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Tour d'astrologie de Castres

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Tour d'astrologie de Castres Empty Tour d'astrologie de Castres

Message par Julien Offray Jeu 11 Sep - 21:55

Lieu : La tour d'astrologie de Castres, posté en halle de Castres puis à la taverne du Royaume.
Personnages : Constant Corteis, Odoacre de Corinthe, Diane Wiatt d'Azayes, Ectogamat.
Date : fin août/début septembre
Cadre : Ce topic est la suite directe de l'enlèvement de Constant par Odoacre.


Dernière édition par Julien Offray le Lun 26 Jan - 2:30, édité 5 fois
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Tour d'astrologie de Castres Empty Re: Tour d'astrologie de Castres

Message par Julien Offray Jeu 11 Sep - 21:57

Post initial : Odoacre

Une grande tour.

Achetée par Odoacre de Corinthe, réaménagée quelque peu.

Tout en haut, un gros tube.... en fait une lunette d'astrologue, qui grossit énormément...

De jour, il est possible d'admirer le paysage alentour... d'espionner les paysans...

Mais son utilisation est nocturne... pour observer les astres et tout particulièrement la Lune...


Cependant, la Tour est fermée, comme abandonnée.

Et sur la porte est cloué un parchemin.




Aux paroissiens de Castres,

Nous, Odoacre de Corinthe, Evêque de Rodez,

Déclarons vouloir nommer un Chapitrain - laic au rang équivalent à celui de

Chanoine pour administrer, donner vie et proposer aux gens de Castres et

aux voyageurs l'utilisation de la Tour d'Astrologie, adfin

d'observer et d'étudier les Damnés et les Princes Démons

condamnés à des souffrances affreuses et absolues pour

l'éternité dans les Enfers Lunaires.
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Message par Julien Offray Jeu 11 Sep - 21:59

Premier post : Odoacre

Castres, enfin.

La Tour était toujours là, abandonnée.

Le vieux Grec sortit une clef, ouvrit la porte, en ayant bien pris soin de déchirer le parchemin et de le jeter dans la boue.

Il attacha sa mule au dehors après l'avoir déchargé.... l'homme ligoté fut une fois de plus trainé par terre par le vieux Grec qui l'emmena à l'intérieur.

A la lumière d'une lampe à huile accrochée au rez de chaussée, le vieux Grec commença par faire un peu de ménage, et sans monter tout en haut, il ouvrit plutôt une grille au rez de chaussée donnant sur un escalier en colimaçon descendant.

Des caves.


Il y déposa son chargement.

L'homme dormait toujours.

Il le laissa là : un soupirail laissait filtrer de la lumière...

Il lui retira ses liens pour fixer un anneau de fer à sa cheville droite, reliée à une chaîne fixée au mur.

Hors de sa portée, un fauteuil, un foyer, une armoire, un gros coffre et une table.

Le vieux Grec remonta alors et entreprit de nettoyer le reste de la tour.
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Tour d'astrologie de Castres Empty Re: Tour d'astrologie de Castres

Message par Constant Corteis Jeu 11 Sep - 21:59

Pour tout dire, "l'homme" ne dormait pas vraiment.
Constant avait plutôt une tendance nette et avérée à être dans les vapes. Il faut dire que le vieux fou n'y avait pas été de mains mortes sur les coups de bâtons...

Il se réveilla tout de même, au bout d'un certain temps qu'il était dans l'incapacité absolue d'évaluer.
Il faisait sombre.

Constant scruta un moment la pièce, sans discerner grand chose, avant de prendre conscience (hélas) du mal de crâne atroce qui lui raclait l'encéphale.

Il ne se souvenait de rien pourtant, juste s'être couché dans une chambre qu'il avait loué dans une taverne mal fréquentée.
Il avait dû y aller sacrément fort sur la bibine, ou autre, pour se démonter la tête à ce point ! C'était d'ailleurs étonnant, car Constant ne buvait quasiment plus d'alcool...

Il entreprit de se masser l'occiput, dans l'espoir, timide mais on fait avec, que cela pourrait le soulager quelque peu.
Bizarre...

Il avait les cheveux gras, très gras. Il avait toujours détesté les cheveux gras. Mais là c'était plus que gras, il avait les cheveux collés, coagulés.
Il gratta un peu sa tête, et ressenti une vive douleur. Il retira sa main, qu'il porta à la faible lumière qui émanait d'un soupirail pour observer.
Elle était pleine de croutes de sang séché.

Voilà qui amenait un élément intéressant, qui mettait à mal l'hypothèse d'une soirée trop arrosée, avec moult jeunes filles aux mœurs et aux tenues légères, que Constant avait forgée en hâte et par désespoir de cause pour expliquer son amnésie.
Dommage...

Il voulut bouger un peu, mais fut bien vite confronté au fait qu'il était enchaîné par le pied.
Ah non ! Là ça commençait à devenir carrément désagréable !
Le mal de tête, Constant pouvait s'en accommoder, mais l'enchaînement, alors ça pas question !

Ragaillardi par cet ignoble affront à sa dignité morale, il déclencha l'extension de ses membres inférieurs afin de se mettre debout, se rendant compte aussitôt qu'il faisait preuve d'un enthousiasme légèrement trop optimiste...
Il tituba arrivé à mi chemin, et se tint accroupi un moment, en tentant d'absorber la douleur que l'afflux sanguin dans sa cavité céphalique n'avait pas manqué de susciter par une grimace dont il se fichait totalement, en l'occurrence, du caractère potentiellement très disgracieux.
Décidément, ça devenait un dada de se beigner la tête dans tous les coins...
Il allait peut-être falloir qu'il consulte un spécialiste, ce qui était assez mal barré. Il y avait aussi la solution de s'attacher un coussin autour du front, ridicule mais efficace.
Constant espérait que ceci ne réveillerait pas les symptômes qu'il avait depuis Genève, lesquels commençaient à se montrer moins véhéments depuis quelques semaines...

Il finit par s'allonger à nouveau par terre. Il était encore mal réveillé, et plutôt mal en point. Il lui fallait du repos.
Constant ne savait toujours pas où il était, ni ce qu'il y fichait, ni même comment il s'était retrouvé là. Mais, pour le moment, sa curiosité était efficacement bridée les prérogatives impérieuses de cette migraine envahissante...
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Message par Julien Offray Jeu 11 Sep - 22:01

Troisième post : Odoacre

S'était-il réveillé ?

Difficile à dire... et sans aucune importance... il avait intérêt à se réveiller rapidement...

Le vieux Grec comptait bien enfin se venger de tous les désagréments que lui avait causés Julien Offray... mais avant de commencer les choses sérieuses, il allait le torturer intellectuellement, le forçant à se perdre dans des méandres philosophiques inutiles comme il aimait à le faire, ce qui ne ferait que lui rappeler les coups portés à sa tête...

Il sourit....

Il sortit de la tour en portant deux sacs.... et se posta devant le soupirail.

Il ouvrit le premier et jeta une quinzaine de poussins, vivants par le soupirail, sur la forme allongée....

Puis il ouvrit le second sac... et avec une pince à cornichons, saisit uen sorte de serpent.... assez gros et lourd.... de la longueur d'une jambe et de l'épaisseur d'un bras.... de ces reptiles qui ne crachaient ni n'empoisonnaient mais serraient.... étouffaient.... gobaient.... il lâcha le serpent au sol, visant à côté de l'homme.....


Puis il resta posté accroupis près du soupirail.... l'homme défendrait-il les poussins ? Se sacrifierait-il ?

Solliloquerait-il ?

Il attendait.

Etant dans un contre jour, il savait que l'homme d'en bas ne pourrait pas distinguer son visage.... il sourit.
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Message par Constant Corteis Jeu 11 Sep - 22:02

Constant dormait, et ne se réveilla pas avant la pluie de poussins déclenchée par le vieux grec.

Brusque réveil, d'ailleurs.
Il en avait reçu en plein dans la tête, ce qui le tira de suite de sa somnolence.

Il émergea douloureusement d'ailleurs, peu aidé il faut le reconnaître par cet environnement hautement incongru...
Il avait déjà mal au crâne, et se trouvait étendu et attaché dans un lieu qu'il ne connaissait pas le moins du monde, voilà qu'il voyait des poussins à présent... Et il ne se contentait pas de les voir, en plus, il les entendait distinctement, et le concert cacophonique de "piou-piou" que lui proposaient les volatiles en devenir n'était vraiment pas du genre à arranger sa migraine...

Il repoussa de l'avant bras une petite boule de duvet jaune, laquelle semblait bien trop cavalière, et nourrissait vraisemblablement l'odieux projet de venir lui picorer l'arrière du crâne.
Un éclair traversa l'esprit de Constant : Peut-être était-il condamné à mourir ainsi ! Un frisson lui parcouru le dos... C'était vraiment super ridicule comme mort ! Picoré par des poussins, bonjour le panache...
Pire ! Peut-être était-il déjà mort ! Peut-être était-il le jouet d'un Dieu taquin et pervers, ou de ses princes démons auxquels il n'avait jamais cru.
C'était évident d'ailleurs ! Il s'était bien souvent moqué ouvertement du dogme aristotélicien, voilà qu'on lui rendait la pareille ! Il allait mourir étouffé dans la honte et la plus grasse bouffonnerie, noyé dans la mélasse du ridicule !
Il se voyait déjà, décédé, mort, et d'une mort sûrement pas très orthodoxe !

Les timides hypothèses qu'il avait échafaudée à la va vite pour rendre compte de sa situation se chevauchaient à présent, il revoyait celle de la soirée arrosée et de l'ébriété abusive. Il était mort ainsi, donc !
Tout se répercutait dans son esprit encore endolori, et se mélangeait en improbables considérations. Il avait donc péri, étouffé sûrement. Pourquoi pas entre les généreuses protubérances mammaires d'une jeune fille à l'étreinte trop audacieuse ? Pire, peut être ! Noyé dans les renvois prédigérés de son propre repas ! Il se voyait, endormi sur son lit après l'orgie, s'étouffant dans ses propres vomissures.

Et tous étaient là ! Et se moquaient de lui.
Tous les gens qu'il n'aimait pas ! Ceux-là même qui lui avaient un jour fait l'innommable affront de sembler penser savoir la moindre chose mieux que lui.
Ils riaient bruyamment, égayés par ce spectacle grotesque.
Il y avait Guillaume de Lorgol, Cyril Kad d'Azayes, Djahen Shaggash, Odoacre de Corinthe, le couple d'Alanha, Phelipe de Saunhac, Motarde d'Ascalon, et bien d'autres encore.

Ils devaient d'ailleurs le voir à présent ! Nul doute qu'ils se délectaient de ce spectacle lamentable.
Le soupirail ! Ils devaient l'observer de là !

Ils allaient donc voir les poussins se repaître lentement de lui, avec leur mignonne et adorable allure de petites boules de plumes innocentes, leur joli petit bec rebiquant innocemment comme une question naïve et rafraîchissante à la vie, leur démarche gauche et mal assurée, terriblement burlesque, leur air délicieusement idiot, leur regard poignant du vide le plus désopilant. Et les "piou-piou"...
Comme une marche funèbre sur un air de chanson à boire, un cantique que l'on beuglerait en se bouchant le nez, une prière en rots, un orgue bouché à l'urine glougloutant ses sonorités en vapeurs odorantes, une lyre étincelante dont on se gratterait l'entrejambe au rythme lubrique des litanies de tonalités trempées de sueur.

Maudits poussins ! Anges de mort en costume de clown ! Vecteur de destruction travestis d'innocence ! Pervers sadiques à l'alibi de candeur, picoreurs implacables des amours propres vaincues, boullotteurs apodictiques des fiertés d'antan, grignoteurs avides de la dignité d'homme.

Ils le mangeraient, donc, mastiquant en cadence sur le fil des éclats de moquerie dont s'abreuveraient les spectateurs hilares, ivres de ce spectacle incongru si irrésistiblement grotesque.
Constant aussi rirait ! Jaune, quand même, comme les poussins de la mort.
Il n'aurait pas le privilège d'une mort tragique, ni même le respect d'une mort anodine. Il n'y aurait personne qui éprouverait la moindre compassion pour cette victime trop pitoyable.

Les poussins prendront leur temps, en plus. Ils le dégusteront lentement.
Ils commenceront même par lui ôter ses vêtements d'ailleurs, l'écorchant au passage de sa dignité d'être humain. Puis ils pousseront l'impudeur plus loin encore, et piqueront sa peau, qu'ils clairsèmeront gaiement jusqu'à la faire disparaître. Constant serait alors à nu, et son âme affleurerait, suintant de ses chairs. Toutes ses peurs, ses phobies, ses petits secrets, ses sentiments et fantasmes cachés seraient hurlés à la face d'un monde avide de potins sur une voix de fausset, comme un chant d'allégresse soutenu par la cacophonie rieuse des poussins chanteurs de la mort.
Puis ils attaqueront les chairs, et concasseront les os.

Il ne resterait plus rien de lui alors, et Constant sera enfin en paix.
Faux espoir, les poussins feront les choses à fond.

Ils le digèreront, puis, outrage suprême, le répandront en colique sur la surface du sol, en traçant son nom à l'encre indélébile de leur matière fécale.


Étonnamment, il ne fallut pas bien longtemps à Constant pour mettre sur pied son délire.
Il en fut tiré par un bruit mat, tout à côté de lui. Autre chose était tombé.
Pas un poussin cette fois, quelque chose de plus gros.

Constant se redressa un peu. Il ne fut pas le seul d'ailleurs, et tomba nez à nez avec un énorme serpent qui le toisait d'un air qui n'incitait semble-t-il pas à l'urbanité...
Le réflexe de Constant ne mit pas longtemps à partir, et se matérialisa en une brève combinaison de flexion et d'extension de la jambe gauche, laquelle prit la forme d'un gros coup de savate dans la tronche du reptile.
Le deuxième acte de ce plan de défense inconsciemment improvisé fut l'envoi discret d'un poussin qui traînait en direction du serpent, de manière à occuper la vilaine bête.

Constant n'y connaissait pas grand chose en serpents, mais suffisamment pour ne pas avoir envie d'instaurer une trop grande intimité entre lui et l'animal. Il avait peur du venin, tout simplement.

Il s'était mis debout à présent, et regardait la scène qui se déroulait devant ses yeux.
Le serpent semblait avoir décidé de canaliser son mécontentement sur la pauvre petite bestiole jaune et innocente qui lui avait été envoyée...
A présent qu'il n'était plus à proprement parler dans le feu de l'action, Constant sentit une pointe de compassion pour l'infortuné volatile. Il eut même le temps de s'en vouloir un peu, durant l'ingestion éclair du reptile. Toutefois, le mécanisme de ressassement de sa culpabilité se trouva entravé par la reprise de l'attitude véhémente du serpent à son égard, que Constant balaya d'un revers du pied droit, au terme duquel une autre boule de plume fut expédiée à son bourreau d'écailles.

La situation était inconfortable, car, si les poussins étaient encore relativement nombreux à courir dans la pièce, ils étaient un ou deux à peine à se tenir à portée de chaînes...
Il allait devoir trouver un autre plan, et vite, pour occuper la bestiole à autre chose qu'à lui bouffer les mollets...
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Message par Julien Offray Jeu 11 Sep - 22:04

Cinquième post : Odoacre

Le vieux Grec était un peu déçu.... il se servait des poussins comme appât, sans vraiment laisser apparaître le moindre cas de conscience.... et il ne levait pas la tête vers le haut...

Odoacre hésita à soulever sa robe pour uriner sur le jeune homme depuis le soupirail, mais il craignait qu'on le surprenne.... ce n'était sûrement pas le moment !

Il choisit donc de rentrer dans la tour, se plaça en haut des marches qui menaient à la cave et s'y assit.

Il sortit ensuite une guimbarde et joua un air.

Pas vraiment une mélodie.... seulement deux notes.... une sorte de tierce... assez fausse par ailleurs, et il les répétait inlassablement, sur le même rythme.
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Message par Constant Corteis Jeu 11 Sep - 22:06

Le calme était revenu depuis quelques instants.

Constant s'était assis, adossé au mur. Le serpent, lui, était nonchalamment vautré, enroulé sur lui même, au prise avec une digestion visiblement accaparante.
Maudits poussins... Peut-être lui picoraient-ils l'estomac (si tant est qu'il y ait un sens à parler d'estomac pour un serpent) ? La pauvre bête.
Le mignon reptile ne cherchait pourtant qu'à se nourrir ! Rien de condamnable là dedans.

Les poussins eux, par contre, étaient foncièrement mauvais.
Constant le percevait à présent, il voyait clair dans leur jeu, et remerciait son sauveur d'écailles.
Il était certes possible que le reptile le tue, lui aussi, mais, le cas échéant, cela serait fait sans méchanceté, dans le respect de la dignité humaine.
La véritable dignité, s'entend, pas les fiertés constipées ballonnées d'ignorance de la Noblesse, celle de l'irréductibilité des consciences spécifiques.

Il restait encore une dizaine de démons jaunes, que le serpent n'avait point encore croqués. Question de temps, espérons !
Ils vaquaient à présent à leur occupations. Des occupations de poussins... Détestable chorégraphie putassière prenant en traître la corde sensible de l'âme émue par leur gaucherie feinte.

Ils ne piaillaient plus, et c'est donc un lourd silence que vint timidement déchirer le bruit d'une agitation indistincte venant d'en haut, à travers le soupirail.
Il y avait quelqu'un, c'était sûr.

Constant plaça son bras devant ses yeux, afin de tâcher de discerner ce qu'il pouvait y avoir derrière la lumière qui l'éblouissait. Peine perdue. Il n'avait pas la tête à crier, et décida de signaler sa présence par un autre moyen.
Par chance, un kamikaze à duvet jaune avait entrepris une attaque en solitaire, et grimpait à présent sur ses chausses. Il s'en saisit, et le lança de toute ses forces à travers l'ouverture.

Il attendit quelques instants. Pas de nouvelles.
De deux choses l'une, donc, soit il n'y avait plus personne en haut, soit le redoutable oisillon s'était fracassé le crâne sur un barreau métallique, voire une grosse pierre, et agonisait à présent, s'étouffant en reniflant douloureusement dans la mare de son propre sang épanché de sa tête fissurée. O combien plus burlesque devait à présent être sa démarche ! La véritable maladresse naturelle de deux pattes fracassées, pure, honnête, rafraîchissante et candide, sans arrière pensée démoniaque, dérapant dans son sang en un ballet hilarant, un cirque bon enfant. Bien fait.

Mais la réjouissance de ce juste retour des choses ne suffit pas à compenser le constat d'échec gnoséologico-balistique de cette tentative.
Constant n'en savait pas plus. Et le calme était revenu.

(Situation initiale) - 1 poussin.

Constant s'ennuyait à présent, et ne tarda pas à entendre des sons étranges.
Au nombre de deux, toujours les mêmes. Comme si un débile léger essayer de composer de la musique.

Malédiction ! Constant détestait la musique et tout son cortège de raisonnements pompeux.
"Gnagnagna le cycle des octaves !", "Gnagnagna la quinte du loup !", "Gnagnagna le comma syntonique !".
Pffff ! Quelle puérilité. Tous ces délires numériques post-Pythagoriciens sur l'harmonie l'agaçaient au plus au point.

Constant avait pourtant joué de la harpe. Mais il avait joué faux, bien plus encore : il avait joué sans le moindre référentiel de justesse.
Qu'est ce qu'elles étaient laides, ces deux notes répétées en boucle !
Fausses, déjà, mais d'une fausseté contrite, qui se reconnaît comme telle, comme un serf qui plierait l'échine, adoubant par paresse d'âme sa subordination absolue à un maître plus digne. Comme une détestable tentative de plaire au monde, de se perdre en lui, d'attaquer au marteau les reliefs des esprits supérieurs pour les empêcher de s'élever au dessus des convenances.

"Je suis fausse, je le sais et j'en pleure ! Pardonnez moi, pitié ! Laissez moi une chance !"


Ecoeurant.
Et nombreux étaient ceux qui se comportaient ainsi, érigeant les conventions en justesse, pour s'amputer ensuite de leurs plus beaux atours pour entrer en tassant dans les cadres. Peine perdue ! On ne martyrise pas son coeur impunément, il revient toujours, comme la note fausse, tendant vers la consonance, finit toujours par s'étaler, se liquéfier, se répandre en battements prétendument disgracieux.

Constant se boucha les oreilles.
Il était mieux ainsi.

Il n'avait plus sommeil. Dommage, car il s'ennuyait ferme à présent.

Il regardait le serpent, et laissait divaguer son esprit scientifique.
Une question, essentielle parmi toutes, lui taraudait l'esprit : que deviendrait un serpent si on le mettait à l'envers ?
C'est vrai qu'à tout prendre, un serpent n'est jamais qu'une chaussette. Que se passerait-il si on se l'enfilait au bras, jusqu'à toucher le fond, puis, ayant agrippé l'extrémité de l'intérieur, nous tirions d'un coup sec pour retrousser l'animal ?

Il serait bien à l'envers ! Pas de doutes possibles !
Quelles conséquences cela pourrait il avoir sur son comportement ?

Peut-être inverserait-il tout ?
Il mangerait du foin par exemple, se déplacerait à reculons, sortirait sa langue par les fesses.
Il deviendrait sûrement gentil ! Apprivoisable même ! Comme un cheval sans pattes.
Constant se voyait déjà, pénétrant glorieusement dans une ville bien peuplée, sous le regard ahuri des badauds, juché sur un char tiré par une multitude de "tnepres".
Nul doute que Bellérophon et Pégase pourraient aller pleurer leur mère !

Bien plus encore ! Il deviendrait intelligent, à n'en pas douter. Aristotélicien, même !
Constant se voyait à présent professeur de pastorale, sifflant ses explications sur le dogme à ses élèves attentifs, assis sur leur tête et la plume serrée par la queue.
Et bientôt, il n'en doutait pas, c'est sur le postérieur d'un de ses dignes apprentis que sera déposée la coiffe papale !
Il ridiculiserait même les rois de ses dons thaumaturges, et guérirait n'importe quelle maladie de son venin devenu sérum !

Ce petit raisonnement sur le pouce eut le mérite d'ôter toute peur à Constant vis à vis du futur pontife.
Il hésitait toutefois à tenter l'expérience, le génie en puissance qui sommeillait toujours était encore à l'endroit, sauvage et agressif, donc. Venimeux, surtout.

Mais il était ragaillardi. Au moins était-il sûr d'une chose : si le serpent le mordait, il n'aurait plus rien à perdre, et aurait la possibilité de pousser cette expérience à son terme, avec, peut-être, à la clé, la plus grande avancée épistémologique de toute l'histoire des sciences.
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Message par Constant Corteis Jeu 11 Sep - 22:08

La Gaudinière à Agrigente.

Rien.
Oui, rien, que dire de plus ? Que dire tout court d'ailleurs, dès lors que la moindre parole abolit la vacuité ? Comment rendre compte du poignant désarroi de celui qui, confronté au néant, s'ennuie, et voit se perdre sa volonté en fantômes vaporeux, ectoplasmes d'envies affalés sur la branche d'existence que scie en riant la cruelle absence d'un espace assez dense pour servir de matelas ontologique aux étants perdus dans les limbes de l'errance, de la fuite, de l'anathème impérieux de la timidité d'un monde trop effrayé pour être ?

Difficile...

Par chance il n'y avait pas de néant ici. Juste un monde déjà vu. Lisse, fade, comme la mollesse d'une vieille femme aux chairs tombantes, aux lèvres flasques, sourdines libidinales étouffant les allants de leur étreinte maussade, tiède et usée comme une poix fatiguée de servir; aux hanches lourdes, pesantes comme des couvercles à orgasme.
Tout était désespérément à sa place, les poussins faisaient ce qu'on était résolument en droit d'attendre qu'il fisse, c'est à dire piailler comme des cons en exhibant sans pudeur la gaucherie ridicule de leur démarche absconse. Constant détestait voir marcher un volatile. Qu'y avait il donc de logique à ce que ces saloperies se sentent obligées d'agiter la caboche à chaque pas, comme si chaque étape de la misérable et laborieuse procession qui les menait de la naissance à la mort se devait d'être rituellement soulignée par un hochement de tête disgracieux, comme l'acquiescement anatomique involontaire à l'inéluctabilité de leur fin prochaine ?
Constant ne supportait plus les poussins, et ce n'était qu'en vertu d'une paresseuse indolence qu'il n'allait pas tordre un par un tous ces cous détestables, odieux responsables du halètement pendulaire et saccadé, obstiné dans l'erreur et le mauvais goût esthétique, dont ces horreurs en duvet jaune faisaient la base de leur chorégraphie quotidienne.

Le serpent ne bougeait pas, lui, il restait à dormir en boule, ramassé sur lui même comme un membre impuissant, un gros boudin mou acheté au mètre sur un marché de campagne.
Constant n'avait plus que mépris pour lui, pour ce gros tuyau pendant qui osait se répandre ainsi à la vue de tous, scandant aux yeux voyeurs qui se poseraient sur lui l'étendue de sa petitesse d'âme, le nanisme de son courage de vivre, l'atrophie de sa volonté de s'inscrire dans la marche en avant d'un monde qui ne l'attendra pas.
Pauvre grosse verge démissionnaire, fripée et retroussée sur elle même pour qu'on lui fiche la paix.
Là encore il avait bien de la chance que Constant répugne à considérer les autres au point d'agir pour eux. Il se serait levé sinon, et aurait saisi l'animal.
Il en aurait fait un nœud, comme d'un lacet de chaussure, scellant ainsi la condamnation à mort de cette espèce non viable. Les serpents tourneraient en rond, exclus de la marche de la vie. Bien fait pour eux.

Le reste ne bougeait pas.

Tout ceci était mort, et l'appétit de Constant glissait sur les cadavres en laissant planer une odeur de putréfaction. Ce qui vit se conserve, et se créé à chaque instant pour cela, condamné à changer, à mûrir, acculé au génie créatif pour conjurer la mort. Ici la répétition avait gagné et le monde était bègue. Mais Constant, lui, vivait toujours. Un peu.

Il sentait le martèlement de son cœur qui se pressait sur sa poitrine, comme un coup de canon dont le boulet jouerait une marche militaire sur le xylophone de ses côtes. Il se sentait happé par l'appel à agir des sirènes de ce monde femelle qui le draguait de face, l'incitait à le prendre, le caresser, le façonner, le peloter des mains. N'importe quoi d'ailleurs, mais agir ! Faire, toucher, saisir, laisser sa marque dans le terreau fertile d'une matière à l'abandon lubrique.
Il était exclu de son propre corps, propulsé, postillon ek-statique glissant le long d'un monde trop poli par le lest abrasif des existences sur place, étincelle centrifuge éructée par l'explosion d'une conscience sous pression.

Constant était assis, nonchalamment adossé, sa tête endolorie reposant sur le mur. Il avait pris soin de ramasser ses cheveux gorgés de sang en coussin capillaire, pour ne pas trop souffrir.
Il regardait la pièce. Non ! Il était dans la pièce, ayant perdu son corps, il s'irradiait en spasmes le longs des contours insipides qui s'offraient à son aventure, il se répandait comme une onde dans le creux béant qui s'ouvrait sous lui, sans jamais un obstacle. Il errait donc, sonar déçu, en attente de l'évènement nouveau, intéressant en lui même, sur lequel il rebondirait pour retourner enfin en lui même.

Son champ de vision embrassait l'intégralité de l'endroit, et Constant se contentait de ce panorama général. Du reste, sur quoi aurait il pu focaliser son attention ?
Il regardait seulement, car on ne peut faire autrement. Il tenta, tout de même, de faire taire ses yeux en les voilant de paupières. Mais il voyait toujours, il discernait trop bien cette membrane de peau, sur laquelle dansaient les phosphorescences oniriques qu'imprimaient sur ce rideau dermique les lumières de la salle.
Nulle part où aller donc, il fallait regarder, et défier le spectacle du vide en duel de patience.

Constant était calme. Il respirait lentement et reposait son cœur. Il voyait tout, et ne regardait rien. Discernait-il seulement ? Pas sûr.
De moins en moins peut-être...

Il avait désormais franchi le cap noétique, et sa perception n'était plus qu'impression, pur choc sensible, galimatias de couleurs.
Il s'abandonnait, et ralentissait encore. Bientôt les formes elles-mêmes se disloquèrent en diluant leurs contours.

Constant voyait flou, les objets se chevauchaient à ses yeux qui ne mettaient plus rien au point. Il lui semblait que le monde vibrait, et que les corps s'empiétaient l'un l'autre. Comme si tout ce que son attention grossière et paresseuse avait autrefois synthétisé en matière n'était que vibrations et flux.

Le spectacle était plutôt plaisant. Distrayant en tout cas, novateur, rafraîchissant. Constant l'observait de bonne grâce.
Il était à présent parfaitement détendu, relâché. Il cessa bientôt de voir, par manque de temps. Il ne disposait plus du moindre laps de temps dans lequel il pourrait tendre l'acte d'une perception quelconque. Le monde ne vibrait plus donc, et se présentait à présent sous une forme parfaitement homogène, une bonne grosse pâte incolore.

Le propre corps de Constant avait disparu aussi, sous les yeux amusés de son propriétaire qui l'avait vu se répandre dans le monde comme une cire qui fond au rythme agonisant d'une perception aux mailles de plus en plus lâches. Constant n'était plus étendu dans l'espace, quel confort ! Il pouvait être partout à la fois.
Quel ennui également... L'idée même de bouger, remuer, battre des bras, saisir un objet, se tourner les pouces ou n'importe quoi d'autre était devenu inintelligible.

Ce n'était pas ça que le jeune homme cherchait !
Il voulait quitter ce monde, ou plutôt, il voulait cesser d'être ce monde.
Il se retendit donc, et retrouva son corps. Le monde, lui, resta le même, et Constant était à présent perdu dans un océan de vide.

Retour au départ en somme ? Pas tout à fait.
Il y avait tout de même une chose, mince, ténue, fragile, mais pourtant présente, qui retenait l'attention de Constant...
Un murmure.

Un bourdonnement indistinct, mais dont on percevait néanmoins clairement la nature logorrhétique, sans aller jusqu'à comprendre le sens tout de même. Il fallait s'approcher ! Saisir au plus vite cet hameçon au mépris des risques.

Constant courut, donc, en direction de l'endroit d'où ses oreilles semblaient lui indiquer que provenait le bruit.
Il se sentait léger du reste, n'ayant pas à proprement parler de poids... C'était assez agréable, et très récréatif. Il ne s'ennuyait plus à présent, et s'amusait à rebondir sur ce vide docile si prompt à se plier à toutes les fantaisies.

C'est ainsi que, sans y avoir fait attention, il se trouva rapidement nez à nez avec la source du murmure qui l'avait précédemment intrigué.
Constant était essoufflé, ébouriffé par sa course, il observa un instant, le temps de reprendre ses esprits, la scène qui se jouait devant lui.

Il remarqua d'abord un immense chaudron, mais il était trop loin pour regarder ce qu'il pourrait y avoir dedans. Il pouvait simplement voir qu'il était grand, et que, bizarrement, il n'y avait nul feu en dessous. Il devait bien être haut d'un mètre, et son diamètre devait bien faire le double. A bien y regarder il s'agissait plus d'un puits que d'un chaudron d'ailleurs. Oui voilà, un grand puits de fer qui dépassait du sol.

La curiosité de Constant était piquée au vif, et il brûlait de l'envie de regarder le fond. Mais il n'osait pas, il était intimidé...
Autour du puits se tenaient face à face deux personnages, qui répétaient en boucle la même litanie. Il y avait un homme et une femme. Constant les connaissait bien...

Il avait déjà croisé la jeune femme par deux fois, sur les collines verdoyantes et dans un champ de coquelicots... Il l'observa longtemps.
Elle ne pouvait pas le voir quant à elle, car elle tenait ses yeux clos, les mains jointes en prière sur le cœur.
Constant s'approcha, machinalement, victime du magnétisme de la jeune fille. Il pris un vif plaisir à détailler sa physionomie. Elle n'était pas si belle en fait, pas plus qu'une autre du moins. Constant s'hasardait à présent à étudier le calibrage du visage et du corps de la jeune fille avec le regard prétendument objectif de l'analyse géométrique. Rien de notable en fait, la jeune fille était jolie, sans plus. Qu'importe, il était amoureux d'elle.
Pas consciemment certes ! Il y avait bien loin d'ici à ce qu'il s'en rende compte, et encore plus de là à ce qu'il l'admette. Mais il l'aimait, et la regardait en conséquences. Il la voyait belle, lui, à l'évidence, et les maigres conclusions que lui soufflait timidement son étude esthétique le faisaient bien sourire. Elle était la plus belle, une fois pour toutes et à jamais. Mieux, elle était la seule à être belle, profondément, au delà des apparences, elle était pleine, pure, gorgée de sève comme un fruit mûr. Constant aurait voulu la croquer d'ailleurs, l'ingérer, digérer son corps pour somatiser son amour en une transsubstantiation fusionnelle.
C'est vrai ça, au fond, Constant n'avait jamais choisi d'être un homme. Que se serait il passé s'il avait été une fille, s'il avait été autre ? Tout le monde est un jour confronté à cette question, jusqu'à ce que l'amour y réponde. Elle était là, en face de lui, cette réponse, son alter ego, cette fille en laquelle il croyait reconnaître l'incarnation de ses penchants féminins. Il la désirait, beaucoup, mais non pas pour l'avoir, mais pour l'être enfin et se sentir complet. Pour qu'elle porte et fasse vivre les représentations qu'il ne pouvait et ne voulait endosser, pour qu'elle anime enfin cet être de fantasme que la naissance fait mourir.
Constant avait toujours fustigé l'indigence de la conjugaison latine, qui négligeait le duel, forme de la dyade. Comment ne pas oublier dès lors cette spécificité du couple, cette façon d'être plusieurs tout en ne restant qu'un, cette valeur intrinsèque de la vie à deux ?
Un jour viendra, hélas, où l'amour véritable mourra étouffé sous le poids de ce laxisme linguistique.

Mais ce temps n'était pas encore venu, et Constant dévorait la jeune fille d'un regard gourmand. Il observait ses longs cheveux, qui descendaient gracieusement le long de ses épaules, glissant au passage sur une robe anecdotique.
Il voulut la toucher, mais se retint. Il n'osait pas, et laissa courir sa main à quelques centimètres au dessus de cette chevelure qu'il brûlait de saisir.

Et la jeune fille parlait, elle récitait encore son poème. Constant l'écouta un moment. Etrange... c'était une langue qu'il ne connaissait pas.
Qu'importe, la voix était si douce...

De l'autre côté du puits, en revanche, se faisait entendre une voix dure, éraillée, grave et rauque comme le rugissement d'un fauve.
Constant ne savait pas vraiment comment l'homme avait-il put finir par sortir de cage, mais il était là à présent. Il se tenait droit, rigide, austère face au puits. Il avait les mains jointes dans son dos, et sa tête était penchée.
Il était bien vêtu, de noir percé d'un ruban rouge, comme la marque écorchée d'une âme à vif. Constant ne put s'empêcher d'être surpris, car l'accoutrement rigoureux de l'homme tiré à quatre épingles jurait singulièrement avec ce qu'il avait précédemment vu de lui. Seul lui restait le bandeau, duquel il ceignait son visage pour masquer ses yeux suturés, qui brillait de mille feux au delà du noir de sa teinte, comme le joyau bestial qui darderait son éclat par delà la rigueur tyrannique d'un uniforme carcéral, comme l'ultime mise en garde de la sauvagerie à l'éphémère victoire de la civilisation.

Ses longs cheveux noirs étaient drastiquement tirés en arrière, et descendaient le long de ses épaules puissantes, découvrant la peau bronzée de sa nuque.
Il avait fière allure ainsi, cet archétype de mâle aux contours policés et austères, et l'on voyait brûler, par delà les couches de vêtements et de bienséance, le feu viril de l'âme d'un guerrier indomptable.

Finalement, Constant n'était pas dépaysé. Il le reconnaissait bien. Plus fin, plus subtil peut-être. Pragmatique, qui sait, défiant ses ennemis sur leur propre terrain. Ainsi il séduira les femmes, et sera cité en exemple par les eunuques champions de vertu.
Amusant...

Constant observait de loin. Il se méfiait malgré tout beaucoup de cet homme qui lui ressemblait.
Il s'approcha tout de même, afin de chercher à discerner le sens éventuel des propos que l'homme mêlait à ceux de la jeune fille. Peine perdue.

Constant ne comprenait pas.
Ils ne disaient pas grand chose pourtant ! Mais il n'y avait rien à faire.
Si tiens, une chose pouvait encore l'aider. Il ne s'était pas encore penché au dessus du puits... Peut-être y trouverait-il quelque chose qui le renseignerait...


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Message par Constant Corteis Jeu 11 Sep - 22:09

(suite)

Il s'approcha lentement, et déposa ses mains sur le rebord. Il se pencha un peu.
Il y avait là une lueur palpitante, un festival de lumières mouvantes, comme un stroboscope éthéré se répandant en volutes d'images mêlées.
Au départ, Constant ne distinguait rien de particulier, juste une succession de flashs. Mais il s'habitua bientôt, et son regard donna peu à peu une forme à cette matière iconique. Il distinguait des choses à présent, il lui semblait reconnaître les jolis paysages du sud ouest de la France, cette route qu'il avait traversée il y a peu, il l'arpentait en esprit au gré des contorsions que son âme vagabonde imposait aux images dociles.

Il pouvait tout voir en fait ! Il lui suffisait de le vouloir. Il ne s'en privait pas du reste, et visitait les moindres recoins en touriste invisible. C'était le monde, en fait, qui brillait sous ses yeux, couvé par le puits protecteur et les prières que lui adressaient les deux personnages antagonistes qui se faisaient face.
Ce n'étaient pas vraiment des prières en fait, et Constant percevait à présent intuitivement ce qui se jouait ici.
Ils récitaient le monde, le maintenaient en vie par le souffle vital de leurs formules mêlées, comme le fil d'un collier sur lequel s'enfilent les perles. Leurs poèmes étaient le lit dans lequel se versait le fleuve endosmotique des évènements dissous.
Constant le voyait bien, il percevait à présent les crépitements du monde au fil des battements de ce coeur sémantique. Il entendait à présent,, à l'équidistance des deux êtres, le cantique unique qu'ils chantaient à deux, l'équation du monde, la formule exhaustive de l'univers condensé. Il tapait du pied, même, entraîné par le rythme implicite qui donnait la cadence à la chorégraphie des vivants.

Constant était exalté à présent, ragaillardi par le rythme entraînant des paroles. Il se sentait alerte, l'esprit taquin et la fibre facétieuse en rut. Il regardait le puits, quand lui vint une idée. Il fixa son attention sur un endroit peuplé qu'il connaissait bien : la place publique de Montpellier.
Il voyait courir et s'affairer les gens. Il en reconnaissait certains. Ennuyeux spectacle...

Il leva ses mains au dessus de l'image, et fit claquer un applaudissement sec.
Le résultat fut à la hauteur de ses espérances, et les pauvres petits être se bouchèrent les oreilles pour protéger leurs tympans de cette déflagration cosmique, surpris qu'ils étaient par ce bruit titanesque qui tranchait sur le bruit de fond sémantique qu'ils appelaient silence. Les enfants pleuraient, calfeutrés dans les jupons de leurs mères, les hommes sortaient leurs armes, les sourds ne comprenaient rien. Certains en avaient même perdu l'équilibre.

Constant, lui, souriait, comme un enfant despote. Il s'aperçut vite que les deux prieurs avaient la tête tournée vers lui. La jeune fille le regardait de ses jolis yeux noirs. Ils avaient failli s'interrompre, eux aussi, sous le coup de la surprise. Ils poursuivaient à présent leur litanie méthodique, tâchant de rattraper le coup.
Constant se sentait contrit, mais amusé quand même, comme un enfant qu'on gronde.

Il regardait le monde, et observait la banalité reprendre le joug tyrannique de son oppression quotidienne. Non, ce n'était pas possible, il devait intervenir, lui le sauveur d'une humanité écrasée de trivialité galopante, l'ange du burlesque érigé en norme de vie.
Il approcha timidement sa tête penchée sur le puits, évitant soigneusement de croiser un éventuel regard, potentiellement réprobateur, de la jeune fille. Il regardait le monde, et murmura distinctement :


Banane !

Constant mit un certain temps à comprendre ce qui se passait.
Le monde était sans dessus dessous, les gens s'habillaient tous de jaune, avec plus ou moins de tâches brunes selon leur age, les gens semblaient ne se nourrir que de bananes et glissaient sur les peaux en un ballet désopilant. Personne ne semblait plus se battre à l'épée, et de gros gourdins de forme oblongue et tordue ornaient fièrement la ceinture des hommes d'armes. Les tours et donjons étaient arrondis et courbés , par un prodige architectural que Constant ne s'expliquait pas, recouverts d'une gangue de soie jaune pour l'hiver que l'on épluchait en été. Les membres des hommes étaient tordus également, obligeant les amants à de ridicules contorsions dans leurs parades amoureuses.
Il vit Odoacre de Corinthe, coiffé en lieu et place de sa traditionnelle mitre orientale d'un superbe quartier de banane d'un jaune vif clairsemé ça et là de petite tâches noires signes d'un age vénérable, il vit Guillaume de Lorgol, engoncé dans une cosse noire et rachitique, laissant à peine apparaître son masque qui lançait des regards atrabilaires et bougons, il distingua également le jeune Pouyss Waldemar Junior, qu'il avait rencontré lors de son procès à Rome, mais le jeune garçon avait les cheveux étrangement ordonnés, ramenés vers l'avant en un espèce de gros rouleau dont Constant se demandait bien comment il pouvait tenir. Le fils du défunt Cardinal était habillé de cuir, et arborait fièrement un air rebelle sous sa coiffure provocatrice d'avant garde.

Constant s'amusait comme un petit fou, pendant que les prieurs ramaient pour reprendre le rythme.
Ils en perdaient leur latin, les pauvres !
Constant, lui, avait l'imagination en ébullition, et donnait forme à tous ces délires à travers ce puits docile. Il eut bien vite une idée qu'il jugeait potentiellement géniale...
Il se pencha lentement, faisant durer le plaisir. Il maintint sa tête au dessus un moment, et finit par chuchoter un seul mot :


Stupre !

La grande orgie pouvait débuter. Constant vit tout le monde se dénuder, nobles, clercs, paysans, bandits, rois, empereurs, tous ! Ils s'apprêtaient désormais à se livrer à la luxure collégiale.
Étrangement, Constant se sentait mal à l'aise. Il avait l'impression d'être de trop, et l'impudeur qu'il attribuait arbitrairement à ces gens que, malgré tout pour certains, il respectait, le dérangeait beaucoup.
La scène n'avait rien d'amusant, ni d'intéressant d'une quelconque manière. Constant était déçu, c'était nettement moins drôle que de faire laper l'eau d'un abreuvoir au nouveau primat de France, par exemple !
Il était vraiment gêné à présent, dégoûté même, et détournait son regard de ce spectacle comme un auteur qui renierait un mauvais livre. Il se bouchait les oreilles, mêmes, pour faire taire le concerts des râles, des cris rauques, des gémissements essoufflés.
Il entendait tout de même encore les prieurs, qui balbutiaient leur prière, perdus. Il eut des remords, un peu tard. Il décida de leur venir en aide.


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Message par Constant Corteis Jeu 11 Sep - 22:10

(Re suite)

Il se souvenait, lui, de leurs formules, de ces douces mélopées de verbes qui l'avaient bercé tout à l'heure. Il les entonna à son tour, d'une voix ferme et assurée. Les prieurs se turent.
Il était là, au milieu des deux, et récitait la synthèse de leurs odes respectifs. Bientôt, ils reconnurent leur part, et se joignirent à lui.
A présent le monde reprenait son cours, noyant les errements d'hier dans l'eau stagnante d'une routine salutaire. Constant, lui, récitait le monde à son tour. C'était une singulière expérience, pour sûr !
Il l'avait là, sur le bout de la langue, la formule complète qui résume tout l'univers. Mais il n'arrivait pas à l'appréhender globalement. Il avait la sensation de tout connaître mais de ne rien savoir. Il était dans la situation de l'enfant obligé de réciter son alphabet pour se souvenir l'emplacement d'une lettre prise au hasard. Il l'avait pourtant, la formule, inscrite dans sa mémoire en une série de réflexes labiaux, il pouvait la déballer à sa guise. Mais il n'en avait aucune connaissance directe, et tout ce qu'il avait l'illusion de savoir en déroulant son propos ne survivrait pas au moindre examen attentif.
Quelle frustration ! Elles étaient là, toutes les connaissances possibles et imaginables, elles se succédaient en manège dans sa bouche, ramassées en une formule unique, sans qu'il puisse la saisir en son ensemble. Elles ne survivraient pas à un arrêt de sa part, à la moindre tentative de jeter un regard extérieur et englobant sur elles, il devait les actualiser une à une, éternellement, telle était la rançon du savoir.
Constant se laissait donc aller à la routine. Il récitait, machinalement, en automate, comme si son être même était dans ce mouvement de répétition cyclique.

Mais il était trop humain pour la perfection, et s'ennuya à nouveau. Il était impatient, et trépignait sur place. Mais comment sortir de ce cercle vicieux ?
Aucune idée... Il accéléra le rythme, pour en finir plus vite. Bêtement.
Les deux prieurs suivaient, tentant de freiner l'impétueuse avancée de leur nouveau collègue.

Mais Constant n'en faisait pas cas, il accélérait encore, et regarder le monde. Tout était plus rapide à présent, et les places des villes ressemblaient à des fourmilières frénétiques. Il n'était plus possible de voir le moindre repos, partout les mouvements désordonnés régnaient en maîtres. Tout allait si vite à présent et Constant observait cette agitation soudaine comme un dieu apathique à la perception ensuquée. Il accélérait encore toutefois, en métronome cosmique. Le rythme de vibration du monde était tel à présent, que les mouvements se mêlaient, les mobiles disloqués se répandaient partout, coulant les uns sur les autres dans leur liquéfaction.
Bientôt, tout devint neutre, et Constant ne voyait plus qu'une grosse pâte incolore, reliquat d'un mouvement maximum, vibration sans mobile. Il éloigna son point de vue, afin de saisir le monde en son entier. Rien de plus, juste une étendue morne. Il ne souhaitait pas voir ça, et fouetta encore davantage ses paroles de sa langue pour faire courir ses mots. Tout allait si vite à présent, et même le puits s'étiolait. Les prieurs disparaissaient à leur tour, illusoires étants stationnaires, provisoires, subjectifs.

Constant lui même disparaissait au fil de son exponentielle cavalcade lexicale. Sa vue se brouillait, et ses oreilles ne lui donnait plus à entendre qu'un brouillamini informe. Son corps avait fondu, il n'était plus rien. Il était tout, plutôt, comme avant mais en pire.
Il incarnait le monde à présent, et se vautrait partout, dans chaque recoin de matière, il n'était plus localisé, il était total. Que pouvait il faire ainsi ? Rien, il ne pouvait pas bouger, il n'avait rien à faire qu'il ne fisse déjà. Il était mort, en fait. Il était Dieu, donc.

Il attendit un long moment. Que pouvait-il faire d'autre ?
Il ne voyait rien, juste un unique fond blanc. Tout le reste était lui.

Soudain, sans prévenir, un homme vint se poster à sa vue.
Il jurait singulièrement sur le blanc, et ses yeux noirs qui dépassaient comme des saillies d'étincelle de son visage maigre semblaient clignoter tour. à tour.
Constant le voyait d'en bas, il le reconnut également. L'homme était brun, vêtu de noir. Il portait à son coup le symbole de l'Eglise Aristotélicienne et un balais dans le dos.
Le Balayeur resta figé un long moment, il regardait Constant d'un air neutre. Il s'accroupit ensuite. Et passa sa main sur le sol.
Constant se demandait ce qu'il faisait, il était calme, résigné.

L'homme se releva, et tendit la main au dessus du visage du jeune homme étendu., le poing serré.
Il relâcha son étreinte, et répandit un nuage de sable.



*********

Constant se réveilla en se frottant les yeux.
En face de lui ? Rien, comme avant. La pièce, les poussins, le serpent.

Maudit rêve.
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Message par Julien Offray Mer 17 Sep - 0:26

Post d'Odoacre :

Il était temps de passer aux choses sérieuses.

La guimbarde remisée, le vieux Grec était sorti trouver un armurier qui avait accepté contre une poignée généreuse d'écus de lui vendre une belle arbalète qui n'avait jamais servi.... il ne fallait pas manquer son coup, mais la puissance de l'arme et la facilité de maniement comblaient largemenbt ce désavantage.

Le vieux Grec descendit donc l'escalier, armé, et ouvrit la grille.

Il ne prêta d'abord pas attention à son prisonnier, qui ne pouvait pas l'atteindre à cause de la chaine qui le retenait, mais se dirigea vers le placard pour l'ouvrir et en sortir un jeu de quatre demi menottes qu'il fixa à l'aide de grosses visses à la table longue juste à côté et qui possédait des trous tout à fait adapté à cette transformation en chevalet de fortune...

Toujours sans mot dire, le vieux Grec lança une clef aux pieds du jeune homme et ramassa l'arbalète pour la pointer dans sa direction avec un regard froid, inhumain.


Sans mot dire, il lui fit signe de se détacher et de s'allonger sur la table.
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Message par Constant Corteis Mer 17 Sep - 0:27

Constant n'avait pas bougé. Il était toujours à moitié allongé, affalé contre le mur.

Il se rendait à présent compte d'une chose. Nettement, d'ailleurs.
Il avait faim.

Il ne s'en était pas rendu compte tout de suite, parce que, au point où ça en était arrivé, cette sensation n'avait plus rien de commun avec le petit tiraillement anodin qu'il avait si bien connu dans ses périodes de jeûne.

Là c'était autre chose, plus diffus, plus vague, moins douloureux au fond, mais plus pernicieux. Cela se matérialisait par une immense sensation de faiblesse, une brume grasse et pesante qui embrouille l'esprit et le leste à la poix. Parfois, dans un bref instant de lucidité, Constant percevait le faible écho, la timide réminiscence du petit tiraillement familier. Ce fut sur le témoignage quasi aphone de ce souvenir agonisant que se fonda l'implacable conclusion : Constant avait faim.

Il n'avait pourtant pas la force de se mouvoir, délicatement bercé par les mélodies lascives de l'abandon de soi, s'écoulant dans le lit de la démission comme un fleuve nonchalant.
Il aurait pu manger les poussins, pourtant... Après tout, il pouvait bien les manger cru, il était fort probable que les vertus nutritives n'en eussent pas été altérées. Il n'était tout de même pas sérieusement envisageable de soutenir l'inverse, même, car cela reviendrait à imputer à l'interaction du feu et de la viande l'obtention du caractère nourricier d'une substance.
Absurde ! Il n'y aurait que les alchimistes de basse court pour croire ça !
Dans l'hypothèse où la viande de poussin n'est pas intrinsèquement douée de propriétés nutritives, et sachant que le feu non plus, élément bien trop volatile pour pouvoir être ingéré, n'est pas nourrissant, la création, l'irruption incongrue, même, des vertus alimentaires devrait être purement et simplement créée ex nihilo, lors de ce processus magique que symbolise cette rencontre de l'élément igné avec la masse chthonienne que l'on nomme cuisson, et dont seule l'habitude séculaire d'une accoutumance banalisante nous masque à présent le caractère hautement occulte.
Non ! A bas les superstitions de campagne !
Mais pourquoi cuire alors ? Pour faire pareil que nos ancêtres ? Par habitude, par mimétisme, par répétition mortifère ? Pour faire comme tout le monde peut-être... Par paresse, par lâcheté, donc. Pour faire plus chic ? Et bien oui, c'est connu de tous ! Seuls les dégénérés et les sauvages consomment la viande crue, sanguinolente, à même les os de leur victime encore frémissante. Assez de tous ces chichis ! Constant n'avait pas envie de ressembler à ces gros vers qui tâchent de vivre sur des fleurs pour oublier leur laideur, plus de ces comportements de bourgeois mesquins. Fini les caprices de noblesse, qui font tinter leur piaillement à travers le monde, comme la résonance glacée de la cage dorée sur les barreaux de laquelle est venue s'empaler la curiosité de l'homme libre que sa bêtifiante peur de la nouveauté enferme !

Constant divaguait.
Il fallu un grand bruit pour l'interrompre. Comme une sorte de grincement.
Il ne pensait plus. Il guettait, à l'affut, il attendait la suite.

Rien de particulier ne vint. Un enchaînement de bruits épars et diversifiés, dont Constant n'arrivait pas à déceler le sens. Il n'avait d'ailleurs même pas conscience qu'il puisse y en avoir un, il était bien trop spirituellement passif pour cela.
En fait, il ressemblait à une grosse éponge à perceptions en toutes sortes. Mais rien de plus.

Il se contentait de recevoir docilement les impressions auditives et visuelles qui s'offraient à lui, vraisemblablement trop épuisé, ou bien rendu trop amorphe par l'ennui et les commotions cérébrales, pour tâcher de les organiser en un tableau rationnel.
Il se contentait d'apprécier les fois où cette pâte sensitive brute de décoffrage se révélait agréable à mastiquer pour ses organes perceptifs.

Hélas ce n'était pas le cas, il entendait des grondements, des crissements, des frottements, rien que du très agressif ! Il aurait préféré entendre, au choix, le bruit du vent dans les feuilles, le clapotis d'une petite rivière, voire le doux gémissement d'une femme... Oui, c'était très bien ça !

Visuellement c'était bien pareil ! Il voyait déambuler une grosse forme noire, comme une vieille tâche de sang malade sur un tableau familier. Il ne pouvait plus vibrer au tempo de la lancinante litanie qui se jouait devant ses yeux auparavant. Il devait être aux aguets à présent, l'univers était devenu dangereux, imprévisible.

La tâche noire s'immobilisa bientôt, en face de lui.
Dans un éclair de lucidité, Constant eut l'impression de reconnaître quelque chose.

Les jambes, les bras... La robe noire. La barbe !
Oui, c'était tout à fait cela, on aurait dit Odoacre de Corinthe.

Amusant.
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Message par Julien Offray Mer 24 Sep - 3:59

Odoacre :

Diable, il ne l'avait pas drogué !!!

Quelques coups de bâton d'olivier auraient ils fait de ce jeune fat un légume ?

Odoacre plissa les yeux... ou alors il jouait la comédie, affectant la débilité ou une sorte d'inconscience post traumatique pour mieux le tromper, le désarmer et le tuer avec sa propre arme....

Le vieux Grec recula de quelques pas, reposa doucement l'arbalète hors de portée puis ouvrit à nouveau l'armoire.

Il en dégagea fort rapidement un long fouet de beau cuir dont l'extrémité était composée de plusieurs las de soie auxquels de petits morceaux de fer aigües étaient fixés.

Et c'est avec adresse qu'il le fit claquer au dessus de la tête de son prisonnier, et sans attendre une éventuelle réaction, frappa les pieds nus du jeune homme, son geolier ne l'ayant pas rhabillé lorsqu'il l'avait tiré de son lit...
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Message par Constant Corteis Mer 24 Sep - 4:00

A Amb' et Apo' , premières ontologuettes de l'Histoire

Constant était épuisé.
Il avait regardé le vieux grec s'agiter devant lui avec une hébétude si intense que son allure globale ne devait pas être sans évoquer l'air si subtilement poignant dans son abêtissement habilement figuré que prend de temps en temps le topinambour frais que l'on s'apprête à jeter dans une casserole pleine d'une eau encore tiède.
Si si.

Toutefois, les instincts légumineux de Constant furent contrariés dans l'exhumation des justes revendications séculairement enfouies sous les épaisses couches de fatuités dont l'esprit de l'homme civilisé bouffi d'orgueil fait son lit. O jour noir pour le génie humain, où l'irréductible nature bulbaire de l'homme manqua son come-back extatique sur la piste scintillante des étoiles de la connaissance scientifique !
Et c'était encore la faute du vieux grec. Nul doute que, s'il s'était tenu tranquille, Constant aurait pu renouer les liens de filiation maraîchère par lesquels il se serait ressaisi de toute la portée éminemment significative de son identité potagère, telle une Amibe des temps modernes, Infusoire fondamentale chevauchant les rayons impétueux que darde le soleil fougueux du monisme biologique.

Peut-être plus encore ! Il était fort probable que Constant aurait pu, s'il en avait eu le temps, tirer lucidement, et pour la plus grande gloire de Mireille Mathieu *, les enseignements inoxydablement apodictiques, forgés au fer indubitable de la certitude rationnelle, dont était nécessairement grosse la redécouverte de cette gémellité originelle. Tel Moïse descendant du Sinaï dans un étrange ailleurs, il aurait brandi aux yeux du monde en extase les lois nouvelles de l'anthropotagologie.
Qui sait ? Il aurait même pu percer enfin les arcanes de la photosynthèse, et se libérer des contraintes avilissantes de la vie animale, désespérément obligée de galoper à travers les plaines par tous les temps pour se nourrir de ses semblables. Il serait devenu le Surhomme, l'homme chlorophyllien, le géranium à conscience ek-statique, cucurbite indomptable surfant sur la vague de la perception onto-phénoménologique.

Hélas, le vieil homme bougea, tuant dans l'œuf ces merveilleuses découvertes.

Constant le distinguait même bien depuis qu'il avait cessé de l'observer pour aller fouiner dans une armoire.
Il était plutôt lucide d'ailleurs. Du moins en comparaison avec les instants qui précédaient...

Il lui arrivait parfois, en vertu d'une sorte de phénomène d'endosmose mnésique bien compréhensible, d'apercevoir un bec sur le visage du vieil homme. Un bec plat, de couleur assez difficilement identifiable tirant tout de même un peu sur le jaune comme par manque d'inspiration, un bec qui donnait au vieux prêtre un air bête et renfrogné.
Un bec moche, en fait. Un bec de poussin.

Par compensation, il lui arrivait de voir les poussins vêtus d'une robe de bure, ce qui soulignait plutôt bien tout l'aspect malsain de leur attitude.

Tout ceci était bien effrayant, et Constant était tout à sa crainte de voir le vieux grec ingérer les démoniaques volatiles pour fusionner avec eux sa substance par métabolisation réciproque, donnant ainsi naissance à la plus parfaite incarnation du mal absolu.
Il imaginait Odoacre, plumage au vent et bec en rut, barbe de plume bien sûr, les hanches cassées pour cambrer son derrière nouvellement affublé d'une plume rebiquant ardemment dans un déluge démentiel d'agressivité visuelle. Il le voyait, toujours vêtu de sa robe de prêtre, battre des ailes jusqu'à vrombir comme un gros papillon, ventilateur d'exhalaison malsaine, hachoir de mort tournant à plein régime pour aspirer les infortunés voyageurs.
Tel le Sphinx, le poussin-prêtre posait une énigme, et Constant devait répondre.
Seul problème, et de taille, il n'entendait sortir du bec qu'un ramassis informe de glapissements nasillards et malveillants, dont on peut donner l'approximation suivante.

Fort heureusement, c'est ce moment que choisit le vieux grec pour faire claquer le premier coup de fouet, libérant ainsi Constant, du moins pour le moment, de son terrible bourreau. Ouf.

A présent, le jeune homme avait retrouvé sa lucidité, extirpé qu'il était du bourbier onirique en lequel il s'était enfoncé.
Manque de chance, le vieux fou ne lui laissa pas spécialement le temps de faire valoir son esprit retrouvé, et envoya derechef le fouet claquer en sa direction.
Sur le pied, cette fois...

Constant en cria pas, mais il se figea quelques instants dans un rictus de douleur si hautement disgracieux que Lorgol lui même ne l'aurait pas renié. Après quelques secondes passées à tenter courageusement d'endiguer en crispation musculaire cette vindicative souffrance, il éclata de rage et invectiva le vieux grec :


Non mais vous êtes complètement con !!!
Qu'est ce qui vous prend de faire ça espèce de taré ???



______

* Ce qui n'a rien à voir avec le propos mais qui mérite tout de même d'être précisé.
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Message par Julien Offray Mer 24 Sep - 4:01

Odoacre :

Une personne normalement constituée et intelligente, même avec des intentions malveillantes, se serait finalement senti honteux devant pareille charge, qui n'était pas tant puissante par l'agressivité que par son caractère hautement offusqué transpirant une sincérité si crasse qu'elle aurait vaincu le plus atrabilaire des procureurs...

Cependant, Odoacre était certes assez fin et intelligent, mais il n'était pas à proprement normalement constitué, son espace spirituel personnel étant d'un manichéisme terrible, du genre à condamner à mort un chaton ayant empêtré ses griffes dans sa bure....

Et comme Julien Offray était pour lui un non-allié, un parasite, un insecte piqueur qui aurait vomi d'impensables discours alambiqués pour tenter de l'abattre en tout temps et tout lieu, Odoacre de Corinthe ne scilla pas, froid, et de son fouet, lui désigna la clef, puis la table.
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Message par Constant Corteis Mer 24 Sep - 4:03

Le vieux grec ne disait rien. Pourtant, il avait semblé à Constant que ses propos étaient de nature à le faire réagir...
La situation était pour le moins singulière...

Constant lui, avait repris tous ses esprits. Il était assis en tailleur, et observait son pied endolori et sanguinolent. La douleur était toujours présente, lancinante. Le jeune homme était particulièrement agacé, et donnait à son courroux la forme d'une série d'invectives improvisées dans un style très personnel...


Alors ? On vous a coupé la langue ? Ça serait trop bête... Vous qui étiez si charmant et intéressant !
A moins que vous n'ayez mangé une touffe de votre barbe ? Faites attention quand même ! On plaisante, on plaisante mais c'est pour le moins dangereux, vous pourriez vous étouffer ça serait quand même dommage...
D'autant plus que j'imagine que les vertus nutritives et culinaires ne doivent pas être terribles... Seriez vous adepte de l'auto-anthropophagie ?
Remarquez pourquoi pas au fond, on peut dire que vous aurez toujours votre source de nourriture à portée de mâchoire ! Je vous recommande cependant amicalement de ne pas trop céder au péché de gourmandise !
Hé oui ! Parce que bon, à commencer par la barbe on finit par prendre son pied !
Non soyez prudent, moi je vous recommande d'ailleurs de ratiboiser tout le bordel que vous vous baladez sous la glotte. Vous feriez dix ans de moins je suis sûr !


Le vieil homme ne disait toujours rien.
Il lui avait désigné la clef que Constant voyait traîner près de lui.

Bon, tout était à peu près clair à présent.
Il s'était endormi à Villefranche, lieu de résidence du vieux grec, et se retrouvait à présent enchaîné, le crâne endolori, avec Odoacre comme geôlier. Il semblait évident que le vieux grec ne soit pas étranger à ce qui semblait bien à présent être une sorte d'enlèvement.

Mais il était pour le moins évident que Constant n'avait strictement aucune envie de coopérer. Il sentait remonter son effronterie d'enfant insolent.
Visiblement le vieux grec attendait qu'il fasse usage de la clef, vraisemblablement pour se libérer et se diriger vers la table.
Et puis quoi encore ?


Qu'est ce que vous voulez que j'en fasse de votre clef ?
Ça vous dérangerait de me le dire ? Je dois vous avouer que je suis un peu déçu...
Voir un Grec mépriser le λογος tel que vous êtes en train de le faire en substituant à une proposition clairement énoncée un vague mouvement disgracieux de votre instrument de torture, voilà qui est pour le moins décevant.
Après tout, au fond, peut être n'êtes vous qu'un βαρβαρος ? Il n'y a rien de plus digne à se comporter comme vous le faites, en gesticulant de la main comme un désœuvré mental qu'à s'exprimer par le biais de glapissements dont les vrais tenants de l'exigence linguistique dont vous ne faites à mes yeux plus partie se gaussent à juste titre.
Mais je me disais bien que vous n'aviez pas le profil grec, ni le port de tête ou l'élégance caractéristique de la péninsule hellénique. A vrai dire, il vous manque le côté racé, comme on dit, la digne et hautaine magnificence hellène. Vous avez plus le fade latin, en somme...
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Message par Julien Offray Mer 24 Sep - 4:06

Odoacre :

Julien était égal à lui même, visiblement, il restait dans une geôle la personne qu'il était lors des mondanités.... verbeux et sûr de décocher des flêches mortelles à chaque formule.

Odoacre caqueta. Le caquettement qu'aurait émis une volaille carnivore constituée de bronze ou de fer, un grincement... un rire sans joie ou alors une joie inhumaine inqualifiable.

Puis le Grec répondit.... mais sans la verve qu'il déployait habituellement en public.... le ton était aussi froid que son regard, ne respirait aucune duplicité, aucune sympathie non plus, plus rien de sinueux, juste la vérité vraie, la sienne.


Vôtre simplicité est un régal, mais vous semblez oublier que vous n'êtes pas en place publique, ni à Rome... oncques besoin d'arborer un quelconque masque en ces lieux Julien... pensez vous sincèrement que je vais ... débattre ? Converser ? Négocier ?

Savez vous seulement pourquoi vous êtes là ?

Parce que vous êtes hérétique ? Un ennemi de l'Eglise ?


Nouveau caquètement

Vous êtes simplement là parce que je ne vous aime pas. Hérétique ou Prêtre, pouilleux ou prince, barbare ou grec, Cardinal ou Hérésiarque... rien n'aurait changé... je me contrefous comme de la naissance dAristote de défendre la Très Saincte Eglise... elle est l'incarnation du seul magistère spirituel potable en ces terres..... et croyez que ma théologie personnelle ne repose que sur l'intime conviction les âmes font le Dieu....


Je suis mort tant de fois, sans cesse je suis revenu à la Vie.... grâce à l'Eclipse ? Foutaises et superstitions commodes.... je fais seulement partie de ceux qu'on appelle Maître, comme ne leur temps Averroes ou Aristote....


Semblant se rappeler de quelque chose...

Mais pourquoi s'égarer ? Je vais vous rappeler à vôtre prison charnelle, la seule véritable prison, celle qui vous maintient dans une potentialité souffrante insupportable.... dois vous rappeler pourquoi ?

Parce que je ne vous aime pas et que je suis le maître.

Maintenant, vous allez prendre cette clef, puis vous allonger sur la table et laisser les fer se refermer sur vos membres.

Après je vous torturerai et je vous tuerai.

Et vous allez vous laisser faire.


Il posa alors un doigt pensif sur ses lèvres et ajouta

Vous devez vous demander pourquoi vous allez faire cela.... parce que j'ai un frère, peut être l'avez vous déjà croisé. C'est un empoisonneur, une sorte d'alchimiste qui se fait appeler Shadahar.... si vous ne coopérez pas... alors vous ne mourrez pas de ma main, mais la baronne ou comtesse ou je ne sais quoi, enfin, Diane Wiatta d'Azaye périra un matin, ou une nuit, ou un soir, le visage bleu, et la gorge déchirée par ses propres ongles parce qu'elle n'aura pas réussi à se libérer des drogues qui l'étouffaient.
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Message par Constant Corteis Mer 24 Sep - 4:08

Bigre, le vieux grec venait de plomber l'ambiance...
Constant avait à présent à l'esprit l'image de cette chère Diane d'Azayes en train de s'étouffer... Pas très réjouissant.

Il resta un moment silencieux après l'intervention d'Odoacre, réfléchissant à la manière dont il allait pouvoir s'en tirer.
Il était toujours assis, mais bizarrement son pied ne lui faisait plus mal. Tout du moins avait il l'esprit occupé par autre chose.

Il fallait gagner du temps, d'abord, en priant pour qu'une idée intelligente lui passe par la tête. Pas gagné...
Constant prit donc la parole sur un ton sarcastique.


C'est amusant, parce que, en fait, j'ai toujours eu l'intime conviction que vous étiez un sale con.
Ce en quoi, vous l'admettrez, votre petit discours est plutôt de nature à me conforter. Par contre, j'ai toujours cru que vous étiez un fieffé imbécile, et sur ce plan, étonnamment, vous remontez dans mon estime.
Vous allez me dire que vous vous en fichez, mais bon, je tenais à le dire, c'est quand même plutôt une bonne nouvelle je trouve.
Vous êtes donc "juste" un sale con, c'est pas si mal. Vous êtes bien l'un des rares prêtres à pouvoir vous en vanter...


Constant était toujours assis, les jambes pliées. Il regardait son interlocuteur d'en bas, mais ne se gênait pas pour faire passer une pointe de dédain dans son regard.
Le vieil homme ne souhaitait visiblement pas entamer la conversation.

Le silence s'installa un moment, jusqu'à ce que Constant le rompe en ramassant la clef. Lentement.

Il se détacha, comme le lui avait demandé le vieux prêtre.
Il resta encore un instant assis toutefois, le temps de lancer la clef en direction du vieil homme.

Il reprit la parole :


C'est plutôt cocasse comme situation, vous ne trouvez pas ?

Le jeune homme commença à se lever, non sans mal, et sans s'arrêter de parler.


En fait, si je résume, vous imaginez que je vais me plaire à endosser le rôle du preux chevalier se sacrifiant pour sauver la vie d'une dame ?
C'est cela ?


Constant était à présent debout, et vacillait un peu sous le coup de vertiges. Il tenait en équilibre, tout de même, et faisait face au vieux grec.

Non, je dis ça parce que, au fond, hormis le côté plutôt rafraîchissant de votre naïveté, je ne vois pas l'intérêt de dire de telles sottises...

En fait vous sous estimez plusieurs paramètres.
Tout d'abord, celui en vertu duquel je peux vous faire ce petit discours improvisé dont je me fiche autant que vous, mais qu'importe.
Et oui, si on y réfléchit bien, vous n'allez pas tirer. Ça serait admettre votre échec, et renoncer à vos lubies de vieux pervers sénile.
Donc je peux prendre tout mon temps, je pense que vous n'irez pas jusqu'à m'accorder la victoire en faisant une croix sur vos desseins.

De la même manière, vous sous estimez mon aversion pour les valeurs traditionnelles véhiculées par la Noblesse. Le noble chevalier errant qui va sauver les dames, je laisse ça aux imbéciles.
Que chacun prenne soin de soi, c'est le meilleur moyen de n'oublier personne au final, n'est ce pas ?

En outre, vous mésestimez grandement mon esprit de contrariété.
Et oui... S'il est nécessaire de faire prendre des risques à Diane d'Azayes pour ne pas vous laisser gagner, je le ferai sans hésiter.
Comprenez moi, je considère que la lutte contre le mal et l'oppression mérite bien quelques sacrifices, et je suis sûr qu'elle serait d'accord avec moi. Je dirais même plus, elle se ferait une joie de faire passer ses idéaux avant la mesquine défense de son existence matérielle. Bref, je n'ai aucun scrupule à avoir vis à vis d'elle.

Ensuite, vous sous estimez le fait qu'il me semble évident que Diane d'Azayes n'a rien à craindre d'un traine-galoche comme votre frère. A plus forte raison dans l'hypothèse où, ayant refusé de me sacrifier, je survis.
Ce qui introduit le point suivant comme vous allez le voir :

Admettons que je me place comme ceci :


Constant se tourne alors doucement, pour se placer de profil vis à vis du vieux grec, les bras le long du corps, et la tête rentrée dans les épaules.


Bon, vous allez me dire que j'ai l'air d'un con.
Admettons.

Les choses deviennent nettement plus intéressantes lorsque j'évoque le fait que, en l'état actuel des choses, je vous donne une chance sur trois de me toucher avec votre bazar à pointe.
En outre, placé comme je suis, vous ne toucheriez au choix, dans le bras ou dans la jambe, ce qui ne serait pas immédiatement mortel, et me laisserait donc largement le temps de partir à moins que vous ne vous sentiez le courage de m'en empêcher physiquement, ce que je ne vous conseille pas.

Vous pourriez tenter de vous déplacer, mais c'est également valable pour moi, et je pense que votre acuité balistique pâtirait notablement en ce genre d'exercice.

Bref, vous me proposez de mettre en balance deux choses : une mort certaine et douloureuse mais qui ne concernerait que moi seul, et une mort nébuleusement possible mais laquelle pourrait vaguement concerner quelqu'un d'autre.
Je pense que je n'hésiterai pas bien longtemps. D'autant plus que, contrairement à vous, qui n'êtes pas totalement débarrassé encore des stupidités aristotéliciennes, je ne crois pas à la résurrection.

Bref, nous en sommes donc réduits à rester là comme deux idiots, à attendre que vous preniez la décision de m'abandonner piteusement la victoire en me tirant votre flèche qui sifflerait comme un aveu d'impuissance. En vous rappelant également que, pour le cas où je ne décède pas de suite de votre agression, il se peut que les choses soient nettement moins maîtrisables pour vous après.
Sachez juste que moi non plus je ne vous aime pas, et que si vous balancez la moindre chose pointue avec votre saloperie en ma direction, et que par une certaine conjoncture de circonstances heureuses, je me retrouve un jour en position de vous le faire regretter, je n'hésiterai pas une seconde.

N'oubliez pas que qui ne possède rien n' a rien à perdre. Vous n'avez donc rien à m'enlever.

A vous de voir, donc, vieux fou.
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Message par Julien Offray Mer 24 Sep - 4:11

Odoacre :

Odoacre soupira en secouant la tête

Vous parlez trop.

Et l'évêque de Rodez de brandir le fouet pour cingler vicieusement le visage de son prisonnier puis d'envoyer son poing droit fermé sur le manche dans sa machoire sans lui laisser le temps de réagir, coup de poing renforcé par son anneau épiscopal, imprimant cruellement dans les chairs de l'hérétique les armes de l'évêché de Rodez, soit un phénix prenant son vol, la crosse, la mître et les pompoms canoniques....
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Message par Julien Offray Mer 24 Sep - 4:16

Arrivée de Wiatt :

Pas de panique, j'arrive, quoi à la bourre ? Vaut mieux tard que JAMAIS. je gare la wiattmobile... Mon cher, m'avez l'air dans la mouise^^



Alors tout d abord expliquer. Ce que Diane fiche là, comme par hazard, comma par magie, sortie des eaux et surtout des appels véhéments d'un Constant desespéré ou toute la force des pensées. Il y avait pensé si fort, l'avait imaginé debarquant avec son armée, venir le tirer de cette melasse infernale. Et Diane avait capté le cri detresse. L'appel dans la nuit, attendant juste la droite episcopale, bien sentie, autant que méritée. Si si...Ca lui apprendrait à vivre, fallait s endurcir pour survivre.

Entre autre.

Enfin non, en fait, il n y avait aucun hazard a sa présence miraculeuse, inesperée, enfin il faut l esperer pour lui, puisque toute fin n 'est jamais ecrite qu'on se le dise... Le destin de Constant reposait dans deux mains fines, pas un super baraqué, pas une clique enragée, Diane n'avait pas pris son armée de poche non plus.
Juste son cheval, qu'elle gara en double file devant la tour.
Elle cherchait Constant en fait. Pour changer, en retard sur l arrivée prévue, et le connaissant tout de même assez bien pour que des rumeurs circulent... Sur ce qui se passait entre eux, les gens etant d'instinct prompt à définir le caractere d 'une relation somme toute simple.
D interet commun. Banalement. Même si pour enerver le frere, qui le detestait cordialement ( comme quoi!Julien semblait avoir beaucoup d amis) il avait laissé filtré de ces petites choses, que les frangins n'aiment pas entendre...M'enfin Diane ignorait tout de ça, tout comme persuadée qu'il etait un héro, il lui avait raconté lui avoir sauvé la vie en suisse. Oui il y etait aussi au pied de la tour.
Evidement Diane qui ne se souvenait de rien en detail l'avait cru et un héro etait né. Pas étonnant donc, qu'elle soit là, inquiete d'un inconditionnel mal aimé de l'arrivée juste, du point A au point B sûr.
Il déviait toujours sans qu'on sache pourquoi, c etait si simple pourtant mais non il aurait fallu lui tenir la main pour etre sûr de ne pas le perdre en chemin.

Et donc comme les deux hommes se connaissaient, et qu'Odoacre avait ses entrées chez elle à paris ( si elle savait!! tous des traitres je vous le dis), la voici sur le chemin qui s arrete, ayant perdu la piste du Constant égaré.
Pour une visite de politesse et de quête d'infos evidement c est qu'elle n avait pas que ça à faire, mais Constant elle avait besoin de lui. Il tardait. Trop. Et elle se sentait redevable, de son devoir de s assurer que tout allait bien puisque tout d emême, il avait pris la route pour la rejoindre. Il etait logique et naturel qu'elle pourvoit à un eventuel depannage sur noeud, il avait peut être crevé une chausse et trouvé refuge chez son vieil ami Grec. Décidé de passer quelques jours ici et de fils en aiguille, on s eternise et les projets on les oublie.
Décidée à se rappeler à son bon souvenir donc, puisqu'un pareil héro cetait sûr, ne risquait rien d autre sur les routes que la panne, la maladie, ou encore l'acces de farniente, la greve de la lieue, allez savoir ce qu'on Ontologue a dans le crane!
Et là devant cette porte, Dian qui ne le sait pas encore, mais qui va pas tarder à le découvrir et le regretter d ailleurs, juste en toquant gentiment à la porte va mettre le pied dans l engrenage, devoir peut etre assassiner un curé, lui faire la peau sans ciller, l'eventrer avec son épee et le foutre dans un puit pour effacer toute trace, pour sauver un faux hero, qui l'enverrait volontiers lui, mourir ailleurs s'il y est.
Hum. Oui ça pas à l air, mais ça peut être TRES méchante une Plume quand on touche à son capital investi sur long terme.

Toc toc toc!!

Le heurtoir est assez fort, massif pour etre entendu, vous pensez un heurtoir de tour... Donc charivari.
Elle entend des pas, s' avise soudain arriver les mains vides, pas bien!!!


Odoacre!!! C est Diane d 'Azayes, je suis venue vous rendre une petite visite! Mon Ami !! Ouvrez donc, j'ai vu la lumiere^^.
J'ai de grandes nouvelles, si vous saviez!
( ça coute rien d'enjoliver la verité)

Et de planter sur ses levres un sourire plutot sincere et carrément naif, un bouquet de fleurs plus que frais et sobre dans les mains. Bien campée devant le pot de fleurs. Vide lui...

Des oeillets pour être précise.
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Message par Julien Offray Lun 29 Sep - 1:13

Odoacre :

Au moment où son poing frappe, le heurtoir de la tour en fait de même.... et le vieux Grec de jurer. Il entend cette voix.... Wiatt !!!

Ce n'était pas prévu, mais alors pas du tout....

Et le vieux Grec de se jeter sauvagement sur sa victime titubante pour le faire tomber et de lui faire une manchette cruelle sur la gorge... et pendant il s'étouffe et crache, farfouille fébrilement dans l'armoire pour trouver un baillon qu'il brandit.... puis réalise que s'il le laisse, il devra aussi l'attacher, le porter sur la table et le menotter, et que s'il se débat.... ahhhh


Le vieux Grec se précipite donc à nouveau auprès de Julien et lui glissant à l'oreille



Sale bâtard, je suis sûr que tu as entendu qui est là.... pas un mot, pas un cri ou un seul bruit ou non seulement j'éventrerai ton amie et toi, je te laisserai là, sans eau ni nourriture, en attendant que ton affaiblissement soit tel que je puisse te manipuler sans plus avoir besoin de ta coopération....


Et le vieux Grec de se relever, de saisir son arbalète et son fouet, de sortir de la cellule en fermant la grille à clef et de monter l'escalier de pierre en colimaçon jusqu'au rez de chaussée, et d'ouvrir la porte....




En réalisant que son anneau épiscopal et sa main droite sont ensanglantés, qu'il tient une arbalète chargée dans la main gauche et que pire encore, il a laissé l'armoire ouverte en bas.... l'armoire contenant tout l'arsenal du parfait petit tortionnaire..... lames, pinces, barseros portatifs et j'en passe....


Et la porte ouverte révèle cette magnifique Wiatt avec son même airt de bécasse simplette depuis l'expédition genevoise....

Et malgré le sang et l'arbalète, le vieux Grec de revenir le prélat jouisseur, débonnaire et un peu fou de Margency


Eh bien ma fille, quelle surprise ! Je ne pensais point que quiconque sçavait icellieu... avez vous fait bon voyage ? Souhaitez vous que je vous indique une belle et luxueuse auberge digne de vostre état ? Je vais même vous y guider tout de suite, je ne vais tout de même pas laisser une dame prendre le froid et l'obscurité de ce lieu d'étude qui doit vous sembler bien sépulcral !!!

Et de glousser
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Message par Constant Corteis Lun 29 Sep - 1:15

Perdu ! Constant n'avait strictement rien entendu.
A vrai dire il était trop occupé à se faire latter la tronche pour écouter aux portes.

Et de fait, il avait en premier lieu tâché de faire de sa joue gauche la piste d'atterrissage docile d'un satané bout de ficelle, lequel soulignait dignement par le côté un brin véhément de son étreinte une certaine tendance à l'agressivité structurelle.
Dans la foulée, à peine les formalités de bienvenue achevées, matérialisées en l'occurrence sous la forme d'une exemplaire déformation faciale confinant au rictus de douleur, Constant dut faire de son visage l'hôte hospitalier du poing un tantinet atrabilaire du vieux grec.

A partir de là... Plus grand chose. Il est fort probable que toutes ces émouvantes cérémonies protocolaires aient été suffisamment accaparantes pour lui arracher un moment d'inconscience plus ou moins pure.

Ainsi, la seule chose qu'il appréhenda un minimum fut le fait que le vieux grec l'avait appelé "sale bâtard". Il n'avait pas entendue la voix de Wiatt, et ne savait absolument pas pourquoi le vieux grec se précipitait en haut.

Mais tout de même ! "Sale bâtard" ! De quel droit ?

Le jeune homme était vautré par terre, en vertu du caractère déstabilisant qu'avait revêtu l'ingérence manuelle d'Odoacre.
Cela faisait un bon moment que Constant n'avait pas pris un coup de poing dans la tête ! Tellement longtemps que ça devait bien être la première fois, d'ailleurs...
Si on avait pu lui demander sa réaction à chaud, Constant aurait certainement dit que l'expérience n'avait rien d'enrichissant... Il allait falloir faire en sorte de ne pas la renouveler...

Le jeune homme s'assit, tentant d'apaiser sa douleur par un hasardeux massage improvisé.
Il regardait la pièce.

"Sale bâtard"...
Mais c'est qu'il commençait à se montrer parfaitement contrariant, ce vieux débris !
Depuis quand Constant était-il un bâtard ? Balivernes !
Il était parfaitement légitime.

Fichtre alors, le vieux grec l'avait agacé. Et d'ailleurs, Constant voyait cet agacement renforcé par le fait qu'il n'en voyait pas la légitimité.
Qu'en avait il à faire de ne pas être un bâtard ? Il avait toujours voulu se persuader que ce genre de choses ne le concernait pas, que c'était là l'occupation des imbéciles qui planquent leur vie lamentable et leur esprit rachitique dans la coque trop grande d'un prestige démesuré. Il était différent, lui, il avait fait un trait sur toutes ces insupportables manifestation de servilité lâche, sur cette faiblesse puante parfumée à l'essence florale de l'honneur exalté. Il ne devait rien à sa naissance, à son éducation, à sa famille.
Pourquoi s'agacer alors ? Quel mal y aurait il à être bâtard ?


Roh et puis zut !
Le jeune homme se leva brusquement, et marcha à travers la pièce pour penser à autre chose.
Dans un démentiel éclair de génie, il inventa même le football, en donnant à un horrible poussin qui trainait encore une impulsion pédestre qui envoya le démon à duvet jaune se fracasser la tête sur un mur.
Sortie de but.

Cette indomptable manifestation du génie impétueux de la création humaine débridée eut le mérite de calmer les nerfs de Constant.
Que faire à présent ?

Peut-être tout simplement appliquer ce qui avait été la maxime la plus fondamentale de son existence...
Pas de temps à perdre donc, il était urgent de ne rien faire ! De se vautrer nonchalamment sur le fauteuil en attendant que la solution miracle se présente d'elle même.
Optimisme naïf confinant à l'inconscience ? Oui, à peu près.

Constant mit donc prestement son principe en application, et s'affala sur le fauteuil qui trônait au milieu de la pièce.
Funeste erreur. Il avait gravement éludé un paramètre.

Constant commença par entendre un bruit bizarre, comme un sifflement agressif. Puis il sentir une présence étonnante sous son postérieur, un peu comme s'il s'était assis sur un gros saucisson (pour ceux qui se seraient déjà assis sur un gros saucisson, bien sûr).
Jusque là rien de grave. La chose prit une tournure légèrement plus ennuyeuse lorsque Constant ressentit comme une sorte de vive douleur au poignet droit. Plus ou moins comme s'il avait été mordu par un serpent...

Ah oui tiens ! Le serpent !
Tout s'explique...

Constant n'eut pas le temps de se réjouir de l'élucidation de cette énigme, et mit son instinct scientifique entre parenthèses le temps de prendre conscience de son identification anticipée à Lucky Luke en saisissant le reptile par la gueule avant le faire tourner autour de sa tête comme un lasso, avant de le lancer violemment dans l'armoire, évènement apparemment anodin dont il n'est cependant pas inutile de souligner qu'il entraina la chute bruyante de tout l'attirail entreposé dans le meuble sus cité.

Mais le plus embêtant était que, n'étant pas au courant que le serpent n'était pas venimeux, Constant croyait son temps compté.

Alors là ça allait barder, le frêle jeune homme intellectuel se sentait à présent transfiguré par l'énergie du désespoir.
Ca allait valser sec dans les chaumières ! Pour le moins.

Constant se leva hardiment et s'empara de la première chose qui pourrait servir d'objet contondant parmi le bordel qui gisait aux pieds de l'armoire.
Le vieux grec allait comprendre sa douleur !
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Message par Julien Offray Lun 29 Sep - 1:24

Wiatt :

Ma fille , ma fille...C'etait vite dit tout de même. Evidement il avait bien l'âge d'être son pere, voir en etant parfaitement réaliste son grand père, mais quand même. Réticente depuis toujours à l'entendre lui donner du ma fille quand elle savait...Enfin ce qu'elle savait. C'est à dire tout ce que lui ne saurait pas, bien que concerné. Ahem...Déja donner du mon pere à son frere les fois où elle s'etait confessée, lui avait toujours paru cocasse.

Donc Wiatt, se voit ouvrir la porte, accueillie sur le palier, renvoyée à l'auberge la plus proche manu militari, à 'l'evidence cet homme là etait fort occupé et elle tombait on ne peut plus mal. C est parfait cela ne la dérange pas du tout...Bien au contraire...C'est que soudainement tout à l'air tres interessant...Un pas en avant, une entrée, porte dans le dos, bouquet d' oeillets en émissaire devant, evidement ayant noté l'allure de son hôte, le temps de le dire et sans s'etonner vraiment. Un vieux fou.


Pour vous, désolée mais le choix etait limité mais on en fait de tres bonnes décoctions, il parait... Oh une arbalete!!

Vlan!
Et oui une tornade tenace viens d'entrer, fais tes prières curés, une bottée de fleurs offerte avec enthousiasme, se saisissant de l'objet avec une scélérité certaine, lui laissant le présent en tour de passe passe singulier. Négligeant avec dédain l'anneau ensanglanté, accaparée par l' arbalète dernier cri, armée aussi cela ne lui echappe pas, pensez! Quand on a fait la guerre...M'enfin c 'est donc une becasse d'apparence qui tient une arme chargée, n'aimant que peu cet eveque, le tolérant chez elle par souci de...confort ? Diplomatie surtout. Qui pourrait comme ça, donner à penser qu'un accident est parfois vite arrivé, ne serait la dextérité de manipulation qu'un oeil exercé autant que le sien pourrait apprehender...


Rho, j'ai toujours aimé ces petits bijoux de précision!! J'ai une collection d'arcs et mon pere avait une baliste remarquable..

Paf! Petit rappel d'un lancer de Marlou non identifié au Berry à ce sujet, bien que ce soit pas elle la fautive.

Hum... je disais ?

Le carreau bien pointé, pourrait même ecoper d'une suée l'eveque là devant tant d'imprudence, seulement Wiatt sait parfaitement ce qu'elle fait, ce qu'il ignore. Rebondissant sur ces propos précedents, sans cesser d'explorer les angles de vues, le détail du pied de biche, la noix, l'etrier et son métal poli, evaluant la sinétique, la portée, le poid, bref passant au crible, admirative, ouah pas à dire...l'ARME. Avec un grand A.

Ah oui! Et non, allons, quelle idée! Ma personne sait parfaitement faire fi des...

Un regard en tour des lieux éloquent.

Frivolités de confort et...même du sommaire en vérité quand il s'agit de rendre politesse de visite à qui de droit. Apres tout vous êtes si souvent venu chez moi qu'il fallait bien... C'est vous que je venais voir en fait. Et oui il a été dur de vous trouver dans cette ville, mais quelques écus d'or et le tour est joué.
Enfin tout est pour le mieux je vous ai trouvé!


Rappel d'hospitalité, l'alléger d'un scrupule fort louable à ne pouvoir lui offrir la même opulence qu'en Margency, se souvenant dans un flach de l'avoir vu vider un pot entier de cornichons! Même le dernier gisant en fond de verre alors que quelque convive s'aventurait avec la même idée.
Une odeur étrange dans l'air, comme celle d'une basse cour, un raffut soudain venant de plus loin, la fait sursauter avec son jouet dans les mains..Oulalala faut faire attention, c'est sensible ces petites choses là.


Oups! Un peu plus et...

Un rire leger autant que bref. Parfaitement à l'aise dans ces domaines de précision ou l'adresse prévaut sur la performance physique, d'aussi loin qui lui est possible de se rappeler tandis que Constant choote un poussin, prend un serpent pour un coussin, invente le foot par une reprise de volée que la Soule internationale lui envierait...Wiatt elle, s'amuse, tres interessée par l'ambiance, ravie de revoir un Odoacre qui peut être se sent nerveux voir contrarié mais involontairement tenu en respect. Bon là à priori il aura compris que c'est pas la peine d'essayer de la chasser, il est mûr, à point pour la suite.

J'ai encore perdu ce cher Julien figurez vous! Une manie vraiment.. Et comme vous etes des connaissances je me demandais si.. Enfin si il ne s'etait pas arreté chez vous, c'etait sur son chemin. J'ai besoin de lui, des affaires en commun et de la plus haute importance.
Je suis sûre à vous voir ainsi que je vous derange même dans l'une de vos expériences étranges... Il est ici n 'est ce pas ?
Mais avant tout, pourriez vous allez me chercher de quoi boire ?


Evidement elle s'est assurée que cette entrée ne recele pas ce qu'elle vient de demander.Persuadée de trois petites choses à vérifier mais loin d ela vérité.

Je suis assoiffée! Puis vous en profiterez pour vous soigner, je vous attend...Mais quelle merveille vraiment!

Reprenant apres ce flot d eparoles parfaitement volontaire son observation passionnée de l'arbalete. Sans glousser s il vous plait. Ayant aussi en reserve un argument choc au cas où...
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Message par Julien Offray Lun 29 Sep - 1:26

Odoacre :

Diablesse ! Et folle avec ça ! L'arbalète lui avait comme échappée des mains.... et voilà que la jeune dame tour à tour s'exclamait, manipulait avec adresse tout en pointant nonchalamment l'instrument de mort dans sa direction.... il n'avait qu'un seul carreau, il ne s'agissait pas de le briser et de perdre cet outil si utile pour dompter Offray !

Intérieurement il espérait que le jeune discoureur, même pourvu de toute une gamme d'outils tranchants et contondant ne parviendrait pas à crocheter la serrure de la grille, ignorant qu'il était des arts mécaniques...

Et celle là qui mine de rien s'imposait.... il croyait reconnaître la folie propre aux Azay, le vieux Kad était complètement toqué et dangereux dans sa bêtise, la soeur semblait suivre la même voie....

Forcé de reculer, il faisait de temps un autre un pas de côté lorsque la pointe du carreau pointait une partie de son anatomie... qu'était ce là dans ses mains ? Un bouquet de fleurs....

Il sentait une sorte de vapeur s'acumuler dans son crâne, prête à siffler le sifflement excédé d'une Saincte Exaspération.

Oui mais elle était toquée et tenait une arbalète.

L'éloigner d'Offray.

L'éloigner du bruit potentiel qu'il allait faire.

Elle voulait rester dans la tour, soit, alors il fallait monter.




Eh bien, si vous ne craignez pas un confort spartiate, vous êtes la bienvenue naturellement, il serait fort malséant que je ne vous assure point belle hospitalité quand vous même m'aviez reçu avec tant d'égard.


Fronçant les sourcils

Cela dit, qu'il soit remarqué que vous este bieng privilégiée et que je fait inestimable honneur car quand me receviez, le faisiez pour un Sainct Evesque et ce que fistes le fistes pour Dieu, et à Dieu tout est dû alors que je vous reçois comme personne noble et chacun sait que les gens de vostre rang sont avant tout des barons de guerre prétendant un pouvoir qu'il ne posssèdent pas légitimement, sinon il presteraient allégeance aux évêques et non à un Roy hérétique, cela va sans dire.... mais vous estes mon amie !!!

Bienvenue donc, et acceptez ce cadeau de bienvenue !!!


Et le vieux singe de lui fourrer dans les bras l'encombrant bouquet de fleur, profitant du geste pour retirer le carreau le plus discrètement possible et l'enfoncer le long d'une de ses amples manches.

Ainsi vous cherchez Julien mmh.... vous vous doutez bien que je ne peux recevoir en mes propriétés d'abominables hérétiques comme ledit Julien, mais sçavez vous, je suis si saint et si bon, et si coupable de tolérance parfois que lorsque je le croisai en ville il y a de cela quelques jours, je lui indiquai aussitôt son chemin et lui conférai ma bénédiction.... et comme il enfort en route sa monture avec ses pensums assommants, je crois qu'en partant demain dès l'aube, vous le rattraperez en moins d'une journée !!!

Grand sourire, il la prend alors par le bras pour l'emmener vers l'escalier en colimaçon, celui qui monte.

C'est fort aimable de vous soucier de ma santé ma bonne fille, je n'ai aménagé qu'une seule pièce, tout en haut de la tour, et j'y ai là haut belles bouteilles mais également quelqu'onguent que je pourrai appliquer pendant que vous désaltérerez !

Un grand sourire en posant le pied sur les premières marches.... elle le pensait blesser, tant mieux !

Et nous pourrons même ensuite déguster un petit cordial aux créneaux, et je vous montrerai ma belle lunette de vue.... qui sera pour vous j'en suis certain une expérience cosmique inoubliable... je sais je sais, vous n'étiez pas venue pour ça, mais ainsi sont les femmes, gouvernés par leurs humeurs inconscientes, et un ange vous a envoyé à moi pour que je vous montre la Lune !

Gloussement et clin d'oeil appuyé
Julien Offray
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