, attendez moi ici. Garde, faites en sorte que personne ne bouge de cet endroit. Je reviens tout de suite, le temps de faire aller MmePouyss dans un geôle vide.

Une fois dit, Jontas prit la direction des cachots pour faire ce qu'il avait à faire.

Jandebohem fût bien soulagée qu'on ne fît pas venir une féminine soldatesque pour la fouiller

Odoacre se raidit et répondit

Vous voulez dire que pour entrer en ce lieu, je devrais laisser des soldats me fouiller ?

Ossian sourit de voir tant de précautions à leur égard...

Dites-moi Sir Jontas... C'est m'insulter que de me parler de la sorte ... Ne savez-viou pas qu'un pure Scot ne porte jamais rien sous son kilt???

Ossian éclata d'un gros rire sonore... et sourit d'autant plus en entendant le commentaire de Odoacre...

Allons allons my friend.. déclara l'écossais à Odoacre, un mauvais moment à passer... Pour la peine je viou laisse parler à votre client avant que je rende visite à LadyPouyss.

Odoacre s'abstint de répondre, jetant un regard de défi outré à Jontas en attendant sa réponse.

C'est bien simple, nous pouvons traduire un nombre infini de bruits avec un nombre restreint de gribouillis parce que les gribouillis se combinent entre eux !

"Oulà. C'que c'est compliqué, vot' truc. Donc, si j'comprends bien, suivant comment qu'on place les gribouillis, et ben çà donne des bruits différents, genre "duché" et "bûché", quoi."

Vous auriez d'ailleurs pu, en utilisant les mêmes gribouillis, écrire la chose suivante :

PAPA

Comment liriez vous cela ?

Re-phase d'intense réflexion de la matrone. Offray put remarquer qu'elle se mordait la lèvre inférieur en signe de concentration. Puis son visage s'éclaira (son visage à elle, pas à lui. Faut suivre, bon sang!) et elle "lut":

"Paaaaaaa... pa? C'est çà?"

"OK, j'crois que j'comprends. Bon, j'veux apprendre à écrire 'Gégène est un con'. Comment j'fais?"

Jontas qui commençait à descendre les marches des escaliers s'arrêta après le début de réclamation des visiteurs des Cachots.
Il se retourna et s'approcha d'eux pour expliquer le pourquoi de ces méthodes.

Messires, je puis aisément comprendre qu'il vous est difficile de concevoir que l'on vienne vous fouiller ainsi, mais néanmoins, j'ai reçu des ordres stricts au sujet des visites des prisionniers au sein des Cachots de la Caserne. Ces mesures de sécurité sont nécessaire, mais si elles vous dérangent, alors, je ne peux vous permettre de prendre contact avec vos clients.

Maintenant, je pense que vous n'avez pas envie d'attendre des heures ici, si vous le voulez bien, je vais vous laisser attendre ici pendant que je pars préparer l'organisation des Cachots.

Le Commandeur regarda les deux hommes l'un après l'autre en souriant.

Ossian sourit...

Ah mais moi çà me disturb pas du tout Sir Jontas... C'est juste que je suis traditionnellement pas vétu comme tout le monde... On est pas très pudique dans mon land you know??? Et çà pourrait géner vos gardes... Enfin je dis çà je dis rien...

Ossian lève un peu ses bras pour pouvoir faciliter la fouille des gardes en souriant à Jontas et se disant à lui-même... *Je vais éviter de soulever le kilt çà risque de faire mauvais effet à Rome et puis c'est pas comme si j'avais des Anglais en face de moi... *

Odoacre lui, ne souriait pas... ses yeux gris clair se troublèrent un océan de flammes figés pour l'éternité hors du temps dans un espace glacial où l'homme n'avait pas sa place.

Il parla doucement... mais ses paroles exprimaient une intensité contenue et maîtrisée juste au niveau du point de rupture.

Messire Baron, peut être que cet Ecossais est ethniquement trop sauvage ou tout simplement pas assez conscient de ce qu'il représente, mais tout comme lui, je suis un homme de Dieu, un représentant de l'Eglise, non seulement pare le Verbe, mais encore par le pouvoir que nous détenons d'administrer les sacrements... nos âmes et nos corps de chair même sont les vecteurs de l'Amour et du Pouvoir Divin, nous sommes le mortier assurant l'intégrité et la stabilité de l'édifice majestueux et titanesque qu'est la Communauté Aristotélicienne, allaint la Pierre, les Chairs, le Verbe et les Âmes en une seule entité vivante...

Il fit un pas en direction du militaire et tendit le haut de son bâton d'olivier vers l'homme

Et vous prétendez, Messire Baron, qui êtes aussi notre Fils au spirituel, nous faire fouiller comme de vulgaires malandrins, porter ainsi atteinte à notre dignité et à notre éminent état d'homme de Dieu... et pour quelle raison ? Pour que nous puissions nous, faire notre devoir d'hommes de Dieu en permettant que s'applique le Droit Canon en assurant la légale et sainte défence de justiciables devant le tribunal romain ?

Il respira fortement, les yeux grands ouverts, presque fulminant

Vous prétendez violer la volonté divine en subordonnant celle-ci à un pouvoir administratif et militaire ?

Il parlait de plus en plus fort

Les hommes de Dieu représentent Dieu, et Dieu n'a pas à se plier aux règlements des scribes et autres tabellions !

Les hommes de Dieu représentent Dieu, et Dieu n'a pas à se plier aux exigences des juntes militaires !

Les hommes de Dieu sont l'âme, la tête, la bouche et le souffle de Dieu, les hommes de Dieu sont l'expression du Commandement de Dieu, et vous,

et il pointa à nouveau Jontas de sa canne

vous, les soldats de Dieu, les geôliers de Dieu, les gardes épiscopaux, romains et vidames, vous êtes les Bras exécuteurs, les mains armées et les boucliers de Dieu !!!


Reposant son bâton au sol, il conclut ainsi

Et les Bras ne sauraient s'opposer ou contraindre la Tête et l'Âme du Divin !

Baron Jontas, je vous parle en homme de Dieu, et ma parole, vous avez le devoir de l'intégrer et de l'accepter, et ce n'est qu'avec cet éclairage divin que vous devez penser vos ordres écrits et autres règlements administratifs, alors faites votre devoir !

Exécutez vos ordres !

Servez Dieu et non pas le papier.

Nous servirons Dieu ensemble, vous en assurant notre sécurité et en veillant à l'intégrité des chaînes de ce lieu, l'Ecossais et moi en visitant ces enfants perdus pour leurs apporter le secours que Dieu leur offre par la médiation du droit canon.

Il se tut alors. Il n'avait pas voulu braquer la fierté du Baron en terminant par "Nous refusons donc d'être fouillé, et nous accomplirons notre devoir malgré vous ou alors nous partirons", il espérait qu'un noble, même militaire, possédait un tel statut à Rome pas uniquement pour ses capacités à obéir aux billets scellés par l'Etat major pontifical...

Ossian se plaisait à jouer de ses origines nordiques et simples. Le fait de se retrouver avec ce cher Odoacre le faisait sourire... Et encore plus quand il l'entendit parler... Mais il le cacha pour ne pas vexer le tempérament méditarannéen de son collègue...

Il n'en pensait pas moins ... *Ah ces grecs toujours à se croire plus malins que tout le monde et à dénigrer tout ce qui est un peu plus au nord ou un peu plus au sud de chez eux... *

Ethniquement trop sauvage ou tout simplement pas assez conscient de ce qu'il représente??? Dites donc viou qui parlez de dignité humaine... Viou seriez prié de respecter la mienne!!! Par Aristote!!! Non mais!

Puis se tournant vers Jontas:

Cela dit j'accorde tout de même un bon point à Odoacre la confiance devrait régner entre brothers Aristotéliciens c'est sure... Mais bon si ce sont les orders moi j'ai nothing à cacher... D'ailleurs çà se voit...

Ossian désigna ses vétements qui se composaient de ses chaussures, des ses bas à ponpons, de son kilt, de sa ceinture avec sa sacoche en pure peau d'ours dans laquelle il avait sa gourde et de sa chemise de diacre. Il portait une petite cape pour lui tenir chaud aux épaules et avait un petit sac qu'il ouvrit et dans lequel se trouvaient un exemplaire du droit canon et de quelques textes dogmatiques et de quoi écrire...

Odoacre leva un sourcil

Justement mon frère, respecter la dignité humaine revient à respecter notre dignité de Créature de Dieu, donc à respecter le Créateur, donc à respecter la Création qui a été organisée et strictment hiérarchisée entre la sphère spirituelle et la sphère matérielle ;

Il s'agit donc avant tout qu'ayez un éminent respect pour votre propre dignité, et donc pour votre dignité d'ecclésiatique. Vous pourriez porter épée, lance et poignard sur vous que vous devriez refuser qu'on les vous retire ou qu'on vous fouille si ces armes étaient constitutives de votre état ecclésiastique.

* A ces grecs... Pourtant dans l'Ancien temps ils se seraient pas autant débattu... Enfin bon bref... *Ossian écouta Odoacre attentivement, sourit et lui répondit...

Ah.... je comprends mieux Brother Odoacre... Mais bon vous savez quand j'étais laïc et en Ecosse le nombre de fois où on soulevait notre kilt... enfin bref... c'est un petite coutume écossaise sur les champs de battle...

C'est traditionnel chez nous çà fait partie de notre dignité, on est pas pudique ... On est like that...

C'est difficile de me faire rentrer des idées comme viou dites dans la tête ... C'est une déformation identitaire!!! Mais ca veut pas dire que je suis sauvage ou inconscient...

Bref il ya un explanation qui résume bien cela chez viou: Chassez le naturel et il revient au salop!!! ... euh non c'est pas çà... ah oui ... au galop!!!! Voilà!!!

Peut-être que de mon point de view vious êtes sauvage à votre manière à agresser ce pauvre Baron qui pense bien faire son travail? ou bien trop à ne pas vous laisser fouiller... Etes vous conscient de l'engueulade qu'il va se prendre par ses supérieurs si vous ne le laisser pas faire son boulot???

Bref tout cela pour dire que tout est question de relativité et de points de view

Mais votre point de view se justifie.

Jontas regarda Odoacre tendre la canne dans sa direction et faire tout un discours qui aurait pu faire vaciller Jontas s'il n'était pas, lui non plus, habitué aux grandes paroles.

Mon père, calmez vous, je vous prie.
Vous dîtes faire votre devoir d'homme de Dieu en permettant que le Droit Canon s'applique. Moi, je fais mon devoir de défenseur de Dieu et de ses valeurs en faisant en sorte que le Droit Canon s'applique. Je dois faire en sorte que rien ne perturbe l'état d'esprit des prisonniers, rien qui pourrait les détourner que trop loin de notre chemin divin bien qu'ils se soient trompés puisqu'ils sont présents ici. Le Droit Canon lui-même définit bien le statut de la Garde Pontificale Romaine et de ses Cachots, tenez, regardez, j'ai la partie concernant notre cas.

Le Commandeur sortit de sa poche deux parchemins et tendit le premier à Odoacre.

Vous pouvez voir, l'article 6.5 du chapitre VI de la partie VII du Droit Canon sur les Sanctes Armées.


Article 6.5 : Du règlement de la Caserne

Concernant les accès :

- Interdiction de promenade ou de pénétrer les enceintes de la Garde Pontificale
- Interdiction de visites sauf sauf-conduit du Pape, du Cardinal Camerlingue ou du Cardinal Connétable

En fonction des sanctions, selon les consignes du Commandeur ou à défaut du Chef de Poste ou selon le Mandat d'isolement pris par la Curie ou l'un des Cardinaux, les détenus de la prison de la Caserne sont soumis à un règlement strict :

- les prisonniers ne sont pas autorisés à hausser la voix
- les prisonniers sont autorisés à prier s'ils sont fidèles aristotéliciens
- les prisonniers ne sont pas autorisés à pratiquer quelconque autre culte en cellule
- les prisonniers doivent se conformer aux consignes de la Garde
- les prisonniers doivent se comporter honorablement
- les prisonniers peuvent se confesser
- les prisonniers doivent prendre soin des biens mis à leur disposition
- les prisonniers ont le droit à deux repas par jour

En cas de non respect de ces consignes, le Chef de Poste est autorisé à prendre des mesures d'exception : fers, baillons, mise en cachot.

La prison de la Caserne n'a pas vocation à incarcérer des prisonniers sur de longues périodes. Il ne s'agit principalement que d'interpellés ou de prisonniers en attente de jugement. Les prisonniers ou condamnés à de longues peines seront remis à la Congrégation de la Sainte Inquisition ou aux autorités civiles de la cité de Rome.

Puisque le Droit Canon autorise chaque prisonnier à se faire défendre, vous avez une autorisation automatique de pénétrer dans l'enceinte de la Caserne et de rencontrer vos clients.

Jontas tendit alors le second parchemin à Odoacre .

Vous pouvez voir le paragraphe 8.5 du Chapitre VIII de la partie VII du Droit Canon des Sanctes Armées, ce dernier parle donc du statut de la Garde Pontificale Romaine.

§8.5. Tout membre de la Garde Pontificale a le droit de procéder à une fouille d'un individu, de bagages ou de transport de marchandises.

Jontas prit alors un air plus grave.

Donc, mon père, ces ordres sont bien autorisés par le Droit Canon lui-même, cela veut donc dire que la volonté divine est bien suivie et que je suis le rôle que Dieu m'a donné dans les règles de l'autorité suprême. Ainsi, c'est votre droit de refuser la fouille, mais alors, en vertu de mes devoirs, je ne pourrai vous autoriser à entrer au sein de notre Caserne Pontificale pour voir votre client. Et ceci est un ordre donné à la fois par mes supérieurs, mais également, par les votre mon père.

Comme vous l'avez dit, mon père, nous, Garde Pontificaux, nous sommes les boucliers de Dieu, et pour protéger Dieu, nous devons être des plus vigilants. Vous ne voudriez pas que je bafoue le serment que j'ai fait à Sa Sainteté, ni celui que je fais tous les jours à notre Dieu ?
Je vous prie donc, soit d'accepter ce regrettable mais nécessaire passage, soit de quitter la Caserne Pontificale.

Jontas était resté calme et le corps droit, comme pour montrer que même si il devait faire son devoir, il respectait l'homme qui lui faisait face. Puis, le Commandeur se tourna en direction d'Ossian.

Mon père, je vous remercie de votre compréhension, et ne vous inquiétez pas pour mes hommes, ils ont été très vite habitués, Rome est un lieu de passage très actif et les Gardes Pontificaux ont pu voir tout ce qu'il y avait à voir dans une vie.

Jontas sourit en regardant les deux hommes qui étaient face de lui et attendant encore une réaction.

[Dans la cellule]

La phrase était longue et le nombre de mots devenait difficile à appréhender. Madame Pouyss se résolut à travailler étape par étape. Tout d'abord, le mot "Gégène". Le problème, c'était les "e". On rajoutait à l'un d'eux un trait dans un sens, à l'autre un trait dans l'autre sens... et on ne savait même pas à quoi pouvait servir celui qu'on mettait à la fin. Mais ce mot était assez simple à transcrire et la matrone n'eût pas beaucoup d'hésitations:

G É G È N E

Par contre, pour le mot "est", elle se retrouva bloquée. Elle avait bien compris que le son [è] s'écrivait "è", mais alors pourquoi vouloir l'écrire "est", qui ne voulait rien dire, ou "é" qui ne donnait pas le même son. N'importe quel élève, pour s'éviter de trop longues explications, aurait écrit "é" pour faire plaisir au professeur, mais la matrone était désespérément logique ( ) et choisit d'écrire ceci:

È

Le mot suivant était encore plus compliqué. Elle avait compris que rajouter une consonne à une voyelle lui rajoutait une nuance. Si elle avait su lire "u" et "n", elle l'aurait donc prononcé "une". Mais là, les deux lettres se combinaient pour donner un autre son, ce qui la troublait car Offray n'avait pas encore abordé ce principe. Ne sachant quoi faire d'autre, et lançant un regard interrogateur à son professeur, elle se résolut à contrecoeur à écrire:

U N

Restait le mot "con". Le "c" au début lui semblait logique. Il ajoutait une nuance au son qui suivait. Cette nuance, elle l'aurait prononcé [k]. Mais là encore, deux lettres dont une consomme formaient un seul son, ce qui la troublait. Mais là encore, elle n'avait pas d'autre choix que d'écrire comme Offray le lui avait montré:

C O N

Elle se redressa mais au lieu de se montrer fière de son travail, elle se tourna vers Julien et lui posa cette question:

"J'y comprens qu'dalle à vot' "un" et à vot' "on". Pourquoi qu'y'a deux lettres pour un seul son. J'croyais qu'les conso-machins, y rajoutaient un truc au bruit des voy... voye... des trucs, là."

[Toujours devant l'entrée de la prison]

Ossian écouta attentivement Sir Jontas sourit de manière un peu forcée en faisant une petite révérence...

Mais tout le plaisir fut pour moi mon frère... Oui je doute pas que vos gardes soient habitués view tous les numéros qu'il y a dans ces realms...

C'est pas tout çà mais il commençait à se géler les miches... et là vue ce que le Commandeur était en train de rétorquer au frère Odoacre on été bon pour le lancement d'un nouveau débat enflammé...* Bon où c'est qu'il y a une chaise dans ce bouiboui là... que je puisse m'assoir le temps qu'ils règlent leur compte... *

Ossian cherchait des yeux l'objet tant convoité... mais les seuls sièges disponibles étant ceux de la salle de garde dont il voyait, envieux, le feu crépiter... c'était mort... * Pff y en a qui ont de la chance... bon comment se réchauffer???* Ossian comença à sautiller sur place en se frottant les mains et les poignets... Puis il sentit à chacun de ses petits sauts quelque chose qui venait se heurter contre ses cuisses... * Ah mais oui c'est bien sûr!!! Ma gourde!!! Une bonne lichée de jackdaniel's çà me fera pas de mal!!!* Il déboucha sa gourde et s'en but une bonne rasade. Puis s'essuya la bouche d'un revers de main... et lacha:

Haaaaaaaahhhhhhh!!! A y a rien de better qu'un peu de wisky pour se sentir well !!!
Oups...

Ossian venait de se rendre compte qu'il avait parlé un peu... fort... Le frère Odoacre allait encore y trouver quelque chose à redire... * J'aurai mieux fait de me taire sur ce coup là moa... Je sens que je vais pas le garder longtemps mon wisky... * Il reboucha sa bouteille et sourit niaisement aux personnes présentes en se dépéchant de ranger sa gourde dans sa sacoche en purs poils d'ours qui pendait entre ses cuisses...

Glacial

Sire Baron, vos Ordres stipulent uniquement que vous avez le DROIT de fouiller tout individu.... mais ne vous obligent pas à le faire !
Il s'agit donc de votre propre jugement personnel que de considérer des Diacres d'Eglise comme des "individus" qu'il vaut mieux fouiller...

*Ouf il a rien entendu... Visiblement c'est le fait d'être fouillé qui le préoccupe vraiment...* pensait Ossian en son fort intérieur. Le diacre nornand se recula un peu et se mit un peu en retrait par rapport à Odoacre et commença à faire des signes désespérés au Commandeur de la garde... en articulant sans qu'aucun son ne sortent de sa bouche lentement de manière à se faire comprendre: "Lais-sez tom-ber com-man-deur! Si-non on y est en-core to-mo-row... Et moi je me gè-le!!! "Le tout accompagné de mouvements de bras et de clacages de genoux...

Jontas regarda Odoacre.

Ce que je vous montre est ce que je peux faire, pas ce que l'on m'a demandé de faire. Les ordres sont et resteront que toute visite au sein de la Caserne Pontificale se doit d'être suivi très sérieusement avec fouille des visiteurs.

Puis, le Commandeur vit derrière Odoacre, Ossian en train de gesticuler dans tous les sens. Il eut beau chercher la signification de ces mouvements, il ne comprit pas ce que cela voulait dire et pensait que la fiole utilisée auparavant par l'homme devait être assez corsée.

La suspicion aristotélicienne universelle s’abattait désormais jusque sur les clercs résidant à Rome.
Pour sa part, ayant vu en Guyenne l’impudence de l’Eglise à exiger des fidèles les preuves de sacrement qu’elle-même était incapable de fournir, Jandebohem se prêtait, résignée à toutes les folies administratives et cultuelles.
Voilà ... j’ai signé le formulaire 457U5834 et annexes précisant que je ne porterai pas atteinte à la santé des prisonniers ni n’endommagerai les biens meubles tels que grilles, chaînes et instruments d’enquête réservés à l’usage exclusif des agents de l’inquisition